Juste avant le second tour de la prédentielle M. Marou Amadou, ministre de la justice, garde des sceaux et porte parole du gouvernement avait accordé cette interview au journal Le Républicain reprise ici par Niger Inter. Dans cet entretien, cet ancien activiste de la société civile était revenu sur la situation de S.E.M Hama Amadou candidat au second tour de la présidentielle. Interview.
Le Républicain : L’actualité est dominée par la situation de Hama Amadou, président du Parti Lumana, actuellement détenu à la prison civile de Filingué. Depuis quelques jours, en effet, les rumeurs les plus folles courent sur son état de santé. On parle même d’une évacuation sanitaire, le concernant. De quoi s’agit-il exactement ?
Marou Amadou : Merci pour cette occasion que vous m’offrez de revenir plus en détail sur cette situation. C’est donc le vendredi 11 mars dernier, que le Premier ministre, qui était dans la région d’Agadez, plus précisément à Gougaram, avait eu l’information que Hama Amadou ne se sentait pas bien. Il a aussitôt informé le président de la République, qui a réussi à joindre le ministre de l’Intérieur, qui, lui-même, m’a contacté pour donner l’information sur toutes les dispositions qui sont en train d’être prises pour l’évacuer. C’est ainsi qu’un hélicoptère de l’armée a été mobilisé pour l’évacuer sur Niamey. Une fois l’avion à Filingué, il a été décelé un problème de batterie qui a très vite été réglé aux environs de 16 heures. Il s’est trouvé que Monsieur Hama Amadou a décidé de ne pas embarquer dans l’hélicoptère à bord duquel se trouvait pourtant un médecin. Devant l’urgence qui avait été déclarée, refuser une évacuation rapide ne permet donc pas de croire à tout ce qui se racontait sur son état de santé, surtout que nous n’avions pas encore eu un avis médical. Qui plus est, nous sommes dans un contexte politique où tout se dit et se raconte. C’est ainsi que le lendemain, nous apprenons que Hama Amadou a déclaré lui-même qu’il se portait bien. Le lundi matin, on nous a dit qu’il se portait bien. Vers 9heures, on nous informe à nouveau que Hama était encore souffrant. Ceci étant, les dispositions ont été prises pour aller voir ce qui se passe réellement à Filingué, en relation avec les médecins de l’hôpital national de Niamey. Entretemps, un de ses médecins personnels et militant de son parti, en l’occurrence le Pr. Harouna Yacouba dit Yac s’est répandu dans les médias pour dire que Hama Amadou était en train de sombrer, qu’il était en train de mourir. Des choses absurdes et de nature à installer la chienlit dans le pays, compte tenu de l’atmosphère délétère créée et entretenue par les mêmes militants de Hama, avant même qu’il ne soit malade, comme si Hama ne pouvait pas se retrouver en prison pour une autre affaire, parce qu’il aurait été déclaré candidat à l’élection présidentielle. Evidemment, nous sommes restés sereins, puisque nous avions les informations justes sur l’état de santé de Hama Amadou. Dès le samedi déjà, une équipe médicale de la garde nationale était à Filingué pour voir de quoi il s’agissait et ils n’ont pas confirmé le diagnostic de ce qui se racontait ici et là. L’un dans l’autre, dans la soirée du lundi, plus précisément vers 19heures, trois médecins spécialistes, sous la coordination d’un chef, ont été dépêchés à Filingué pour s’enquérir de l’état de santé réel de Hama Amadou. Ils sont arrivés à Filingué aux environs de minuit. Ils ont diagnostiqué le cas de Hama Amadou et ont conclu qu’il souffrait d’asthénie, c’est-à-dire de fatigue et son état nécessite une prise en charge rapide. Le rapport a été remis au Premier ministre, chef du gouvernement, le mardi 15 mars dernier, à 13heures. Je puis donc vous assurer, et à travers vous, l’opinion nationale et internationale, que sur avis des médecins, la Cour de cassation s’est réunie ce mercredi 16 mars et à rendu l’Arrêt No 16-015/CC, ordonnant le transfèrement de M. Hama Amadou dans un centre médical spécialisé. Je précise aussi qu’il va réintégrer son centre de détention dès qu’il aura recouvré sa santé. Ce, jusqu’à ce qu’une décision de justice décide de sa mise en liberté provisoire. Ce qu’il faut retenir donc, c’est la politisation à outrance que les militants de Hama Amadou ont essayé de faire de la situation, comme ils ont tenté de le faire avec le dossier des bébés importés pour lequel Hama est gardé en prison aujourd’hui. Ils ont voulu faire croire à l’opinion que c’est le gouvernement qui est à la base de l’affaire des bébés importés, que c’est le gouvernement qui veut que Hama reste en prison. Ils oublient ou feignent d’ignorer que c’est Hama lui-même qui a créé les conditions pour qu’il ne soit pas libre. Quand la justice de ton pays décerne un mandat et que tu fuis au lieu d’y faire face, même en matière de simple circulation routière, on sait que le délit de fuite est une circonstance aggravante.
