Déclaration des ressortissants burkinabè au Niger

Insécurité au Burkina Faso : le cri de cœur des ressortissants burkinabè au Niger

Les ressortissants de la région de l’Est du Burkina Faso au Niger se sont réunis pour apprécier la situation d’insécurité qui assaille leur pays. A travers la déclaration ci-dessous, c’est un véritable cri de cœur qu’ils lancent à l’endroit des autorités pour prendre les mesures nécessaires afin de mettre les populations à l’abri du terrorisme qui sévit particulièrement dans l’Est de ce pays du Sahel.

Nous ressortissants de la région de l’Est du Burkina Faso vivant au Niger, exprimons au président du Faso et son gouvernement, Mr Roch Marc Christian Kabore, père de la nation, notre indignation et consternation face au terrorisme qui sévit dans notre région où des hommes, des femmes et des enfants sont tués, égorgés presque chaque jour que Dieu fait.

Nous déplorons ces actes barbares et abominables. Ce phénomène dramatique ne laisse indifférent aucun fils et fille de la région. Nos parents ont été contraints d’abandonner leurs villages et leurs champs pour une destination inconnue. Des fois ils se sont réfugiés dans les grandes villes, pour d’autres dans des camps des réfugiés pour sauver leurs vies. Les écoles sont fermées, les églises et les mosquées également. L‘administration est carrément inexistante.

 Malgré tout, nous reconnaissons les efforts consentis par le gouvernement même si par ailleurs le problème reste entier en ce sens que les forces du mal tentent de prendre le contrôle de certaines localités de la région. Aucune personne dans ces localités n’est à l’abri de l’insécurité. Nous pouvons citer par exemple l’attaque du grand marché à bétail de Namoungou à 30km de Fada. Le président du Conseil supérieur de la communication a échappé de justesse au cours de son voyage dans la région pour ne citer que ceux-là tant les actions terroristes sont légion à l’Est du Burkina.

 La situation est alarmante, dommageable et porte atteinte au vivre ensemble. La cohésion sociale est déstabilisée. Autrefois nous vivons en bon intelligence avec toutes les communautés sans discrimination. Actuellement avec le phénomène du terrorisme, il y’a eu crise de confiance entre certaines communautés. Présentement la relation n’est plus au beau fixe comme cela existait pendant des siècles. L’objectif de ce message est de dire au président du Faso en tant que garant de la sécurité des personnes et de leurs biens de renforcer la présence militaire dans cette partie du pays pour sécuriser les zones qui sont en passe d’être des sanctuaires des djihadistes. Nous appelons   dans le même temps une réelle implication des autorités pour prévenir les conflits intercommunautaires. Si on n’y prend garde, il est fort probable que des communautés s’en prennent à d’autres communautés comme étant une légitime de défense. Cela n’est pas notre souhait, raison pour laquelle nous avons envoyé ce message pour prévenir au lieu de guérir. Nous ne sommes pas pour la vengeance et nous n’appartenons à aucun bord politique. Nous sommes des citoyens ordinaires et apolitiques. Notre souci majeur c’est de préserver la quiétude et la cohésion sociale. La vie est sacrée, la paix est un bien précieux pour tous. Sans la paix et la sécurité dans un pays aucun développement n’est possible.

Nous interpellons les organisations des droits de l’homme au niveau national et international à faire preuve de discernement dans ce contexte d’insécurité qui prévaut dans notre pays. Quand nos forces de défense de sécurité (tuent) neutralisent des terroristes, les organisations des droits de l’homme crient au scandale et condamnent avec fermeté sans tenir compte des circonstances dans lesquelles ces meurtres ont eu lieu.

Mais lorsque les terroristes égorgent des paysans dans leurs champs, les organisations de droits de l’homme sont en vacances, ce sont des stratégies pour démoraliser nos forces de défenses et de sécurité. Ce qui suscite diverses d’interprétations. On s’interroge pourquoi la vie des terroristes bénéficie d’une protection de la part des organisations de droits de l’homme pendant que les paysans victimes du terrorisme sont laissés pour compte. Selon notre compréhension, il n’y a pas des hommes et des sous hommes, nous sommes tous égaux devant Dieu et devant la loi.

Nos préoccupations majeures c’est savoir quel sort est réservé à nos enfants pendant que les écoles sont fermées ; nos paysans sont contraints de quitter leurs champs, nos églises et les mosquées sont fermées. Le devenir de nos parents est mis en question.

Nous lançons un appel à l’endroit du président et son gouvernement ainsi que les honorables députés de prendre le taureau par les cornes. C’est quand le fer est chaud qu’on le forge. En somme nous appelons à l’action pour éviter de faire le médecin après la mort. Nous sommes solidaires avec nos parents de la région du sahel, au nord, centre nord et centre sud, ils vivent la même situation que nous au regard de la situation qui prévaut dans ces régions nous demandons au gouvernement de faire preuve de responsabilité pour garantir leur sécurité. Dans le même contexte nous condamnons l’assassinat du grand Imam de Djibo qui a été tué au cours de son voyage, nous implorons la grâce de Dieu pour qu’un tel crime ne se reproduise plus au Burkina Faso.

Vive la région de l’Est !

Vive le Burkina Faso !

La patrie ou la mort nous vaincrons.

 

Diaspora Burkinabè au Niger