C’est un truisme de dire que le bon sens fait cruellement défaut dans le débat démocratique nigérien. Au lieu de faire un débat d’idées, beaucoup de nos concitoyens optent pour la facilité à savoir les attaques personnelles, les insultes, les contre valeurs et autres insanités.
Du débat actuel sur la nationalité de Mohamed Bazoum, tout démocrate, tout citoyen ne peut que déplorer cette défaillance dont certains hommes politiques en mal d’inspiration partagent la responsabilité. Tout le temps que Bazoum était serviteur de l’Etat comme enseignant, député et ministre, ses pourfendeurs n’avaient rien à redire. Il a suffi qu’il soit candidat à l’élection présidentielle pour que quelques-uns mettent en branle une stratégie tendant à comploter contre lui y compris en fabriquant un faux certificat de nationalité à son encontre dans le seul but de convaincre le juge d’invalider sa candidature.
C’est révoltant d’en arriver là. Certes, en politique, tous les coups sont permis, dit-on. Mais n’est-ce pas ridicule de nous rabaisser à ce point où chacun doit prouver qu’il est plus nigérien que l’autre. Un historien, en l’occurrence Ali Ramadan Sékou, a mis en évidence avec des éléments généalogiques probants que Bazoum est plus nigérien que beaucoup de ses pourfendeurs.
Mais on l’aura compris, la manœuvre des adversaires de Bazoum révèle une peur panique de l’affronter à travers les urnes au regard du bilan de son régime, sa probité, sa popularité et sa stature d’homme d’Etat de la trame du président Issoufou.
Et comme l’opposition a passé tout son temps dans une posture contreproductive, elle n’est pas préparée aux joutes électorales normales. Elle a constamment cherché à discréditer le processus électoral en cours avec des arguments tirés par les cheveux sur fond d’antivaleurs. L’opposition nigérienne, dans l’optique de prendre en otage le processus électoral, avait fini par saborder toutes les initiatives d’un dialogue politique aussi bien nationales qu’internationales.
À l’épreuve des faits, les récriminations de l’opposition n’ont pas convaincu les partenaires techniques et financiers du Niger qui n’ont pas hésité à accompagner conséquemment le processus électoral, matériellement et financièrement.
Et comme qui dirait, faire contre mauvaise Fortune bon cœur, l’opposition nigérienne se retrouve curieusement en ordre de bataille dans le même processus électoral qu’elle a tant décrié. Même si elle n’a pas occupé ses places à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), elle se retrouve dans les commissions administratives et aujourd’hui, c’est vérifiable, tous les partis politiques de l’opposition ont postulé selon leurs capacités aux différents scrutins dans le cadre des élections générales qui commenceront le 13 et 27 décembre prochain.
La dernière manœuvre contre la nationalité de Bazoum n’était qu’un stratagème qui en dit long sur le désarroi d’une opposition qui a brillé par son absence sur le terrain politique. Et après les arrêts de la Cour constitutionnelle, affronter à travers les urnes Mohamed Bazoum, tant redouté, s’avère inévitable.
A l’épreuve des faits, les visages de tous les comploteurs contre le candidat du PNDS et leur mode opératoire sont désormais connus. Leur manœuvre s’avère être un fiasco et par ricochet les adversaires de Bazoum ont eu le seul mérite de le rendre plus populaire et le plus attirant aux yeux des Nigériens.
Parmi tous les pourfendeurs de Bazoum qui peut oser dire qu’il a fait pour le Niger plus que Bazoum ? Qui a pris politiquement plus de risques que Bazoum ? Certes c’est une posture politicienne mais quelle est la pertinence de mettre en avant des antivaleurs (tribalisme, racisme…) dans un combat démocratique ? Et curieusement nos mauviettes prétendent être panafricanistes et progressistes !
Mais comme le ridicule ne tue pas, il est fort à parier que nous pourrions retrouver, un jour, quelques-uns de ces activistes ‘’assez civilisés’’ à la porte de Bazoum pour se confesser… s’il était élu ! C’est humain.
Elh. M. Souleymane