Dans son cas précis, et on n’a pas besoin d’être un juge pour le savoir, quelqu’un qui a été capable de fuir, si vous lui accordez une liberté provisoire, il va encore fuir. L’essentiel pour la personne est que le dossier ne soit pas jugé. Il est revenu au Niger pour sa campagne, après plusieurs mois passés en France. Il est revenu au Niger avec l’assurance qu’on n’osera pas exécuter le mandat d’arrêt parce que, simplement, il est candidat à l’élection présidentielle. Or, pour un gouvernement, refuser d’exécuter un mandat d’arrêt, c’est pire que toutes les forfaitures dont on peut se rendre coupable. Donc le mandat a été régulièrement exécuté parce qu’il s’agit avant tout d’une décision judiciaire. De la même manière, cet avis des médecins a été exécuté avec, bien entendu, l’autorisation de la justice. En tout état de cause, ce qui relève du gouvernement, c’est le transport de M. Hama Amadou et sur ce point précis, le Premier ministre a instruit pour que, conformément à l’avis des médecins, ce soit un hélicoptère qui va le chercher à Filingué, avant d’être évacué en France pour ses examens médicaux. Ce qui fut fait, il est évacué dans le centre médical spécialisé où il avait l’habitude de se faire soigner. Voilà ce qu’il en est de cette affaire de santé de Hama Amadou. Une fois qu’il aura fini son traitement, il rentrera au Niger. Evidemment il reste sous main de justice.
Que répondez-vous à ceux qui affirment que c’est de la faute du gouvernement, si M. Hama Amadou n’a jamais été présenté à un juge depuis quatre mois qu’il est en prison ?
Marou Amadou : Ecoutez, cela n’est pas possible et je vais vous dire pourquoi. C’est pendant la fuite de Hama Amadou en France que le dossier d’instruction a été bouclé et l’affaire renvoyée devant un tribunal pour jugement. Or, entre temps, ce tribunal s’est déclaré incompétent. D’appels en pourvois en cassation, on ne connaît pas quel est le tribunal qui doit connaître de cette affaire. Hama ne relève plus du juge d’instruction, ils vont l’entendre pour lui dire quoi ? Jusqu’à ce qu’il a bouclé, il n’a pas déféré à son mandat d’arrêt. On ne connaît pas non plus le juge qui doit l’entendre. Le Ministère public a estimé que c’est le tribunal correctionnel de Niamey. Si ses avocats ne se sont pas opposés à cela, s’ils n’ont pas en cela été suivis par le juge du tribunal correctionnel, cette affaire aurait été jugée depuis plus d’un an et demi et tout le monde serait quitte. Sa peine, s’il est coupable, aurait été connue et s’il n’y a rien à lui reprocher, on l’aurait connu et tout le monde serait tranquille aujourd’hui. Mais ses avocats ont tout fait pour faire croire que l’affaire est politique. C’est pourquoi, depuis son retour, il n’a pas été présenté devant un juge. Tel que Hama Amadou et ses avocats ont géré ce dossier, il n y a pas un juge aujourd’hui, au Niger, à même de l’entendre. Le seul juge, c’est le juge des libertés, qui lui aussi a perdu toute confiance en Hama sachant qu’il a prouvé qu’il n’a jamais voulu se présenter devant un juge de manière normale et respectueuse. Le 14 novembre dernier, lorsqu’il a consenti revenir, c’est sous forme de défiance. Donc, il n’ y a pas de chantage en démocratie, il n y a pas de chantage sur la paix dans un pays. Le gouvernement a donné beaucoup de preuves de ce qu’il est attaché à la paix et à la cohésion sociale de tous les nigériens. C’est pourquoi, nous ne les avons pas suivis, nous n’avons pas cédé à la surenchère. Voilà un gouvernement, qui a tous les pouvoirs et qui, malgré tout, met toujours en avant la stabilité et la paix dans ce pays. Pourtant, ce ne sont pas les voies et moyens pour répondre à ces fanatiques là qui manquent. C’est parce que nous savons que tel n’est pas le destin du Niger ; c’est parce que nous savons que le meilleur destin du Niger c’est construire une grande démocratie, un Etat de droit fort et légitime où tous les nigériens seront égaux devant la loi.
