Dans son entreprise de destruction du savoir, le groupe terroriste Boko Haram a tué plus de 20 000 personnes, en a déplacé plus de 2 millions et a poussé quelque 7 millions de Nigérians à la faim, la soif et la pauvreté absolue.
Boko Haram fait preuve d’un mépris total et complet pour la vie, à l’inverse de toute religion. Il craint la connaissance. Il craint l’instruction. Il craint la tolérance.
Nous n’avons pas à être prisonniers de cet extrémisme violent. Il peut être éliminé. Personne, nulle part, ne doit ni ne devrait vivre avec ce mal.
Grâce à la Force multinationale mixte – avec l’aide des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni – le Nigeria et ses voisins réduisent progressivement les capacités de Boko Haram.
Mais nous savons aussi que vaincre Boko Haram sur le champ de bataille n’est que le début de l’action que nous devons mener. L’écrivain américain Henry David Thoreau l’a écrit : « Ils sont un millier à couper les branches du mal contre un seul qui s’attaque à sa racine. » Nous devons donc nous attaquer aux racines de l’extrémisme violent.
Pour remporter ce combat pour l’avenir, les États ne doivent pas se contenter de dénoncer les idéologies désastreuses et menant à l’impasse soutenues par les terroristes. Ils doivent également proposer à leurs citoyens une autre voie, meilleure, porteuse d’espoirs et tenant ses promesses.
Pour lutter efficacement contre l’extrémisme violent, nous devons faire en sorte d’associer l’action militaire à un engagement renforcé envers des valeurs comme l’honnêteté, la bonne gouvernance, l’éducation, la compassion, la sécurité et le respect des droits de l’homme.
Il est essentiel d’établir et de restaurer la confiance dans le gouvernement, la confiance dans l’armée, la confiance dans la force de l’ordre partout où cette confiance a été mise à mal.
La lutte contre la corruption doit être une priorité sécuritaire mondiale de premier plan. La corruption, la fraude et toute autre forme de vénalité mettent en danger tout ce qui nous tient à cœur, tout ce que nous chérissons.
La corruption coûte à l’économie mondiale une somme estimée à 2 600 milliards de dollars. Ces 2 600 milliards pourraient être affectés aux infrastructures, à la santé, à l’éducation, à la sécurité alimentaire et à d’autres postes encore.
Le premier devoir d’un gouvernement est de répondre aux besoins de la population – et s’il est la clé de tout, un bon gouvernement responsable, une gouvernance de base toute simple, ne suffit pourtant pas.
Une économie moderne doit également investir dans sa population – c’est primordial –, dans l’enseignement à tous les niveaux et dans des programmes permettant de former et de préparer des diplômés aptes à rivaliser sur le marché mondial du travail.
Lorsque les femmes ont fait des études et sont autonomes, les sociétés sont plus productives, plus démocratiques, plus ouvertes et infiniment plus prospères.
Et ceux qui voudraient déchirer nos communautés – en dressant une religion ou une secte contre une autre – ne peuvent être vaincus que par l’engagement indéfectible des citoyens envers l’unité et la compréhension mutuelle.
Tous ces efforts – lutte contre la corruption, promotion de la bonne gouvernance, ouverture de débouchés aux hommes autant qu’aux femmes, compassion et compréhension envers ses compatriotes, même lorsque ce n’est pas facile – tous ces gestes contribueront profondément à réduire la menace posée par l’extrémisme violent et à empêcher sa renaissance future.
Source : Ambassade des Etats-Unis au
Niger