La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) est à pied d’œuvre pour l’élaboration d’un fichier électoral biométrique qui sera expérimenté lors des prochaines élections locales et générales de novembre et décembre prochains. Elle a même reçu les appréciations positives des partis politiques à l’occasion de la dernière session du Conseil National de Dialogue Politique (CNDP) pour le travail jusque-là abattu.
Le fichier électoral sera prêt mais sans les listes des Nigériens de la diaspora. C’est la conclusion qu’on retient de l’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle, en début de cette semaine, suite à la requête du Premier ministre, chef du gouvernement. Car la COVID-19 est venue tout perturber y compris le processus d’enrôlement des Nigériens de la diaspora. La COVID-19 est alors un cas de force majeure. C’est dire qu’en raison de cette situation d’urgence sanitaire, on peut arrêter l’enrôlement de ces Nigériens sans que cela porte préjudice sur la validité du fichier électoral national.
Personne ne peut prédire la date à laquelle nous allons tourner le dos à la COVID-19 pour espérer reprendre le processus d’enrôlement de nos compatriotes. Dans certains pays, on assiste même à une deuxième vague de la pandémie. Or, à 5 mois des scrutins, il n’y a pratiquement pas de temps pour prendre en compte la diaspora.
Mais il est évident que lorsque la pandémie sera derrière nous, rien n’empêchera la CENI de reprendre le processus de l’enrôlement et organiser des élections législatives partielles pour les Nigériens de la diaspora. Ainsi, leur représentation à l’Assemblée nationale sera assurée. Rien ne dit aussi qu’ils sont définitivement exclus du processus électoral. Bien sûr, le cas de force majeure justifie qu’ils ne soient pas de la partie lors de l’élection présidentielle 1er tour.
C’est donc une tempête dans un petit verre d’eau que certains acteurs politiques tentent de « soulever ». Or s’il y a un parti politique qui doit être malheureux, avec cette situation, c’est bien le PNDS, le parti présidentiel. Car c’est le président de la République issu de ses rangs, en l’occurrence Issoufou Mahamadou, qui était l’artisan du retour des Nigériens de la diaspora sur le fichier électoral national au point d’être représentés à l’Assemblée nationale sortante. Aux élections législatives de 2016, le PNDS a raflé 3 sièges sur les 5 réservés à la diaspora. Le parti Lumana a gagné les deux autres.
Selon les résultats des dernières élections tenues en 2016, le PNDS a fait le plein des voix dans les plus grands bassins électoraux à l’extérieur. Il est alors très peu probable que la donne change tout d’un coup pour inverser la tendance électorale au profit des partis de l’opposition. C’est dire que le pouvoir actuel a tout intérêt à l’enrôlement des Nigériens de la diaspora et à leur pleine participation au prochain processus électoral.
Tiemogo Bizo