Il reste que l’opinion, en particulier les partisans de Hama Amadou persistent à dire qu’il est plutôt un prisonnier politique, et que s’il continue à garder prison c’est de la simple volonté du gouvernement pour ne pas dire du président de la République ?
Marou Amadou: Il y en a même qui ont parlé de détention arbitraire. Mais pour que quelqu’un soit déclaré détenu politique, il faut qu’il soit incarcéré pour un fait ou une opinion politique. Or il se trouve que Hama Amadou est poursuivi pour une affaire de droit commun, pour complicité de trafic de bébés, plus précisément pour supposition d’enfants, faux et usage de faux, pour avoir fabriqué des papiers selon lesquels ses enfants ont nés au Niger, alors même qu’ils ont été importés du Nigéria. Voilà, ce dont M. Hama Amadou est coupable. Parce qu’il est ancien président de l’Assemblée nationale, un homme politique bien connu, qui a même choisi d’abandonner son épouse en prison ; parce qu’il est candidat aux présidentielles, le mandat d’arrêt ne doit pas être exécuté ? Ce qui aurait été politique, c’est de ne pas exécuter le mandat. Une fois que le juge émet un mandat d’arrêt, nous n’avons aucune possibilité de ne pas l’exécuter. C’est le contraire qui aurait été un acte politique. Evidemment, entre temps, la Cour constitutionnelle a validé sa candidature. Il est candidat, mais il est prévenu, incarcéré dans une maison d’arrêt. Il a fait différentes demandes de mise en liberté provisoire. Le Ministère public s’est naturellement opposé, pour la simple et bonne raison que ce Monsieur n’a pas donné la preuve de sa garantie de représentation. Au moment où, comme tous les autres, rester dans son pays et faire face à la justice, il a, au contraire choisi de fuir, d’aller vilipender la justice de son pays, de politiser l’affaire de trafic des bébés. C’est lui qui a politisé cette affaire et personne d’autre. Il est allé jusqu’à dire que c’est le président de la République qui veut l’arrêter parce qu’il est populaire. On ne peut pas faire une telle insulte à son pays, sa justice et ses institutions. Le régime de la 7eme République est démocratique, ce régime sait que sa légitimité sera démocratique ou ne sera pas. Je dois rappeler que Abdou Labo était au gouvernement lorsque cette même affaire de supposition d’enfants a éclaté. Mais, lui est resté au Niger pour faire face à la justice de son pays, il n’a pas fui. Franchement, si c’était une affaire dans laquelle on pouvait faire quelque chose, on l’aurait fait avec plaisir. Malheureusement, je redis que cette affaire est une affaire de droit commun, mais, évidemment, politisée par Hama Amadou et les médias qui le soutiennent. C’est vrai que nous sommes en Afrique, mais nous avons autant droit à la démocratie qu’à l’Etat de droit ; Et la démocratie sans l’Etat de droit est une coquille vide. C’est cela la vérité. Si nous décidons d’appliquer les lois qu’aux faibles, jamais l’Etat de droit ne se sécularisera en Afrique, encore moins au Niger. C’est pourquoi, il faut que les uns et les autres calment le jeu. Combien de fois, ils ont dit que la Cour constitutionnelle est manipulée ? Pourtant, la même Cour a validé sa candidature. C’est vrai que le cas Hama Amadou, aujourd’hui, est un cas atypique, c’est vrai que Hama Amadou est un opposant, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut mettre sa situation actuelle sur le dos du gouvernement. C’est vrai que Hama Amadou est un opposant, il ne reste pas au dessus des lois et le président de la République n’a rien de personnel contre lui. Il n’a pas pu protéger un allié important de son gouvernement dans la même affaire, en l’occurrence Abdou Labo, on ne peut pas lui demander de protéger quelqu’un qui a d’ailleurs choisi de fuir son pays en laissant son épouse dans la même affaire en prison.
