Le mercredi dernier, une infox a associé le nom de Ibrahim Yacoubou, l’ex Dircaba du président de la République et président du MPN Kiishin kassa dans la sulfureuse affaire de trafic de drogue. Nous déplorons la légèreté de l’auteur de cette fake news. Le concerné dit avoir constitué un avocat pour porter plainte contre X. Dans sa réponse, l’ancien serviteur de la Renaissance a eu aussi quelques écarts. Mais sa posture populiste se comprend puisqu’il a décidé d’imiter son ex patron au sein du landerneau politique nigérien.
Comme s’ils se sont entendus, lui et l’auteur de la fameuse fake news établissant sa relation avec un trafiquant de drogue, IYAC a rédigé un démenti martial. Et pourtant, même les plus naïfs acteurs des réseaux sociaux ont bien compris qu’il s’agit d’une fake news tellement elle a manqué de subtilité. Qu’à cela ne tienne, visiblement IYac ne rêvait que d’occasion pareille pour s’exprimer, parler et écrire encore et toujours toute la haine qu’il a de ce régime qui pourtant lui a tout donné, y compris cette constante illusion à croire à ce fabuleux destin qui l’obsède.
Les hommes politiques se gaussent certainement de l’immaturité de ce jeune homme politique désorienté par une fake news grossièrement rédigée à son encontre. Ignore-t-il que nos hommes politiques les plus en vue au pouvoir comme à l’opposition reçoivent sans cesse des coups plus ‘’assassins’’ que cette maladroite infox le concernant ?
En lisant entre les lignes son lamentable pamphlet plein de ressentiments, on s’aperçoit que IYac exprime plus l’amour que la haine ; l’amour vis-à-vis de ce grand homme à qui il veut absolument ressembler. Lui ressembler dans la combativité, lui ressembler dans son intelligence, lui ressembler dans sa manière, dans son patriotisme, dans son élégance, dans ses gestes, dans ses dires et dans ses faires.
Pour commencer, regardons bien ce passage de son démenti « … quoiqu’il arrive je n’ai pas un autre pays que le Niger et j’y resterai pour porter le combat contre ce régime oppresseur … ». Ah oui, vous avez bien compris, c’est du déjà entendu quelque part à la différence que le premier à l’avoir dit l’avait dit dans un contexte réel où il y avait bien un mandat d’arrêt international contre lui et qu’il se trouvait à l’extérieur. Dans le cas de Yac, c’est vraisemblablement une de ses formules choc qu’il adore pour impressionner les naïfs. Du reste qui lui a dit de fuir le Niger pour revendiquer une quelconque volonté d’y rester ?
Et ce n’est pas tout comme signes de l’amour qu’il a pour le lion et tout ce qu’il incarne en termes de valeurs. Les nigériens se souviennent toujours de tout ce qu’il confiait à Mamane Barmou sur la télévision Dounia à propos de son unique idole. Les nigériens se souviennent qu’il aurait quitté le PNDS et son poste de Directeur de Cabinet Adjoint que parce que les camarades l’avaient chassé. Tout comme les nigériens se souviennent que six mois plus tard, il rallia à nouveau son maître qui a été contraint de le chasser encore du gouvernement pour indiscipline caractérisée.
Tout comme les nigériens observent qu’il a commencé par le bonnet rouge avec une petite variante pour revendiquer, narcissique, une certaine identité. Après c’est le tour du point levé comme signe de ralliement ; le PNDS, lui, en a deux points levés comme si Yac reste lui-même convaincu que devant le lion de Dandadji, lui il n’est tout au plus qu’un chat et que devant le PNDS, son MPN n’est pas un parti mais un groupuscule insignifiant.
Comme on le voit, le drame de Yac réside dans cette contradiction interne permanente : celle de vouloir faire croire qu’on déteste ce qu’on aime.
Décidemment Yac n’est pas différent de cette minorité des nigériens qui, parce qu’elle est contrariée dans ses ambitions, se laisse emporter par cette haine qui leur empêche tout discernement. En effet, dire que le régime de Issoufou a trahi les attentes des nigériens, c’est juste « être dans une posture confortable » comme disait Yacouba, Directeur de Cabinet Adjoint du Président de la République. Pour quelqu’un qui fut successivement Ministre des transports, Directeur de Cabinet Adjoint du Président de la République et Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération d’un régime qu’il trouve curieusement mauvais aujourd’hui, il faut bien croire que IYAC a du culot et suffisamment du mérite pour prétendre à la première marche du podium mondial de l’insulte à l’intelligence de son peuple !!! Je reste, pour ma part, convaincu qu’il lui faut plus que des mots et de fanfaronnades pour être encore crédible et sérieux aux yeux des nigériens qui, dans leur écrasante majorité, ont compris que s’il n’est pas le pire, il est en tout cas le moins sérieux du monde politique nigérien. La posture du leader du MPN Kiishin kassa illustre bien cette pensée : on voit autrement le monde quand on est dans un palais ou à l’opposition. Pour grandir politiquement, IYAC doit se préparer à un plus d’épreuves que cette malheureuse infox.
Bawa Na Delou