Dans la nuit du 15 au 16 mars 2020, à Toumour, une Commune Rurale située à une vingtaine de km de Diffa, l’armée nigérienne a stoppé net une attaque de grande envergure menée par des éléments de la secte islamiste Boko Haram. L’attaque avait, selon toute vraisemblance, pour but de détruire le PMR (Poste Militaire de Reconnaissance) de cette localité mais s’est brisée contre le mur défensif de nos soldats qui très vite ont pris le dessus malgré le nombre élevé des assaillants.
En effet, comme l’explique un communiqué rendu public le 17 mars derniers par le Ministère de la Défense Nationale, les éléments de Boko Haram qui ont attaqué le poste militaire de Toumour étaient arrivés en grand nombre et lourdement armés à bord d’une vingtaine de véhicules. Heureusement, « la riposte spontanée de nos forces de défense et de sécurité a permis de repousser l’ennemi », soutient le Ministère de la Défense Nationale dans son communiqué.
50 terroristes furent, alors, neutralisés et un seul de nos soldats a été blessé au cours de cette attaque et, comme l’ajoute le communiqué, « une poursuite contre l’ennemi jusque dans son retranchement, à la rive du Lac Tchad », a été vite engagée.
La poursuite a été conduite juste après l’attaque grâce aux renforts du Bataillon d’Intervention Spéciale des Forces Armées Nigériennes qui se sont très tôt portés sur les lieux de l’assaut pour prêter main forte aux éléments du PMR.
Ce qui a permis de capturer de nombreux suspects, de saisir deux véhicules de Boko Haram et de détruire de nombreux autres. Il faut, en outre, souligner qu’une quantité importante d’armes de guerre a été récupérée au cours de l’opération..
Ce n’est pas pour la première fois que la localité de Toumour soit la cible d’une attaque conduite par des éléments de Boko Haram. Depuis les premiers assauts de la secte terroriste en 2015 contre le Niger dans la région de Diffa, les populations de cette zone n’ont plus connu la paix.
Il est, d’ailleurs, difficile de faire le décompte des victimes de suite de l’insécurité causée par les combattants de la nébuleuse terroriste ultra violente dans cette région qui est voisine du Nigéria.
Le Nigéria où elle est née et à partir duquel ses combattants viennent, en traversant la rivière Komadougou Yobé, frontière naturelle entre nos deux pays dans la zone, pour commettre à Diffa, région du Sud-est du Niger et voisine du Lac Tchad, des atrocités de toutes sortes, des enlèvements de personnes et des attaques meurtrières contre les positions de l’armée ou contre de paisibles citoyens.
La présence de Boko Haram dans le Nord-est du Nigéria et ses assauts meurtriers contre notre pays sont à la base de l’arrivée massive de réfugiés nigérians sur notre sol et le déplacement en grand nombre de personnes à Diffa.
Ce qui vient rendre encore plus fragile la situation humanitaire dans la région où la vie était déjà très précaire avant le déclenchement de cette guerre qui nous est venue d’ailleurs.
Bassirou Baki Edir