Parlons à présent du deuxième tour de la présidentielle qui est prévu le 20 mars prochain. Un second tour qui opposera le Président Issoufou Mahamadou et Hama Amadou. Il se trouve que Hama Amadou et ses amis de la COPA ont refusé de faire campagne, et même appelé leurs militants à boycotter le scrutin. Selon toujours l’opinion, on s’achemine vers une élection non crédible. Qu’en pensez-vous ?
Marou Amadou : Ecoutez, la crédibilité des élections, c’est avant tout le respect des lois. Hama Amadou se savait en prison. J’ai d’ailleurs eu une indiscrétion selon laquelle ses alliés de la Copa sont allés le voir à Filingué pour lui dire : « Si tu désistes, nous on est à mesure de présenter un candidat, d’ailleurs moins clivant, qui est Seini Oumarou ». A partir du moment où il y a deux candidats déclarés, même le décès de l’autre n’empêche pas la validation des élections après les trois jours définitifs de la Cour constitutionnelle. Je vous renvoie à l’article 50 de la constitution qui dit clairement ce que notre loi fondamentale a prévu dans ces circonstances. Que ce soient les cas d’empêchement, de décès ou de désistement, la loi a tout réglementé. Vous le savez aussi, Hama Amadou était déjà en prison lorsqu’il a eu ses 17% au premier tour. Evidemment, toute la victimisation entretenue autour de son incarcération lui a permis de récolter ce qu’il a récolté. Tant mieux pour lui. Je pense que la même stratégie aurait pu marcher ou pourrait marcher au deuxième tour. Mais, puisque eux-mêmes, entre alliés, ils ne se sont pas entendus ; puisque lui, a refusé de désister et que ses amis de la Copa refusent de battre campagne pour lui, ils se retrouvent dans une situation inédite où Hama Amadou est candidat et eux refusent de battre campagne. Comme l’a si bien dit le président de la République, en fait, ils ont simplement déclaré forfait. Et c’est permis. L’élection c’est comme une lutte. Si tu penses que l’autre, en le regardant seulement il te fait peur, alors tu peux purement et simplement désister. L’un dans l’autre, je pense que l’opinion nationale et internationale apprécie ce processus électoral à sa juste valeur. Le président de la République a déjà obtenu 48,43%. Il ne lui reste plus qu’un petit 2%. Et depuis, évidement il est en campagne avec ses alliés, pour que le peuple nigérien se mobilise et vote en sa faveur. De l’autre côté, dans l’ombre et de manière que je ne saurai qualifier, ceux de la Copa font aussi campagne et demandent aux nigériens de ne pas aller au vote. Mais je sais que les nigériens sortiront pour voter le 20 mars. Ils vont, de manière écrasante réélire le président Issoufou. Et c’est à ce taux là qu’on jugera si le président de la République a une légitimité ou ne l’a pas. On verra, selon les résultats, si ces élections sont crédibles ou pas. Dans tous les cas, les bulletins de Hama Amadou seront sur le terrain. Il y ‘aura des gens qui vont voter pour lui, tout comme qui voteront pour Issoufou Mahamadou. Mais, quel choix avons-nous ? Un prisonnier candidat à la présidence de la République, c’est rarement arrivé au monde, et qui plus est, à quelques jours de l’élection, est malade et doit être évacué. Le Niger, comme dirait l’autre, est un laboratoire de tous les cas inédits. Par conséquent, nous devons rester sereins ; nous inspirerons d’autres pays ; nous inspirerons notre propre avenir ; nous renseignerons notre histoire sur ce que la fatalité a pu nous opposer dans notre parcours démocratique. Mais nous devons le gérer avec beaucoup de sérénité en disant que ce que nous avons, ce sont des candidats à une élection présidentielle, qui sont arrivés au deuxième tour et personne ne peut interférer. Mais il faut surtout chercher la cause de cette situation. Si aujourd’hui, nous sommes dans cette posture, ce n’est que de la faute de M. Hama Amadou. Au moment où son immunité devait être levée, il a quitté clandestinement le pays. Lorsque le mandat d’arrêt a été émis, il a préféré rester à Paris pour dire qu’il ne vient pas. Il a fallu que ses militants le supplient en lui disant que s’il ne rentrait pas son parti allait se disloquer, que si on l’arrêtait le régime va tomber… Il est finalement rentré le 14 novembre dernier et le mandat d’arrêt a été exécuté.
