CAP 20-21 : Interdiction par la Ville de Niamey de la marche du 20 mars 2021

 

La marche suivie de meeting que la CAP 20-21 a prévu d’organiser le samedi 20 mars 2021 a été interdite par les autorités de la Ville de Niamey.  Les Nigériens attendent impatiemment la validation de la présidentielle 2ème tour qui donne Bazoum Mohamed vainqueur avec 55, 75% contre 44, 25% à Mahamane Ousmane selon les résultats proclamés par la CENI. La Cap 20-21 et son candidat, dans une posture de mauvais perdant montent la pression dans le but d’influencer le juge électoral.

Par arrêté pris par le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Niamey, « la marche suivie de meeting que projette d’organiser la Coordination Régionale de la Coalition pour une Alternance Politique « CAP 20-21, ACC, FRC et Alliés », le samedi 20 mars 2021 à partir de 8 h de la Place Toumo à la Place de la Concertation, est interdite pour risque de trouble  à l’ordre public, conformément à l’article 5 de la loi 2004-45 du 05 juin 2004 régissant les manifestations sur la voie publique ; et pour des raisons d’urgence sanitaire ».

C’est  en réponse à la lettre n° 008/CAP 20-21 qui lui a été adressée au nom de la CAP 20-21, ACC FRC et Alliés, le 11 mars 2021, et portant les signatures de Habou Yaou, Mohamed Bachir et Alzouma Hamidou, trois personnages inconnus du public nigérien, qu’il a pris cet arrêté interdisant la marche.

L’on se rappelle que le 11 mars 2021, les groupements de partis politiques cités dans la lettre ont rendue publique une déclaration à la fin de laquelle ils ont lancé un appel à leurs militants de sortir le samedi 13 mars 2021.

Dans leur déclaration, ils ont, entre autres, exigé la libération des leaders qui ont été arrêtés suite aux émeutes du 23 février 2021, revendiqué la victoire pour Mahamane Ousmane qui aurait remporté l’élection présidentielle du 21 février 2021 avec 50,3% des suffrages exprimés valables, réclamé l’annulation des résultats de certaines circonscription électorales, etc.

Le report au 20 mars 2021 de la manifestation par les partis coalisés au sein de ces structures politiques qui, en rappel, ont soutenu la candidature de Mahamane Ousmane au deuxième tour de l’élection présidentielle du 21 février 2021, a fait l’objet de nombreuses spéculations.

L’une des raisons avancées est que certains des leaders de ces partis attendent, avant de s’y impliquer, d’être renvoyés à leurs fonctions de députés le 17 mars 2021, comme le prévoyait la Cour Constitutionnelle dans son arrêt portant liste des députés nationaux de la 3ème législature de la 7ème République.

La garantie d’une immunité parlementaire leur permettrait d’être couverts par rapport aux conséquences qui risqueraient d’advenir au sortir de la manifestation. En effet, bien que les partis de la CAP 20-21, ACC, FRC et Alliés brandissent que c’est une marche pacifique suivie de meeting, l’on constate que de nombreux appels à la violence sont propagés sur les réseaux sociaux par leurs militants, notamment, ceux vivant à l’étranger.

C’est donc pour parer à toute éventualité que les autorités de la Ville de Niamey ont jugé utile de l’interdire. D’ailleurs, les émeutes qui ont suivi la proclamation des résultats globaux provisoires par la CENI, constituent un fâcheux précédent qui incite le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Niamey, Mouctar Mamoudou, à la prudence. Et l’on retient que la Cap 20-21 ne s’est pas démarquée du vandalisme perpétrés par ses militants après la proclamation des résultats par la CENI. Plus d’un observateur se demande pourquoi les grands de la Cap 20-21 ont-ils refusé de signer la déclaration de leur manifestation censée être pacifique.

Bassirou Baki Edir