Initié par le Conseil supérieur de la communication (CSC) pour permettre aux nigériens de mieux appréhender les programmes de campagne des deux candidats, arrivés au second tour de la présidentielle, le débat face à face entre le candidat du PNDS-Tarayya, Mohamed Bazoum et celui du RDR Tchanji, Mahamane Ousmane n’aura pas lieu.
Pour cause, le candidat pompeusement dit du « changement » a décliné l’offre du CSC, après que Mohamed Bazoum ait donné par écrit, son accord pour ce « face à face » qui aurait dû éclairer la lanterne de l’opinion sur la pertinence des programmes de société que les deux candidats proposent au peuple nigérien.
Ce débat est pourtant une occasion en or pour Mahamane Ousmane surtout, de faire étalage de ses idées, traduites en « 7E » et qui constituent l’ossature de son programme de gouvernance. Ce face à face aurait dû être également une aubaine à saisir par le candidat Mahamane Ousmane, si réellement il a des arguments probants en sa possession, pour faire le procès du régime de Issoufou Mahamadou dont le dauphin n’est autre que son challenger, Mohamed Bazoum.
Mais hélas, le candidat du RDR Tchanji n’a pas su saisir et exploiter cette opportunité, unique en son genre dans un contexte de campagne électorale, pour convaincre les électeurs de la « solidité » de son programme.
Qu’est-ce que Mahamane Ousmane redoute dans ce face à face avec le candidat Mohamed Bazoum ? L’éloquence du philosophe ou la parfaite maitrise par ce dernier, des véritables préoccupations des nigériens auxquelles il a déjà proposé, dans son programme de campagne, des solutions pour un meilleur devenir du Niger ?
Ousmane a-t-il refusé ce débat par crainte que son adversaire lui fasse remonter les bretelles devant le peuple nigérien, relativement aux discours haineux, aux propos xénophobes, divisionnistes et discourtois, tenus envers les citoyens, par des hommes politiques de sa coalition ?
Avant de décliner cette offre, certainement que le candidat du RDR Tchanji a mesuré les conséquences qui peuvent en découler de sa participation à ce débat, d’abord parce que son programme de société, conçu au pif entre les deux tours de la présidentielle, n’est pas assez solide pour convaincre par les nigériens, et ensuite du fait des comportements indécents et insultants de certains membres de sa coalition, rongés par la haine. En somme, le grand perdant de ce débat est le candidat Mahamane Ousmane et la coalition qui le supporte.
Ce qui ne surprend guère les Nigériens au regard de l’amateurisme de sa campagne truffée d’antivaleurs et de menaces à l’unité et à la stabilité du Niger.
On l’aura compris, Mahamane Ousmane a de bonnes raisons de refuser le face à face avec Bazoum pour la simple raison qu’il a cessé d’être le républicain et démocrate qu’on connait en cautionnant la vision tribaliste et raciste de l’extrême droite nigérienne.
Oumar Issoufa