Nous sommes attachés à des principes. Nous ne sommes pas attachés au pouvoir pour le pouvoir. Donc, assez de tous ces mensonges, de toute cette hypocrisie véhiculée ici et là à l’échelle nationale et internationale pour vouloir discréditer une des plus grandes démocraties d’Afrique, le Niger. Personne au monde n’a les opposants que nous avons au Niger. Un pays où ce sont les opposants qui veulent pousser le gouvernement jusque dans ses derniers retranchements. Alors que partout ailleurs ce sont les régimes en place qui pourchassent les opposants. Notre premier devoir, c’est de protéger le pays contre tous ceux qui veulent le déstabiliser. Encore qu’ils n’ont de leçon d’opposition à donner à personne dans ce pays. Issoufou Mahamadou a passé plusieurs années dans l’opposition, mais il n’a pas posé les actes que l’opposition d’aujourd’hui est en train de poser. Donc, le Niger c’est ce que nous avons tous en propre et en commun. On ne va pas tolérer qu’on divise les nigériens sur la base de simples mensonges. Et cette violence insidieuse qu’ils veulent développer dans le pays, ils l’assumeront devant l’histoire. Il n’y a rien d’extraordinaire que M. Hama Amadou qui est poursuivi dans une affaire de supposition d’enfants, qui est poursuivi et recherché par le mandat d’un juge, soit considéré comme un péché. C’est une accusation absurde. Le juge dit que M. Hama Amadou doit garder prison et il va garder prison jusqu’à ce que la justice décide autrement. Depuis à peu près deux ans que dure cette procédure, ses avocats ont travaillé à ce qu’il n’ait pas de décision de justice avant les élections de 2016. Ils ont d’abord plaidé que le tribunal correctionnel est incompétent pour connaître de cette infraction, ce que le juge leur a accordé. On a fait appel devant la cour d’appel qui a naturellement annulé cette décision. Ils ont fait pourvoi et au moment où la cour de cassation s’apprêtait à trancher définitivement ce problème, ils se sont désistés de ce pourvoi. Chaque fois que l’affaire devait finir, ils sortent des procédures tendant à empêcher l’affaire d’être jugée. Finalement, il y a quelques jours la cour de cassation a tenu une audience et c’est le 23 mars prochain que nous serons fixés sur la compétence ou non du tribunal correctionnel, si cette affaire devait être jugée ou pas. Combien de décisions le régime de la 7eme République a perdu ? Ont-ils oublié que Omar Hamidou Tchiana a perdu contre Hama Amadou en justice ? Ont-ils oublié que Albadé Abouba a perdu contre Seini Omar en justice ? Si réellement on complotait avec les juges, on ne perdrait aucun procès. Lorsqu’ils gagnent un procès, la justice est indépendante ; lorsqu’ils perdent un procès la justice est aux ordres.
Vous êtes au Républicain, je ne vous apprends rien à ce sujet. Combien de fois les directeurs de publication et de la Rédaction de votre journal ont été poursuivis et emprisonnés pour avoir simplement dénoncé la mauvaise gestion des deniers publics et les détournements dont se sont rendus coupables les mêmes opposants d’aujourd’hui lorsqu’ils étaient aux affaires ? Pourtant toutes ces dénonciations ont été faites, preuves à l’appui. De ce point de vue, nous n’avons pas de leçon de morale à recevoir de l’opposition actuelle. Lorsqu’un médecin de son état, assermenté peut dire que Hama Amadou est train de mourir et que c’est le Premier ministre Brigi Rafini, ministre de la santé par intérim, qui s’est opposé à cette évacuation, je trouve que c’est extrêmement grave. Qui plus est, les lumanistes les plus radicaux sont convaincus de l’humanisme et de la sagesse qui caractérisent le Premier ministre Brigi Rafini. C’est pourquoi, ce médecin a été interpellé, pour répondre de propagation de fausses nouvelles. On ne peut pas tout dire dans un pays, surtout quand c’est faux.
Propos recueillis par Gorel Harouna