Au lendemain d’une session marathon du Conseil National de Dialogue Politique (CNDP), le Premier ministre, président dudit Conseil, Brigi Rafini, a animé un point de presse. L’intérêt de cette communication est qu’elle a édifié l’opinion tant nationale qu’internationale sur les chaînons manquants du dialogue politique au Niger et le travail remarquable abattu par la CENI.
Sur le dialogue politique, on note que toutes les démarches initiées par le président du CNDP, avec la sagesse que tous lui reconnaissent, ont buté sur une fin de non-recevoir tantôt implicite tantôt ouverte de l’opposition, qui observe, depuis bien longtemps, la politique de la chaise vide. Or, il faut être là pour faire valoir ses positions et surtout faire aboutir ses revendications. Au total, on s’aperçoit que le dialogue politique ne se fait pas avec l’opposition qui a fait le choix souverain de rester sur le bord de la route
L’opposition s’était battue pour obtenir la révision du code électoral. Pour ce faire, un comité ad hoc a été créé avec la participation des représentants de la majorité, de l’opposition et des non affiliés. Chaque jour, le document est paraphé par tous les participants à la réunion. Seuls les articles 8 (sur l’éligibilité des citoyens condamnés à une peine privative de liberté), 12 (sur la composition de la CENI), 80 et 81(sur la composition et la gestion des bureaux de vote) n’avaient pas fait l’objet de consensus au niveau du Comité.
Finalement, la session du CNDP a repris les articles 12, 80 et 81 en tenant compte essentiellement des désidérata de l’opposition. Pour des questions éthiques et morales, la rédaction de l’article 8 était restée telle quelle, c’est-à-dire la même depuis 1992. Il n’est pas bienséant qu’un candidat condamné à une peine de prison pour crime ou délit soit autorisé à conquérir les suffrages des citoyens.
La révision du code électoral a été d’une importance capitale en renforçant la présence de la majorité et de l’opposition au sein de la CENI y compris dans le bureau de celle-ci.
On peut se féliciter de ce que les partis de l’opposition sont dans la dynamique des prochaines élections à travers l’enrôlement de leurs militants dans le fichier électoral, et leur participation aux travaux des commissions administratives de la CENI. Ce qui confirme que l’opposition ne fera pas le choix du boycott des prochaines élections.
Tout est, en effet, mis en place pour que ces élections se tiennent dans les conditions de transparence requises et sans déroger aux délais légaux. C’est ainsi que les élections législatives et présidentielle 1er tour auront lieu le 27 décembre 2020, les élections locales le 17 janvier 2021 et l’élection présidentielle 2è tour le 20 février 2021.
Il faut aussi se féliciter de ce que le fichier électoral biométrique qui sera disponible en septembre pourrait être audité à condition que cette opération n’entrave pas la bonne exécution du chronogramme électoral. Même le vote des Nigériens de la diaspora pourra se faire dès que les conditions techniques seront réunies.
Comme on le voit, tout est mis en œuvre pour que les élections se tiennent. Il faut que les acteurs politiques soient bons joueurs pour que notre processus démocratique soit renforcé et consolidé.
Dans cette marche, le Niger bénéficie du soutien des pays et institutions internationales comme l’Union africaine, les Nations-Unies, l’Union européenne, l’USAID, l’Organisation Internationale de la Francophonie, etc. Ils ont apporté leurs contributions ou fait des annonces en faveur de l’organisation des élections au Niger
Tiemogo Bizo