Signe funeste pour nombre de nigériens épris de paix et de quiétude sociale, la naissance il y a quelques petits mois (sur les cendres de l’ARN et de l’éphémère FPR) de la COPA 2016 s’avère finalement fatale pour ses géniteurs de l’opposition.
En effet, a-t-on appris récemment, un des leaders de la COPA est allé à Filingué supplier le candidat Hama Amadou de céder le flambeau à un autre de ses camarades ; celui-ci a dit niet, alors que manifestement il n’est pas en mesure de battre campagne, encore moins de rafler la mise électorale. Aussi, la COPA 2016 s’est officiellement retirée du processus électoral et appelé ses militants à boycotter le scrutin de deuxième tour de la présidentielle du 20 mars prochain.
Mais l’opposition n’étant pas à une contradiction près, la candidature de M. Hama Amadou reste maintenue…par ses avocats qui défendent vaille que vaille l’amalgame entre les dossiers politique et judiciaire, l’un devant plaider pour une libération du prisonnier dans le cadre de l’autre.
La décision de la COPA de ne pas participer au scrutin du 20 mars est pleine d’enseignements et lourde de conséquences. Elle nous indique d’abord que le coup K.O. que Issoufou entendait asséner à ses adversaires, ils se l’ont asséné eux-mêmes ! Elle nous apprend que décidément, l’opposition n’a aucun respect pour les nigériens, et plus particulièrement pour ses militants. Les nigériens, on se le rappelle, sont sortis massivement le 21 février pour voter, prouvant ainsi leur attachement à la démocratie. Aujourd’hui, des partis osent leur dire que tout cela est inutile, ne votez plus ! Eh bien les nigériens, qui ne sont pas des moutons au service de la COPA, sortiront massivement le 20 mars pour élire celui des candidats qui est avec eux dans la défense de la démocratie et du processus électoral.
L’opposition a démontré dans ses déclarations et actes récents qu’elle n’a ni vision ni stratégie. Pour tout dire, elle est déboussolée par les échecs de toutes ses tentatives d’accéder au pouvoir par des voies non démocratiques et se perd maintenant dans des mots d’ordre confus aux militants, à qui elle demande une chose et son contraire : porter leur candidat à la présidence tout en s’abstenant de voter et sans reconnaître des résultats d’élections. Devant un tel dilemme, les nigériens, dans leur grande majorité, restent dubitatifs sur la santé mentale de leurs compatriotes de l’opposition.
Il faudrait sans doute être dans le même état d’esprit pour suivre, dans leurs errements et inconséquences, des leaders mus uniquement par la haine et qui, ces derniers temps, enfourchent par ailleurs les chevaux de l’ethnisme et du régionalisme. Sinon, comment comprendre qu’un Ousseini Salatou, à la gueule plus grande que le parti, dont la formation n’a pas franchi les portes de la maison familiale en 15 ans d’existence, prétende être « en communion avec le peuple nigérien » (sur la question du boycott), alors que celui-ci vient de renouveler sa confiance au président Issoufou en le gratifiant déjà d’une majorité parlementaire ?
Issoufou Mahamadou, adoubé par plus de 50 partis pour ce second tour, a réussi à réconcilier des leaders et leurs dissidents, des ex-camarades, dans une alliance à l’ampleur jamais égalée. Une prouesse qui a changé en bien le ton de la campagne et contribué à adoucir les mœurs politiques. Cela a suffi pour donner le tournis à ses adversaires et annoncer la disparition prochaine de cet attelage surréaliste de repris de justice et de faussaires, d’ex-amis dans le parti unique et de micropartis.
Mesdames et Messieurs, la minorité sans âme est là !
Maï Riga