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Tribune : Le smartphone, un bon instrument au service de la liberté d’expression

Le vœu cartésien de voir la science ‘’rendre l’homme maitre et possesseur de la nature’’ s’est réalisé dans plusieurs secteurs de la vie. Il en ainsi des technologies de l’information et de la communication.  Avec les progrès de la science et de la technologie, le smartphone est aujourd’hui devenu indispensable et incontournable dans notre vie de tous les jours. Il est devenu un appareil vital qui nous permet d’exprimer individuellement ou collectivement nos sentiments, nos opinions, nos aspirations et de faire connaître nos intentions, nos actions et nos réactions.

 Dans ce sens, le format de certains médias sociaux (comme Facebook, Twitter, LinkedIn, WhatsApp…) fait de chaque utilisateur un éditeur ou un journaliste en herbe.  On s’en sert aussi pour gérer des questions liées à tous les domaines de la vie privée et publique. Naturellement, avec un usage aussi varié que vaste, pendant que certains l’utilisent pour faire du bien, d’autres l’utilisent pour nuire. Comme on le dit, « il faut de tout pour faire un monde. « 

Dans la gestion démocratique de la cité, il a rendu la jouissance de la liberté d’expression très facile. Pour nous exprimer, nous n’avons forcément pas besoin de médias classiques (radios, journaux ou de télévisions). A travers plusieurs applications, nous pouvons être facilement lus, écoutés et compris. Nous pouvons partager ou relayer les idées ou les actes des autres et aussi discuter et interagir dans différents forums. Les informations, les opinions et les pensées franchissent les obstacles linguistiques et spatio-temporels. Ce qui est une bonne chose, surtout dans un pays comme le nôtre où la démocratie est dynamique et vivace.

Au Niger, comme dans toute démocratie, Il est tout à fait normal que des divergences naissent et persistent sur la conduite des affaires publiques. D’ailleurs, certaines dénonciations et protestations peuvent aussi être des contributions. Les hommes et les femmes s’organisent et se mobilisent pour se faire entendre et impacter les choix des politiques publiques. C’est ce qui explique d’ailleurs le pluralisme politique, syndical et associatif dans notre pays. Quand il s’agit de contribuer à la bonne marche de la gouvernance démocratique, rien n’est en principe interdit ou tabou. Il faut surtout ne pas exagérer et ne pas perdre de vue l’approche constructive et dialectique empreinte de civisme et de patriotisme. Sous cet angle, il n’y a rien à redire, C’est l’essence du débat démocratique. Et tout républicain ne saurait bouder la libre expression des idées par des citoyens même s’il ne les approuve pas.

Mais qu’on ne se méprenne pas. Ne perdons surtout pas de vue que notre smartphone peut causer autant de bien que de mal. Tout dépend de l’intention et de la prudence avec lesquelles nos mains le manipulent. C’est dire qu’il peut nous servir, tout comme il peut nous desservir. Sans le vouloir, certains de nos actes peuvent être préjudiciables à la société. Par contre, si on pense l’utiliser pour nuire, il peut aussi nous nuire. L’un dans l’autre, si on ne prend pas garde, c’est notre stabilité, notre bien vivre ensemble et notre sécurité qui vont en pâtir in fine. Tel n’est pourtant pas l’usage que nous sommes censés en faire.

Aujourd’hui, notre pays est en guerre, une guerre qui nous est imposée par les terroristes. La démarche consistant à renforcer notre unité, à consolider et à élargir nos alliances est une nécessité impérieuse. Dans ce sens, cultiver la synergie et la convergence vers la victoire finale est un devoir pour chaque citoyenne et chaque citoyen. Le smartphone, il faut en faire un bon usage avec un esprit proactif. N’oublions surtout qu’il peut avoir un effet boomerang. Utilisons-le pour le bien de notre pays et la pérennité de notre démocratie.

Les terroristes, quant à eux, ils n’ont ni discernement ni sympathie. Ils s’unissent et mutualisent les moyens de leur terreur et de leur inhumanité. Ils sont toujours avec leur agenda funeste et macabre et dans leur logique obscurantiste et totalitariste. Après chacune de leurs agressions, les jubilations, les dérisions et autres tentatives de récupération que font certains de nos concitoyens ne font que les renforcer. Ne posons aucun acte qui peut saper le moral de nos concitoyens en général et celui de nos braves Forces de Défense et de Sécurité en particulier. Quand la patrie est en guerre, l’unité, la retenue, la vigilance et la prudence doivent être les maîtres-mots de chaque citoyen.

Zakaria Abdourahaman