Après plusieurs années d’exil, on le croyait assagi, réaliste et humble, mais le président du LUMANA FA, M. Hama Amadou reste toujours égal à lui-même: ‘’pyromane, mais lâche’’, comme l’écrivait un confrère au moment de la gloriole du tout puissant Premier ministre de Tandja.
Depuis son exil doré parisien, il rêve toujours d’insurrection, du renversement par la force du régime démocratiquement élu du président Issoufou Mahamadou, appelant, la société civile, les scolaires, les partis politiques et autres couches de la société à la mobilisation générale pour en finir une fois pour toutes avec les institutions de la République que le peuple nigérien s’est librement choisi. En prenant des risques mesurés dans sa zone de confort, il entend utiliser des moutons de panurge pour braver la justice nigérienne et l’autorité de l’Etat. Du moins, il vient de chanter comme un perroquet le serment de Lumana Fa de faire de lui son candidat en 2021.
L’abonné absent des luttes démocratiques
Est-ce un écho favorable à son baroud d’honneur avec la création Mardi dernier du Front Démocratique et Républicain (FDR), une coalition des partis membres du FRDDR, des partis politiques non affilés et d’une partie de la société civile ? “ Les mois à venir risquent d’être fatals pour l’avenir du Niger, faute d’une prise de conscience sérieuse de la situation politique qui prévaut”, prévient Hama Amadou lors de son intervention à l’occasion du 9ème anniversaire de son parti.
Dans sa tentative de mettre le feu dans la maison Niger, il n’hésite pas à agiter le spectre “ de la réédition d’un Tazartché par la fraude électorale et les manipulations du fichier des élections” alors même que le président Issoufou a promis de quitter le pouvoir à la fin de son second et dernier mandat. Il n’hésite pas aussi à vouloir dresser les nigériens les uns contre les autres, à parler d’épuration au sein de la justice, de l’armée, de la police, et de toutes les forces de la puissance publique. Il n’hésite pas aussi à qualifier le régime actuel, de “dictature, de paranoïaque et fou”.
Sur son parti, le FA Lumana, il ne lâche rien, il en est le père, le timonier “fondateur et leader” incontestable et le dirige d’une main de fer. Il est donc hors de question de parler de sa succession. Il est et demeure le président et candidat à vie. “…je reste et demeure son fondateur et son leader, bénéficiant de la confiance et l’estime de tous ses militants”, a-t-il indiqué à qui veut l’entendre, promettant de continuer à veiller scrupuleusement, ‘’comme je l’ai toujours fait, à son unité, et à sa sauvegarde face aux esprits malins”. Les élections présidentielles de 2021, il en est candidat, “Personne sur terre ne saurait l’empêcher ou il sera lui-même empêché.”
Toutefois, le président du FA-Lumana ne dit pas un seul mot sur son retour au pays ou la justice l’a condamné à un an de prison ferme dans le cadre de l’affaire des bébés importés du Nigeria. Il ne prendra pas part au combat, à l’insurrection. Il n’est pas prêt à payer ce qu’il faut pour accéder au pouvoir. Les souffrances, la prison, la mort, c’est pour les autres. “ Hama Amadou, n’est jamais quand il faut, il répond toujours aux abonnés absents lorsqu’il s’agit de lutter”, aiment à le dire à juste titre ses détracteurs.
Comme il l’avait donc promis depuis longtemps, il ne rentrera à Niamey que “lorsque toutes les conditions seront réunies” autrement dit après la chute du régime du président Issoufou Mahamadou. Depuis presque 5 ans et le départ de son parti de la majorité présidentielle, il n’a cessé de convaincre ses partisans que cette chute n’est qu’une question de temps. C’est cela prendre des vessies pour des lanternes. Une vue de l’esprit.
Tiemago Bizo