Par lettre en date du 23 octobre dernier, adressée au président du Moden Fa Lumana Africa, Noma Oumarou, le ministère de l’intérieur, de la sécurité publique, de la décentralisation, des affaires coutumières et religieuses, prend acte les conclusions des assises du parti, tenues le 19 septembre 2020 à l’hôtel Toubal de Dosso.
Pour la tutelle des partis politiques, après analyse de ces conclusions par ses services techniques, les assises du 19 septembre 2020, tenues à l’hôtel Toubal de Dosso sont « conformes aux dispositions des articles 56 et 59 des statuts du Moden Fa Lumana ».
« Une décision juste et responsable qui ne souffre d’aucune ambigüité », indique-t-on des sources proches du dossier. L’on apprend aussi des praticiens du droit que, contrairement à certains commentaires tendancieux, visant à discréditer le ministère de l’intérieur et dérouter les nigériens, « cette décision a été prise sur la base des rapports transmis (conclusions des assises de Dosso) et en application des articles 56 et 59 des statuts du parti ».
Mais comme il fallait s’y attendre, au regard du fait que deux camps discutent la direction du parti, l’aile conduite par le Sieur Tahirou Seydou dit Parc 20 et certains membres du bureau politique restés fidèles à Hama Amadou, a aussitôt désapprouvé la décision du ministère de l’intérieur.
Dans une déclaration (ne comportant ni cachet, ni signature) rendue publique le 24 octobre dernier, le camp opposé à Noma Oumarou (président du Moden Lumanan Africa) qualifiait de « nulles et de nul effet, les lettres n°5037 et 5038/MISP/D/ACR/DGAPJ/DLP du 23 octobre 2020 ».
Pour Parc 20 et ses amis, le ministère de l’intérieur, en recevant les documents fournis par Noma Oumarou et en les déclarant conformes aux statuts du Moden Fa Lumana , « fait résistance à une décision de justice ».
L’aile Parc 20 rate sa cible et menace le processus électoral
Non content d’avoir perdu la bataille pour la direction du parti, désormais sous le contrôle de Noma Oumarou, et cherchant coûte que coûte un bouc-émissaire pour lui porter la responsabilité de ce qui est arrivé au Moden Fa Lumana, Parc 20, Soumana Sanda et les quelques inconditionnels de Hama Amadou, encore actifs, accusent lâchement le président de la République, Issoufou Mahamadou, d’être le seul et unique responsable de leur inconséquence dans la gestion de leur formation politique. Une accusation sans fondement, surtout que « le Chef de l’Etat est au dessus de la mêlée ».
« S’il s’agit pour Issoufou Mahamadou d’empêcher au parti Moden-Fa/Lumana-Africa de prendre part à ces élections c’est peine perdue: LUMANA est bel et bien déterminé à faire valoir ses droits constitutionnels et ce, quelqu’en soit le prix. Qu’il soit clairement entendu si Issoufou Mahamadou, empêche à LUMANA d’aller aux élections, Tarayya n’ira pas non plus aux élections advienne que pourra », ainsi menace les opposants au président du Moden Fa Lumana, Noma Oumarou .
Une menace suivie d’appel à la mobilisation lancé par l’aile Parc 20 et les Soumana Sanda visant à créer la chienlit dans certaines localités du pays où ils comptent encore quelques supporteurs.
Dans cet appel à mobilisation, signé par Maman Sani Malan Maman, l’ancien secrétaire général du parti, exclu par Noma Oumarou peu avant les assises de Dosso, l’aile opposée à Noma Oumarou demande à leurs supporters de « relayer à travers des réunions, meetings et déclarations », les messages contenus dans leur déclaration du 24 octobre 2020, puis, de « prendre toutes les dispositions utiles aux fins d’une exécution prompte et effective des mots d’ordre imminents à venir ».
Oumar Issoufa