Voici une question rhétorique qui doit normalement leur être posée directement. D’aucuns diront qu’elle est sans objet, parce que comme toute question rhétorique, la réponse n’est pas attendue, dès lors qu’elle est connue d’avance. Cependant, elle mérite quand même d’être posée et elle arrive à point nommé, surtout quand on a à faire à des individus dont le raisonnement et le comportement défient le bon sens. Au vu de leur acharnement et de leur entêtement, la réponse est assurément affirmative. Dans ce cas, ils doivent se convaincre, comme l’a dit Rousseau, « Il n’y a que la force de l’État qui fasse la liberté de ses membres ».
Au Niger, nous avons une catégorie spéciale de populistes qui polluent le débat démocratique. Nombreux sont ceux parmi eux qui se particularisent par leur inculture et leur inconstance. Ils s’arrogent le droit de tout dire, de tout écrire et de tout faire dans la démesure. Ils font de la jouissance des droits et libertés un domaine infini, à telle enseigne qu’ils réduisent la démocratie à un mélange d’anarchie et d’ochlocratie. D’ailleurs, les Nigériens dans leur écrasante majorité n’adhèrent jamais à leurs causes futiles. Ils ont depuis longtemps créé les conditions de leur propre marginalisation. Chaque fois qu’ils manifestent, ils se comptent sur les doigts d’une main.
Ce sont des « anarcho-ochlocrates » dont certains sont dans des organisations-satellites et d’autres dans des cercles virtuels stériles ou dans des associations groupusculaires et marginales. Ils peuvent à tout bout de champ, s’improviser panafricanistes, anti-impérialistes et autres ‘’ismes’’ qu’ils rabâchent comme des refrains.
Ils excellent dans des slogans, des terminologies ou des phraséologies révolutionnaires surannés et mal assimilés. Ils sont capables de griffonner et de discourir à longueur de journée sur les réseaux sociaux, comme ils veulent, pour se faire remarquer. Ils ne croient en rien, certains sont dans leurs rêveries et leur illusion de penser qu’ils reflètent la volonté populaire et d’autres ne sont que des globe-trotteurs qui veulent absolument justifier l’argent qu’ils ont traitrement capté à l’extérieur dans leurs innombrables voyages.
Ils peuvent continuer de donner la fausse impression d’être des patriotes dans leur fausse prétention et leurs chimères ; cela n’engage qu’eux et les individus naifs, ceux-là qui les suivent sans se poser de questions, ignorant totalement que leurs manipulateurs ont un agenda sournois. Seulement, quand il s’agit de la sécurité de tout un peuple et de l’existence même de tout un pays, l’Etat doit prendre ses responsabilités pour arrêter la farce et la duperie.
Notre pays est en guerre, une guerre que lui impose les terroristes. Comme toutes les guerres asymétriques, elle ne peut se gagner sans alliances. Il ne faut surtout pas les sous-estimer. Ils se sont depuis longtemps constitués en une véritable organisation internationale du terrorisme. Les groupes terroristes s’organisent et développent des méthodes et des stratégies. Ils endoctrinent, instrumentalisent, planifient et exécutent leurs plans funestes en utilisant l’environnement médiatique et technologique. Ils accroissent et sophistiquent considérablement leur capacité de destruction. Ils diversifient et développent des moyens et des sources criminelles de leur résilience et de leur pérennité.
Le terrorisme étant une menace mondiale, la réponse doit être mondiale. Aucun pays n’est assez fort pour se passer des alliances et faire face seul à ce fléau. Tout comme, aucun pays n’est assez faible pour mériter l’indifférence des terroristes. Ils sont sans humanité et sans discernement. Ils ne serviront jamais des causes nobles et justes. Ce sont des individus sans foi ni loi avec un projet qui repose sur l’obscurantisme et le totalitarisme. Ils viennent de partout, ils se déplacent et se donnent rendez-vous selon leurs agendas pour ensanglanter et endeuiller des sociétés.
Malheureusement, aussi surprenant que cela que cela puisse paraître, ils trouvent dans des sociétés éprises de paix et d’humanisme comme les nôtres, des individus qui jouent leur jeu. Ces derniers doivent se limiter à la jouissance des droits et libertés publiques sans créer les conditions de la désintégration du pays. Dans la gestion démocratique de la cité chacun doit reconnaître ses limites pour bien jouer sa partition.
Pour garantir notre sécurité, Il y a des braves patriotes nigériens dont certains sont au front et d’autres sont là où ils doivent être ; ces gens ne dorment presque pas. Ils cogitent, écoutent, observent, proposent, décident, agissent et s’assument. Ils se sacrifient pour la partie et la servent loyalement au quotidien. Nous avons aussi besoin de nos alliés qui sont à nos côtés et qui combattent ensemble avec nos braves Forces de Défense et de Sécurité les terroristes.
Soyons sérieux et raisonnables ! Dans ce pays, qui a plus de volonté, de responsabilité et de légitimité que le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef Suprême des Armées pour créer les conditions de la paix, de la sécurité et du développement économique et social ? Les agitateurs et autres relayeurs des revendications des terroristes doivent comprendre qu’ils ont suffisamment fait du boucan et du laïus. Leurs partenaires à l’extérieur, pour ceux qui en ont, les ont lu et entendu, ils savent que les ressources mobilisées ont été utilisées à bon escient.
Maintenant, il est grand temps, qu’ils sortent de leur caverne. Ils doivent se rendre à l’évidence que rien de sérieux ne peut être entrepris sans paix et sécurité. Même la fanfaronnade et la démagogie faussement anti-impérialistes ne sont possibles que si l’Etat et la démocratie existent. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, on a beau être agitateur, on peut par moments faire preuve de sursauts patriotiques.
Il faut savoir raison garder et sortir de toute logique déstabilisatrice. L’Etat a le devoir d’assurer la sécurité des citoyens. Comme l’a dit Alexis de Tocqueville, « l’Etat s’établit davantage tous les jours, à côté, autour, au-dessus de chaque individu pour l’assister, le conseiller et le contraindre ».
Zakaria Abdourahaman