L’avènement salutaire de la démocratie au début des années 90 a consacré l’éclosion d’une multitude de partis politiques et l’émergence d’hommes politiques aux parcours différents qui nourrissaient tous (à les entendre) des ambitions pour notre cher et beau pays le Niger.
Un autre constat, c’est la trajectoire démocratique en dents de scie avec l’intrusion assez fréquente des « hommes en Kaki » sur la scène politique au point qu’aucune succession ne s’est encore opérée au sommet de l’état entre un président démocratiquement élu en fin de mandat et un nouveau président consacré par des élections libres , transparentes et démocratiques.
Autre enseignement de l’histoire des élections démocratiques au Niger, c’est qu’aucun leader ni formation politique n’a pu obtenir la majorité du suffrage au premier tour, même si le peuple nigérien était à deux doigts de plébisciter son serviteur le Président Issoufou MAHAMADOU en 2016.
C’est donc une alliance qui a toujours gouverné au Niger, ce qui par ailleurs présente des avantages ne serait-ce qu’en élargissant la base sociale et politique du pouvoir. A cette réalité nigérienne, voire africaine, la cohésion du régime tient surtout de la personnalité des leaders politiques.
La boulimie du gourou au cheval ailé…
Le Président Issoufou MAHAMADOU et le PNDS Tarayya ont dû sceller une alliance avec plusieurs partis politiques dont le cheval ailé et son gourou pour remporter les élections présidentielles et législatives de 2011.
Alors que pour le Président Issouffou MAHAMADOU, « Présider, c’est servir le peuple » , pour le Gourou « c’est se servir » . En effet, se présentant comme unique interlocuteur de sa formation politique, il exige que « le partage du gâteau » se fasse au prorata du potentiel électoral de chaque formation politique donc du nombre de députés. Le PNDS a avalé cette couleuvre en cédant à la voracité de celui qui se comportait comme une greffe au sein de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN). Pour le président Issouffou et la direction du PNDS Tarraya , tant que les intérêts du Niger étaient préservés et surtout soucieux de la stabilité du Niger, le jeu en vaut la chandelle . Le Gourou s’installa au perchoir, et il eut au gouvernement l’espace suffisant ainsi que ses coquilles pleines .Nonobstant cette situation de rente, du haut du perchoir ; il n’hésitait pas à planter un couteau dans le dos de la MRN, profitant à chaque ouverture de session parlementaire des diatribes contre la majorité dans un style de « je t’aime moi non plus » et des logorrhées en direction de ses adeptes.
La coupe fut pleine quand son parti, par l’intermédiaire d’un de ses ministres lança à la face du monde leur conception de la chose publique et leur relation avec la mission ministérielle « la théories des ministères à coquilles vides.» Cet épisode a eu le mérite de dévoiler à l’ensemble des Nigériens, une des facettes du gourou et de ses adeptes à savoir considérer l’Etat comme une vache laitière. Comme quoi, on a beau chasser le naturel, il revient au galop.
Après moi le déluge…
Le leader du parti au cheval ailé, dans son exil doré, spécialiste du dernier kata quoique judoka, plus rapide que Usain Bolt, organisa une messe à Abidjan pour élaborer une stratégie et confier des missions sectorielles à différents groupes.
Pour la presse et la société (si vile), développer la propagation de fausses nouvelles, discréditer les institutions de la République et les autorités politiques, tourner en dérision les investissements.
Pour les militants, opérer des actions de sabotage et créer la chienlit dans le pays. Pour ce faire, tous les moyens sont bons y compris en sapant les fondements de la République à savoir l’unité et la cohésion nationales. Les propos tenus par certains leaders de l’opposition et acteurs de la société en disent long sur les vaines tentatives de la déconstruction de la Renaissance par celui qui joue désormais au zombie.
« Si vous tenez réellement à me voir rentré au pays et surtout à me voir à sa direction, alors vous devez savoir et comprendre que jamais cela n’arrivera par la voie normale des choses», a-t-il martelé au forum d’Abidjan.
Mobiliser les jeunes et les femmes de Lumana à travers des déclarations incendiaires, des injures comme ils savent le faire et des slogans hostiles au Président de la République et ses très proches compagnons. L’idée ici serait de surfer sur la haine de l’autre, de monter les uns contre les autres, de délégitimer les dirigeants et les institutions de la République en particulier le Président de la République et la justice. C’est ce qui justifie tous ces tracts orduriers où l’insulte et l’injure sont devenues les arguments qu’ils chérissent fièrement. C’est dans ce registre qu’il faut inscrire le contrat indigne passé entre les leaders de Lumana et l’ordurier Ali Tera. En fait, qui peut expliquer pourquoi, ce parti et ses partisans adorent revendiquer le monopôle et l’incarnation de l’insolence et de l’impudence !
La conjugaison de ces actions devait à terme aider sinon « obliger » les forces centrifuges « d’intervenir » et permettre de cette manière à l’histoire de reprendre « son cours normal ».
Comme on le voit, on est en face d’un véritable agenda de déstabilisation des institutions de la République. Et ce, juste parce que « le soldat Rayan » a perdu tout espoir de conquérir le pouvoir par la voie normale et démocratique.
Entre les lignes, l’on comprend aisément pourquoi le député Nassirou Halidou a fait montre d’intelligence d’un politologue lorsqu’il confia à notre confrère de Canal 3 : « La seule différence entre Lumana et les autres partis, c’est que Lumana est un comité de soutien » !
Tiemago Bizo