Cette semaine, l’opposition politique réunie autour du Front pour la Restauration de la Démocratie et de la Défense de la République (FRDDR) revient à la charge ou du moins revient à son option de lutte par des moyens non conventionnels. Pour mémoire, c’était depuis le samedi 17 décembre 2016 que le FRDDR avait proclamé : « Au nom de la survie de notre Nation et de la dignité de notre Peuple, le FRDDR exige le départ immédiat de Mahamadou Issoufou, pour que le Niger vive uni, solidaire, et fraternel. » De quels moyens légaux dispose le FRDDR pour exiger le départ d’un président élu démocratiquement ? Le président du FRDDR alias Max est-il aussi téméraire ou bien une façon d’attirer l’attention sur lui ? Commentaire.
L’occasion fait le larron, dit-on. Depuis qu’Amadou Djibo dit Max a pris les commandes du FRDDR comme lorsqu’il portait l’écharpe de député à la précédente législature, l’homme ne cesse de verser dans la démesure et les abus tant il est enclin au populisme et à la démesure. Après son arrestation suite à ses écarts de langage, d’aucuns disent qu’il aura cherché cette situation depuis belle lurette. Sinon les observateurs avertis ne sont guère surpris du recours à la violence et aux antivaleurs du FRDDR à travers sa déclaration (ci-dessous).
Normal. Le leadership est sacrifice. Mandela a connu sa superbe grâce à son sacrifice dans une Autre vie. De la prison au palais, ne fait-il pas rêver le plus lâche des politiciens ?
En effet, pour abonder dans le sens de l’option guerrière du FRDDR, l’on se souvient que le Samedi 04 Mars 2017 dans une déclaration rendue par le même Amadou Djibo dit ‘’Max’’ l’opposition avait déjà exprimé sa lassitude voire son désespoir de continuer à jouer son rôle constitutionnel à savoir un contre-pouvoir usant des voies et moyens légaux pour un combat démocratique. En effet, dans ce pamphlet de Mars dernier Max avait dit ceci : « Le FRDDR rappelle aux associations, partis politiques, comme société civile, intellectuels et opérateurs économiques, producteurs ruraux, artisans et ouvriers que l’histoire de notre pays s’écrira tôt ou tard par des historiens patriotes. Aussi, pour la postérité, nous les invitons à se démarquer de ce pouvoir, par tout moyen à leur convenance et de se joindre à la lutte citoyenne ». Dans la même déclaration l’opposition politique avait clairement affirmé sa volonté d’en découdre autrement avec le régime en place lorsque Max se délectait en ces termes : « Issoufou Mahamadou, le moment est venu de dire au revoir au peuple du Niger. Partez !!!! Partez courageusement et dignement pendant qu’il est encore temps ! Car si vous ne dites pas au revoir au peuple du Niger, lui vous dira Adieu. » A cette manif une sorte de cercueil a été brandie ! Ce mot d’ordre qui a été largement relayé via les réseaux sociaux n’a pas pu prospérer. C’est désespérément que les Max reviennent à la charge.
Et cette lubie exprimée avant-hier par M. Falké Bacharou du RDR-Tchandji au nom du FRDDR remonte à 2016 lorsque Max affirmait que : « Au nom de la survie de notre Nation et de la dignité de notre Peuple, le FRDDR exige le départ immédiat de Mahamadou Issoufou, pour que le Niger vive uni, solidaire, et fraternel. » Du réchauffé en quelque sorte. Les propos tenus par Max sont indignes d’un vieux briscard de son rang. Il faudrait savoir grandir pour laisser certaines choses aux enfants.
Cette option laisse pantois tout citoyen imbu des principes démocratiques. Une opposition républicaine s’affirme démocratiquement, ce qui la démarque d’une rébellion. Vouloir opposer les citoyens les uns contre les autres pour assouvir des desseins sournois ne saurait être une attitude d’une opposition digne et responsable.
Nous sommes convaincus que la démocratie n’est pas synonyme de pagaille. Dans ce sens, Herbert Marcuse disait que la démocratie consolide le pouvoir plus que l’absolutisme en ce sens que la démocratie sauvegarde l’autorité de l’Etat par les lois et aussi garantit le monopole de la violence uniquement à l’Etat.
En un mot comme en mille, nul doute que les dérapages et abus de Max et consorts seront maitrisés au nom de l’autorité de l’Etat. Les lois et règlements de la République sont stricts quand il s’agit de l’appel à la sédition ou remise en cause de l’ordre républicain. Le FRDDR doit se ressaisir en renonçant…aux actes de désespoir !
Tiémago Bizo