La session ordinaire du Conseil National de Dialogue Politique (CNDP) s’est tenue, vendredi 21 septembre dernier. Les partis de l’opposition qui étaient conviés à cette réunion d’importance, puisqu’elle a évoqué l’évolution du processus électoral, ont désisté. La nouveauté, c’est que certains partis dits non affiliés y ont pris part. C’est important à souligner parce que d’ordinaire les partis non affiliés sont affiliés aux positions de l’opposition.
Autre fait marquant : c’est l’engagement de la majorité à réexaminer, de concert avec l’opposition, les dispositions du code électoral qui fâchent. La révision du code entraine de facto celle du mode de représentation au sein de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) telle que certains partis de l’opposition l’ont souhaité. Le Premier ministre Brigi Rafini, président du CNDP, a même invité l’opposition et les non affiliés à une session extraordinaire du CNDP au cours de cette semaine pour mettre tout sur la table. L’essentiel est que les élections à venir soient inclusives, démocratiques et transparentes. N’importe quel Nigérien se serait réjoui de cette belle perche, et des dividendes démocratiques qu’elle peut générer pour le Niger.
L’opposition doit donc saisir cette perche car la communauté internationale qu’elle prend régulièrement à témoin saura faire la part des choses entre ceux qui veulent d’un processus électoral inclusif, démocratique et apaisé, et ceux qui versent outrancièrement dans la surenchère politicienne dans le dessein de discréditer ledit processus et de délégitimer le pouvoir en place.
Mais comme chacun le sait, le pouvoir exécutif n’organise pas des élections au Niger. Sa mission est de mobiliser les financements de ces élections. Cette fois-ci, le gouvernement veut utiliser les ressources internes pour le faire contrairement aux années antérieures où ce sont les pays et partenaires techniques et financiers qui mobilisent les ressources qu’ils gèrent allègrement, sans nous rendre compte. Le financement des élections est la première marche de la souveraineté nationale. C’est important que tous ensemble nous prenions part à l’affirmation de notre souveraineté que nous avions toujours appelée de nos vœux.
C’est dire donc que l’opposition se doit de saisir cette perche de la majorité si tant est que son objectif est de prendre part effectivement aux différents scrutins. Si non, elle se mettra à dos ses propres militants qui ne comprendront pas que leurs dirigeants continuent à jouer aux abonnés absents alors que la principale revendication qui fait l’objet de leur lutte est en passe d’être réglée.
La stratégie de boycott systématique est contre-productive pour l’opposition. Elle tendra à déstructurer toute sa lutte politique, à la présenter comme anti démocratique, comme une opposition qui évite les urnes ou incitant à la « fitna » que Dieu reprouve absolument. Cette stratégie ou ce qui en tient lieu n’est pas bonne à un moment où l’on constate une hémorragie dans les rangs des partis significatifs qui composent cette opposition avec le départ de certains « grands électeurs » vers les partis de la majorité et principalement le PNDS. C’est un mauvais signe pour l’opposition.
Tiémogo Bizo