Le président de la Délégation régionale de Maradi, Abdou Amani, est depuis le 21 septembre 2019 le nouveau président du CDS Rahama. Il succède à Abdou Labo et ferme ainsi la parenthèse de Me Boubacar Madougou. Toutefois, selon certaines sources Me Madougou et ses soutiens n’ont pas encore désarmé, apprend-on. D’aucuns disent qu’un autre Congrès parallèle, tenu hier, aurait désigné Me Madougou Président du CDS.
L’actuel ministre en charge du Développement communautaire du Niger, Abdou Amani, a pris les commandes de la Convention démocratique et sociale (CDS). Il a été élu à la tête de ce parti à l’issue de la 15ème Assemblée générale et du 8ème Congrès ordinaire du parti tenus le samedi 21 septembre dernier à l’Académie des arts martiaux de Niamey.
L’élection de Abdou Amani à la tête du CDS Rahama tourne définitivement la page Abdou Labo après celle du premier président, Mahamane Ousmane, tous éjectés de la présidence du parti avant de se voir exclus des rangs des militants. Elle marque surtout un nouveau départ pour cette formation politique qui fait face à une crise de leadership entre Me Boubacar Madougou et Abdou Amani, qui se réclament la présidence du parti. Ces derniers ont fini par s’entendre pour cheminer ensemble vers l’unification du parti.
Un protocole pour enterrer la hache de guerre
Après plusieurs mois de tergiversations, les deux ailes du CDS ont décidé d’enterrer la hache de guerre afin de pouvoir bien préparer les échéances électorales à venir. C’est ainsi que « sous l’égide des sages », elles ont signé le 12 septembre dernier un protocole d’accord, lequel engage les deux parties à aller ensemble « aux assises nationales de la 15è Délégation nationale et du 8è congrès ordinaire » prévues à Niamey. Selon les termes de ce protocole rapportés par les médias, les deux ailes ont convenu que « toutes les sanctions (suspension ou exclusion) prononcées au moment de la crise, par le bureau politique national, les délégations régionales et des organisations de masse, sont levées et annulées ». En outre, l’aile Me Boubacar Madougou, a accepté d’arrêter la procédure judiciaire en cours contre le groupe dirigé par Abdou Amani, apprend-on. (Nous y reviendrons)
L’épilogue d’une longue crise ?
Pour mémoire, le parti CDS-Rahama était la principale formation politique après le MNSD, alors ancien parti Etat. Son président de l’époque Mahamane Ousmane, candidat de l’Alliance des forces du changement (AFC) a été élu président de la République en 1993. En 2011, le parti s’est plongé dans une énième crise après celles qui ont vu les départs de Cheffou Amadou, Sanoussi Jackou et autres du parti.
Abdou Labo dégage Mahamane Ousmane et prend les rênes du parti avant de l’exclure du parti. Mais quelques années après, Abdou Labo, condamné dans l’affaire des bébés importés fut à son tour déchu de la présidence du parti. Il est succédé par Me Boubacar Madougou de la Délégation régionale de Dosso. Avec l’élection de ce dernier en 2018, une autre crise s’est de nouveau installée, en ce sens que l’aile Abdou Amani réclame aussi la présidence du parti plusieurs fois morcelé.
Ainsi, la rencontre de Niamey a été placée sous le signe des retrouvailles et de la réconciliation, avec désormais Addou Amani comme président du parti CDS-Rahama même si selon certaines sources Me Madougou et ses soutiens n’ont pas encore désarmé, apprend-on.
Almoustapha Boubacar