Les acteurs de la société civile Moudi Moussa, Mounkaila Halidou et Maikoul Zodi ont été libérés. Cette libération a été célébrée hier au siège de l’association Alternative où tour à tour les prévenus ont dénoncé l’injustice dont ils ont été victimes. Déjà la semaine dernière les avocats des prévenus avaient dénoncé le fait que leurs clients étaient détenus sans mandat en ce sens que leur mandat d’arrêt n’a pas été renouvelé après 6 mois. Ils viennent de bénéficier d’une libération d’office, apprend-on.
Moussa Tchangari a annoncé que le meeting prévu le dimanche prochain pour dénoncer l’instrumentalisation de la justice est maintenu. Les uns et autres ont dénoncé le fait que les acteurs de la société civile se retrouvent en prison pendant que les auteurs du détournement des fonds alloués au ministère de la défense se la coulent douce.
Rappelons que le cadre de concertation et d’action de la société civile (CCAC) a bravé le 15 mars 2020 à Niamey, la mesure prise par le gouvernement en conseil des ministres du 13 mars qui « interdit tous les regroupements, notamment à caractère politique, sportif et culturel, susceptibles de mettre ensemble au moins 1000 personnes ». Cette mesure, faut-il le rappeler, entre dans le cadre de la prévention contre la pandémie du coronavirus.
Sous prétexte d’apporter leur soutien aux forces de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre le terrorisme et exiger du gouvernement « un traitement judiciaire approprié du rapport d’audit du ministère de la défense nationale », les organisations membres du cadre de concertation de la société civile, ont décidé de passer outre cette interdiction en appelant leurs supporteurs à sortir manifester.
Dans leurs actions, des témoins ont raconté, en son temps, avoir vu des manifestants vers le marché Tagabati avec des bidons d’essence. Sont-ils les auteurs de l’incendie qui a causé la mort de 3 personnes et d’importants dégâts aux commerçants de ce marché ? L’enquête qui est ouverte à cet effet est toujours attendue.
Tiemago Bizo