Pandémie du Covid-19 : Existence de la maladie et insouciance de la population

Alors qu’il est en voit d’extinction en Chine où il est apparu en décembre 2019, le coronavirus ou Covid-19 a progressé de manière dangereuse à travers le monde, notamment en Europe, en Amérique et, dans une moindre mesure, en Afrique. C’est une maladie qui se transmet par la toux, les éternuements ou par expiration d’une personne porteuse du virus à une autre qui lui est à proximité ou dans le cas où une personne sainte respire le virus, touche une surface contaminée et se touche les yeux, le nez ou la bouche.

Le Covid-19 a fait à l’heure actuelle près de 900 000 morts et contaminé plus de 25 millions de personnes dans le monde. Les pays les plus touchés sont les États-Unis, le Brésil et l’Inde. Sa propagation dans le monde persiste encore à cause du manque du respect des mesures barrières car beaucoup de personnes ne croient pas en son existence ou croient à son traitement par automédication, la consommation de substances de pharmacopée et des considérations religieuses.

Pourtant, le Covid-19 n’a aucun remède autre que la prévention. Le Président de la République du Niger, Issoufou Mahamadou, l’a souligné suite à son message à la Nation du 17 mars 2020, message dans lequel il a annoncé différentes mesures de prévention contre le coronavirus. En effet, selon lui, « il n’existe ni traitement, ni vaccin contre ce virus. La seule arme qui existe aujourd’hui, c’est la prévention. Tous les pays du monde prennent des mesures sévères, des mesures drastiques, notamment de confinement de leurs citoyens et de fermeture de leurs frontières ».

Avec l’apparition du Covid-19, le monde s’est trouvé, subitement, confronté à une pandémie dont il s’est le moins préparée. Pour y faire face, des mesures ont été prises en cascade dans chaque pays touché avec peu ou prou de succès. Celles-ci ont consisté, notamment, en confinement des populations dans leurs domiciles, le port des masques, la distanciation sociale, le lavage des mains, la fermeture des écoles, des lieux de cultes, des salles de cinéma, etc. De grands évènements ont été annulés, des rassemblements de personnes ont été interdits, des frontières entre Etats ont été fermées et des avions ont été cloués au sol faute de passagers ou d’espaces aériens ouverts.

Au Niger, dès les premières heures de l’apparition du Covid-19, le Gouvernement a promptement réagit en établissant un plan national d’urgence sanitaire qui a consisté à l’isolement de la ville de Niamey ; la fermeture des aéroports internationaux de Niamey et de Zinder pour une durée de 2 semaines renouvelables sauf pour les vols domestiques, cargos, sanitaires, et militaires; à la fermeture de toutes les frontières terrestres pour une durée de 2 semaines renouvelable excepté pour le transport des marchandises ; à l’organisation d’une large concertation entre le gouvernement et les leaders religieux (Oulémas et prêtres) afin d’arrêter les mesures relatives à l’accès aux lieux de culte ; à la fermeture de tous les établissements d’enseignement préscolaire, primaire, secondaire et supérieur pour une durée de 2 semaines renouvelables; à la fermeture des bars, des boites de nuit, salles de cinéma et des lieux de spectacle; à l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes même en cas de baptêmes, mariages et toute autre forme de cérémonie, sur toute l’étendue du territoire. Il a, aussi, interdit les ateliers et séminaires, institué des mesures d’hygiène obligatoires dans les marchés, magasins, restaurants, services publics et privés ; le respect d’une distance d’au moins un mètre entre les personnes dans les grandes surfaces, les restaurants, les entreprises, les zones aéroportuaires et les lieux publics; la gratuité du diagnostic et de la prise en charge des éventuels cas confirmés.

Une somme d’1 milliard de francs CFA a été allouée sur le budget national pour financer le plan d’urgence sanitaire Toutes ces mesures ont eu un succès indéniable car elles ont permis de freiner la propagation de la pandémie dans notre pays. D’où, la levées de certaines d’entre elles comme le couvre-feu, l’isolement de la ville de Niamey, la fermeture des aéroports internationaux, des frontières aériennes et terrestres, des lieux de cultes, des écoles, des bars, etc. Les activités économiques ont, alors, repris ainsi que la circulation des personnes et des biens entre le Niger et les pays qui ont ouvert leurs frontières.

Les élèves ont renoué avec les activités académiques et les examens de fin d’année ont été organisés avec un large succès. Par contre, plusieurs mesures barrières ont été maintenues par le Gouvernement. Un certain relâchement sur ce plan est, quand même, à déplorer au sein de la population. En effet, dans les rues, les marchés et autres lieux publics, il est difficile de croiser quelqu’un portant de bavette.

La distanciation sociale, la toux ou l’éternuement dans le creux du coude et le lavage des mains, sont devenus le dernier des soucis des nigériens. Pourtant, le virus est, encore, présent dans le monde et continue de faire des ravages. Au Niger, un total de 15 038 cas ont été confinés au 7 août 2020 parmi lesquels 14 401 personnes ont été déclarées non positives au coronavirus et 637 sont en cours de confinement. Nos autorités sanitaires ont réalisé 11.294 tests à l’issue desquels 1.153 cas sont confirmés positifs, 1.057 personnes sont sorties guéris, 69 sont décédées et 27 patients étaient sous traitement.

Bassirou Baki Edir