Un député nigérien trafiquant de drogue. C’est un secret de polichinelle. Cette affaire portée à la connaissance de l’opinion publique ne relève pas de l’imagination fertile des journalistes. Les faits sont réels. L’image de marque de notre pays et de nos plus hautes autorités est en cause. Si un parlementaire censé réprimer (par la loi) le trafic de drogue se trouve au cœur de ce système qui alimente le terrorisme, il y a de quoi inquiéter les nigériens et le monde entier sur l’avenir de notre pays déjà en proie aux terroristes. Une situation qui grève notre budget au détriment des secteurs sociaux de base.
Cette affaire qui prend un relent d’un film hollywoodien intrigue et choque. En effet, apprend-on, le député en cause dans cette affaire, arrêté au Mali, il a purement et simplement ‘’monnayé’’ sa libération contre l’arrestation de son frère et un toubou libyen. Ce dernier a été enlevé dans un jardin à Agadez et depuis plus personne n’a de ses nouvelles.
Ce député du parti Jamuhiriya, Sidi Lamine pour ne pas le nommer, devrait illico presto avec le reflexe du législateur aller de lui-même devant le juge pour s’expliquer. Ce qui n’est pas encore le cas présentement. Aux dernières nouvelles, le parquet a demandé la mise en accusation de cet indélicat de député pour la manifestation de la vérité. Et lorsqu’on apprend que la mise en accusation de l’ancien ministre (PNDS Tarayya) de la fonction publique est engagée, il est évident que le parti rose ne se fera pas prier pour mettre la machine en branle contre ce député qui baigne dans les eaux troubles du terrorisme.
En effet, selon les experts l’autre défi qui annihile l’effort de nos Etats dans la lutte contre le terrorisme c’est le trafic de la drogue et le tabac. Avec l’argent de ce trafic odieux ces terroristes arrivent à se procurer des armes plus sophistiquées que celles des armées régulières. Et les experts préconisent justement une coopération douanière sous régionale pour venir à bout de ces trafics.
On le voit, ces trafics constituent un terreau du terrorisme d’où la nécessité de les réprimer sans faiblesse. Pour restaurer l’image de notre pays et de nos autorités la justice doit sévir sur toute la ligne. Si quelque part le budget national est au rouge, il y a sans conteste l’effort de la guerre qui fait que chaque année les collectifs budgétaires n’ont d’autres motifs que le volet sécuritaire qui exige des ajustements sans cesse du budget national. C’est dire que mettre ces trafiquants de drogue hors d’état de nuire n’est qu’un facteur de développement pour notre pays.
La Rédaction (Le Républicain 2096)