Déclaration de Deowan Mohee, Secrétaire exécutif de l’Alliance pour le Contrôle du Tabac en Afrique (ACTA)

«Comment British American Tobacco a exploité les zones de guerre pour vendre des cigarettes» qui fait la lumière sur comment la multinationale de tabac a profité des environnements instables et non réglementés dans les pays africains pauvres ravagés par la guerre, pour mener sans scrupules des affaires en vue de commercialiser ses produits et de gagner de l’argent.

The Guardian révèle que British American Tobacco a payé des milices plutôt que des impôts aux gouvernements, en injectant illégalement des sommes énormes en République Démocratique du Congo pour des transactions frauduleuses, en collaborant avec des groupes rebelles pour mener des affaires et fournir des armes à feu à ses employés. Ces pratiques de la multinationale ressemblent à un système de gangsters très organisé alors que la société prétend adhérer aux normes commerciales et éthiques les plus élevées.

L’Alliance pour le Contrôle du Tabac en Afrique (ACTA) condamne fermement la conduite de British American Tobacco et demande instamment au gouvernement britannique d’enquêter sur les allégations faites par The Guardian.
A un moment où la consommation de tabac diminue dans la plupart des régions du monde, l’Afrique risque de devenir l’épicentre de l’épidémie de tabagisme dans l’avenir. L’industrie du tabac utilise tous les moyens possibles pour augmenter la vente et la consommation. Les groupes vulnérables comme les enfants sont systématiquement ciblés, en particulier dans les écoles, comme le souligne le rapport « Grands cigarettiers, petites cibles” publié par l’ACTA en 2016. Il continue de faire pression aux hauts niveaux des gouvernements pour des mesures faibles de lutte contre le tabagisme tout en contestant en justice les décisions politiques, et est determiné à ralentir la domestication de la CCLAT.

L’histoire sombre des pratiques corrompues de l’industrie du tabac est un appel clair aux gouvernements en Afrique à agir de manière décisive et sauver nos populations des conséquences sanitaires et socio-économiques de l’épidémie de tabagisme.

Néanmoins, le vent du changement souffle, lentement mais sûrement à travers le continent. Il y a de l’espoir pour l’Afrique lorsque le Premier ministre de la Tanzanie, un pays fortement dépendant de la culture du tabac, préconise ouvertement les cultures alternatives.

SESSOU Leonce Dieudonné
Communication Manager