Sur France 24 : Issoufou Mahamadou plaide pour une « meilleure gouvernance politique et économique mondiale » 

Invité de France 24 du vendredi 3 avril 2020, le président de la République, Issoufou Mahamadou a débattu avec nos confrères sur plusieurs préoccupations de l’heure, dont entre autres, la pandémie du Covid-19 et ses implications sur la vie sociale et économique nationale.

Le Chef de l’Etat n’a pas aussi perdu de vue la situation sécuritaire au Niger et dans la région du Sahel où la lutte contre le terrorisme se poursuit activement avec l’appui de certains partenaires, notamment la France à travers la Force Barkhane.

S’agissant de la pandémie du Covid-19, une préoccupation qui n’épargne aucun pays au monde, le Chef de l’Etat dit partager entièrement la préoccupation du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Gueterres, qui redoute pour l’Afrique, des millions de morts dues à cette pandémie.

« Le Covid-19 risque de contaminer entre 40 à 70% de la population mondiale. Si l’on applique cela à l’ensemble de la population africaine, on peut facilement confirmer les chiffres avancés par le secrétaire général de l’ONU », a soutenu le président Issoufou.

C’est conscient de cette menace sanitaire pour laquelle « il n’existe jusque-là aucun vaccin, ni traitement et que la seule arme de combat reste la prévention », que le président Issoufou a instruit le gouvernement à faire appliquer, partout sur le territoire national, toutes les mesures qu’impose la situation, afin de prévenir la propagation de ce virus au Niger.

Ces mesures prises à temps par le président de la république pour sécuriser la population ont bien convaincu le peuple nigérien qui continue à les appliquer, même si par ailleurs, quelques poches de résistance avaient été signalées, mais très vite, les gens se sont rendu compte que leur pertinence dans ce combat planétaire contre la pandémie du Covid-19.

« La menace du Covid-19 sur la vie de nos communautés est bien réelle », a reconnu le Chef de l’Etat dans son message à la Nation du 27 mars dernier, d’où la reconduction et l’élargissement des mesures prises en conseil des ministres du 13 mars dernier.

Outre les conséquences humaines de cette pandémie, le président de la République a également attiré l’attention du peuple nigérien quant aux conséquences négatives du Covid-19 sur la croissance économique du Niger. Cette dernière connaitra, selon les prévisions faites, « une baisse sensible, passant de  6,9% à 4,1% ».

C’est dans ces conditions que le gouvernement se propose d’investir « près d’un milliard d’euros pour faire face aux conséquences sociales et économiques », a annoncé le président de la République.

« La pandémie du Covid-19 est une crise sanitaire qui vient s’ajouter à la crise sécuritaire », note le président Issoufou, ce qui impliquera d’autres charges financières à l’Etat, déjà confronté à divers autres défis.

Raison pour laquelle le Chef de l’Etat en appelle à « la solidarité internationale » pour aider les pays à faible revenu de pouvoir supporter les affres de cette pandémie, avant de plaider pour « une mise en place d’un nouveau paradigme en vue d’une meilleure gouvernance politique et économique mondiale ».

En préconisant ce nouveau paradigme, le président Issoufou interpelle à « un nouveau type de rapport entre les Etats, les gouvernants et les gouvernés afin que chacun puisse assumer ses obligations les uns envers les autres ». Un nouveau mode de gouvernance qui s’appuiera sur la justice sociale, l’équité, la gestion orthodoxe des finances publiques, bref une gouvernance politique et économique à visage humain.

Abordant la question de la lutte contre le terrorisme et le soutien que la France apporte au Niger et la région du Sahel, le président Issoufou reste optimiste que « l’ennemi sera vaincu ».

L’occasion pour le Chef de l’Etat de louer la coopération entre la France, le Niger en particulier et les pays du Sahel dans ce « combat commun ». Le Chef de l’Etat s’est dit convaincu que « l’engagement de la France à nos côtés va se poursuivre pour une victoire certaine contre le terrorisme ».

 Oumar Issoufa