Le juge du tribunal de grande instance hors classe de Niamey vient de vider son délibéré dans l’affaire qui oppose l’avocat acteur de la société civile Me Lirwana Abdourahamane. Poursuivi pour outrage à magistrat dans l’exercice de ses fonctions, à savoir le doyen des juges du tribunal de grande instance hors classe de Niamey, il est condamné à une peine d’emprisonnement de 24 mois dont 12 avec sursis et un million d’amende.
Mme Lirwana est d’abord poursuivi avec d’autres acteurs dans le cadre de l’organisation de la marche suivie de meeting du 25 mars dernier mais interdite par les autorités municipales de la ville de Niamey. Arrêté à la sortie d’un groupe de presse où il a intervenu en direct à la présentation d’un journal, il a été présenté au juge le 11 juillet dernier.
Lors de cette comparution, l’avocat acteur de la société civile a, selon le juge, « déclaré, publiquement et en pleine audience, que le doyen des juges a accepté une promesse de 30 millions de francs CFA de la part des autorités pour maintenir en prison les 19 activistes de la société civile ». Après avoir reconnu ces propos, il n’a pas pu fournir les preuves, mais déclare que c’est un député de la majorité dont il ne peut pas fournir le nom qui l’a informé. Il s’est toutefois excusé auprès du juge et de sa famille pour ces propos.
A la fin de l’audience, le procureur a requis deux ans d’emprisonnement contre Me Lirwana, dont un avec sursis.
Ce délibéré intervient à la veille d’un autre, celui de l’affaire des 19 activistes de la société civile arrêtés depuis plus de trois mois et dans laquelle le procureur a requis deux ans de prison dont un avec sursis et 100 000 francs d’amende contre Me Lirwana Lirwana Abdourahamane.
Almoustapha Boubacar