Lutte contre la COVID-19 au Niger : Des mesures de prévention qui peinent à être respectées

La recrudescence des cas de la maladie à coronavirus a amené le gouvernement du Niger à prendre, en conseil des ministres, un certain nombre de mesures pour limiter la propagation du virus. Seulement, certaines de ces mesures, censées protéger les populations, peinent à être respectées.

Après une accalmie observée sur plusieurs mois, la maladie à coronavirus semble signé son retour au Niger, tout comme d’ailleurs dans plusieurs pays du monde. A la date du 27 décembre 2020, les résultats des examens virologiques présentent  53 cas positifs sur 576 tests réalisés à la COVIG-19. Selon le communiqué du ministère de la Santé publique, il s’agit de 16 cas de sexe féminin et 37 cas de sexe masculin. Ces cas positifs sont repartis entre la région de Niamey (28 cas) ; Tillabéri (12 cas) ; Tahoua (3 cas) ; Maradi (2 cas) ; Dosso (1 cas) et Agadez (7 cas). Le même communiqué ajoute que deux décès ont été enregistrés au niveau de la région de Dosso. Ainsi, à la date du 27 décembre 2020,  sur 60 767 personnes testées, 3 110 sont déclarées positives à la COVID-19 parmi lesquelles 1073 guéris, 96 décès, 1341 cas actifs, 128 cas en hospitalisation.

Des mesures pour limiter la propagation du virus au Niger

Lors du conseil des ministres du 23 décembre 2020, le gouvernement, suite à une communication du ministre de la Santé publique a pris un certain nombre de mesures pour protéger les populations. Il s’agit, entre autres, de la fermeture immédiate des bars, des boites de nuit et des lieux de spectacles à compter du 24 décembre 2020 pour une période de deux semaines renouvelables ; le respect strict des mesures barrières dans tous les restaurants ; l’interdiction des rassemblements lors des décès, des mariages, des baptêmes et des autres formes de réjouissances tel que le foyandi.

Bien avant ces mesures, le gouvernement a décidé, lors du conseil des ministres du vendredi 11 décembre 2020, de la fermeture des établissements scolaires pour deux semaines (du 17 décembre au 1er janvier inclus) ; de rendre effective l’obligation du port des masques, notamment par les clients des compagnies de transport urbain et interurbain. En outre, il décide de la suspension, jusqu’à nouvel ordre, des ateliers et séminaires. Des sanctions à l’encontre des agents publics en cas de refus de port de masque sont également envisagées.

Des mesures non encore effectives

Lors de la première vague de la maladie, le gouvernement a pris, pratiquement, des mesures similaires pour limiter la propagation du virus au Niger. Il s’agit entre autres, de la fermeture des lieux de culte, l’interdiction de rassemblement à l’occasion des mariages, baptêmes ou décès, le port obligatoire des masques dans les lieux publics, la fermeture des bars et restaurants, l’instauration d’un couvre-feu à Niamey, qui était la région la plus touchée à l’époque.  Contrairement à la deuxième vague, ces mesures sont, dans un premier temps, annoncées par le président de la République avant d’être entérinées par le gouvernement en conseil des ministres. Ce qui a favorisé l’adhésion de la population et partant, la limitation de la propagation du virus.

Il reste que les mesures prises avec la deuxième vague de la COVID-19 peinent à être respectées, contrairement à la première vague. En effet, si la fermeture des établissements scolaires est effective, parce que coïncidant avec les congés de Noel, il n’en est pas de même pour les autres mesures. Les rassemblements lors des mariages et baptême se poursuivent et le port des masques n’est pas effectif dans plusieurs compagnies de transport où les bavettes ne sont visibles qu’avec les seuls salariés des agences. Quelques clients décident de se protéger volontairement. Autre constat, c’est surtout la manière même de porter les masques. Beaucoup de personnes la porte sur la bouche alors même que c’est prévu de se protéger les narines.

Almoustapha Boubacar