Le président de la République était à la 49ème Session de la CEDEAO à Dakar lorsque le Niger a connu les malheureux événements de Bosso. En pareille circonstance, l’on a tendance à céder à l’émotion et au populisme pour tout suspendre et rentrer illico presto au pays. Ce non-retour dare-dare à la patrie de la part du président a été diversement apprécié par nos concitoyens notamment sur les réseaux sociaux.
D’aucuns étaient même nostalgiques en ruminant le passé pour dénoncer le ‘’sacrilège’’ d’Issoufou qui, pour la seconde fois, n’a pas daigné écourter sa mission au moment il y a péril en la demeure. Pour apporter de l’eau au moulin à ce courant de pensée populiste, l’on a cité des exemples d’ici et d’ailleurs sur cette norme non écrite qui voudrait en cas de malheur qu’un chef d’Etat en mission rentre pour pleurer les morts avec son peuple.
Pour les partisans de la chose au monde la mieux partagée, le bon sens, si le Sommet de la CEDEAO en question devait se pencher sur la racine du mal à savoir le terrorisme pour y remédier alors autant pour le président de rester et tirer profit de la Session. Là se pose véritablement le problème entre le populisme, la fuite en avant et la raison.
C’est connu. Le président de la République l’a sans cesse rappelé : aucun pays n’est assez puissant pour venir à bout du terrorisme. D’où son insistance sur la mutualisation des efforts à l’échelle régionale et mondiale. Et la suite est également connue : même en rentrant au pays, un aller-retour au Tchad, en toute ‘’ humilité’’ était nécessaire pour résolument sévir contre l’ennemi désormais en débandade.
C’est en feignant d’ignorer cette réalité, très remontés, certains compatriotes ont trouvé une brèche pour des attaques en règle sur la politique sécuritaire du régime y compris jusqu’à démoraliser les troupes. Il y a bien sûr ceux qui l’ont fait de bonne foi. Tout comme il y avait ceux qui voudraient remettre en cause le crédit du régime en place sur le plan sécuritaire. Ceux-là ont montré leur indignation que notre armée soit classée comme 3ème armée en Afrique de l’Ouest. Pour ces nihilistes, l’Etat n’a rien fait et les dirigeants manqueraient de volonté pour secourir Bosso et Diffa en général.
L’on a même entendu quelques-uns ressasser cette idée burlesque que la sécurité présidentielle empêcherait à notre armée d’avoir des moyens appropriés pour faire face aux ‘’illuminés ‘’ de Boko Haram.
Bref, à en croire ces litanies, au moment où tout le Niger est en péril, les autorités et les FDS ne feraient rien pour défendre la patrie. Pourtant, tout le monde sait que c’est le mode opératoire de la guerre asymétrique qui explique certaines déconvenues. L’ennemi, le terroriste – et notamment quand il jouit d’une certaine complicité – il a toujours surpris en attendant de le circonscrire et le mettre hors d’Etat de nuire.
Ce n’est qu’une épreuve que notre peuple a vécu et vit en ce début du mois de ramadan. Un mois de miséricorde et de ferveur pour les croyants. Et l’épreuve, c’est un moment propice pour se reprendre, méditer et chercher à se réconcilier avec soi et les autres. Ce qui est vrai à l’échelle individuelle comme communautaire.
EMS