Les cours rémunérés ou cours de soutien, organisés par les enseignants dans les établissements publics et privés, sont strictement interdits à compter du 1er avril dernier.
C’est ce qu’indique une circulaire du ministre des Enseignements secondaires en date du 1er avril dernier adressée aux Directeurs Régionaux des Enseignements Secondaires, par laquelle il interdit les cours de soutien dans les établissements scolaires, publics comme privés. En effet, depuis quelques années, des enseignants organisent des cours rémunérés au sein des établissements scolaires publics comme privés, à l’intention de leurs élèves. Dans certains établissements scolaires privés, ces cours sont même organisés avec « la bénédiction » des fondateurs, pour, dit-on, relever les niveaux des élèves.
Cette pratique, selon la lettre circulaire du ministre des Enseignements secondaires, « engendre non seulement une rupture d’égalité entre les élèves mais créé aussi un climat de suspicion entre d’une part les enseignants et les élèves et d’autres part entre les enseignants et les parents d’élèves quant à la justesse des évaluations ». En plus, poursuit la même lettre, elle est contraire à l’éthique professionnelle. Il est en effet inadmissible qu’un enseignant ou chef d’établissements imposent à leurs élèves des cours privés dans les locaux que l’Etat a construit et mis gratuitement à la disposition des élèves ou dans un établissement privé au sein duquel il est pourtant employé et régulièrement payé.
La décision du ministre des Enseignements secondaires d’interdire des cours rémunérés ou de soutien est à saluer parce qu’elle dénature même l’esprit des évaluations. Certains enseignants sont capables de fournir les épreuves aux élèves inscrits à leurs cours. De ce fait, cette décision doit être appliquée sans état d’âme contre tout contrevenant, afin d’arrêter la marchandisation de l’éducation que cette pratique occasionne.
Almoustapha Boubacar