A l’occasion du 8 Mars, journée internationale de la femme, Khadijah Youssouf Hassane Diallo a été nommée à titre symbolique directrice de son département au sein de la Banque Islamique de Développement (BID). Directrice juste pour un jour ! Dans ce texte, elle rappelle la contribution essentielle de l’islam dans la libération de la femme.
Il y a ce fameux discours tenu en 636 lors de la bataille de Cadésie par Alribi’i bin Amer, compagnon du Prophète (PSL), répondant à Rustam Farrokhzād , commandant en chef de l’armée de l’empire Perse lui demandant pourquoi les arabes, devenus musulmans se sont mis à conquérir le monde, bien qu’ils ne furent jamais connus dans le passé pour être de braves conquérants, mais plutôt des bédouins poussiéreux, bons vivants et bons négociants ?
Alribi’i bin Amer, indigent, boiteux, pauvre parmi les pauvres de Médine, mais chef de la délégation musulmane chargée de discuter la reddition de l’empire perse à l’armée musulmane envoyée par le Calife Omar bin Khattab, lui dit : « Nous avons été envoyé pour vous libérer de la servitude vis-à-vis de l’humain à la soumission à Dieu. Nous sommes venus vous sortir de l’injustice de l’homme pour vous faire bénéficier de la justice de Dieu et enfin nous sommes venus vous sortir de l’étroitesse du monde d’ici-bas pour vous offrir la béatitude du monde de l’au-delà ».
À travers les propos de ce compagnon du Prophète (PSL) on peut déduire l’essence même du message de l’islam : la libération de l’Homme. L’islam a amené une triple libération à l’humain, celle de la servitude, de l’injustice et de la privation. À travers ces trois éléments, l’islam a surtout cassé les barrières que mettent les plus puissants de ce monde et les dirigeants de la mécréance entre l’humain et sa libération. L’humain incluant l’homme et la femme sans distinction aucune.
C’est aussi l’avènement de l’islam qui apporte, et pour la première fois de l’histoire de l‘humanité, la reconnaissance que l’Homme et la Femme sont de la même nature. L’un n’est ni plus ni moins humain que l’autre et ne détient pas une ame supérieure non plus. L’islam affirme également qu’ils sont tous les deux responsables de leurs actes en fonction desquels ils seront récompensés et qu’ils ont tous les deux des droits et des devoirs. Allah le Très-Haut dit à ce propos: « Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les récompenserons, certes, en fonction des meilleurs de leurs actions. » (Coran 16/97).
La révélation du Coran est venue, par l’injonction divine qu’elle constitue, pour changer radicalement le comportement des arabes vis-à-vis de la fille et de la femme, eux parmi lesquels le message a été révélé et dans leur langue. Au-delà de cette communauté, le Coran s’adressant à l’humanité tout entière, est venu également restaurer et pour toujours, le rôle important et vital de la femme pour l’humanité et l’ériger à la noble place qui est la sienne :
– En tant que mère dont le rang est si élevé auprès d’Allah qui a dit: «Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère; sa mère l’a porté [subissant pour lui] peine sur peine : son sevrage a lieu à deux ans. Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. Vers Moi est la destination. » (Coran 31/14) et selon le Prophète (PSL) « Le Paradis est sous les pieds des mères ».
– En tant que compagne et épouse qui détient le réconfort entre ses bras. Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent. (Coran 30/21).
– En tant que fille et sœur qui ouvre les portes du paradis à ceux qui la traite avec bienfaisance et à propos desquels le Prophète (PSL) dit à: « Celui qui élève deux filles jusqu’à la puberté, sera aussi proche de moi au Jour de la Résurrection que le sont ces deux-là (les deux doigts de la main) » (hadith rapporté par Mouslim).
L’islam a aussi donné des droits à la femme :
– La femme considérée autrefois aussi vile qu’une marchandise dans la civilisation grec par exemple, a désormais le droit à la propriété privé et à la séparation des biens ;
– Le droit de conserver son patronyme après le mariage ;
– Celle que d’autres traditions lient éternellement et peut être fatalement à un choix de mariage a désormais le droit au divorce, certes l’acte licite le moins apprécié par Dieu mais autorisé par Sa Miséricorde pour sortir la femme de bien de situations périlleuses. Trois divorces prononcées suffisent pour lui rendre sa liberté et ses droits ;
– celle que l’on enterrait vivante à la naissance et qu’on pouvait hériter comme un bien a désormais le droit d’être protégée, d’être en sécurité et d’être épargnée même en temps de guerre ;
– Le droit d’être éduquer et instruite : la recherche du savoir étant une obligation pour le croyant et la croyante ;
– Le droit de choisir son conjoint, etc.
C’est par la résolution 32/142 adopté par l’Organisation des Nations Unies le 16 décembre 1977 qu’a été institué la célébration d’une journée annuelle de la femme dans le monde, pour promouvoir la participation des femmes au renforcement de la paix et de la sécurité internationale et à la lutte contre le colonialisme, le racisme, la discrimination raciale, l’agression et l’occupation étrangère et toutes les formes de domination étrangère.
L’islam a rendu à la femme sa liberté depuis près de 1437 ans, lui a donné des droits inaliénables et la hisser à un rang sacré. Omar Ibn Al Khattab a dit : « Nous étions avilis et l’Islam nous a honoré. ». C’est en délaissant l’islam que les musulmans se sont perdus et la femme musulmane a perdu ses droits. L’islam est le plus grand bien que Dieu ait envoyé à l’humanité tout entière, n’en déplaise à ceux qui pensent le contraire, même renforcés dans ce qu’ils croient par la pratique malheureuse qu’en font certains musulmans.
Khadijah Youssouf Diallo
Spécialiste, Chargée de Fonds Fiduciaires
Directrice par Intérim du Département des Fonds Fiduciaires à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, Banque Islamique de Développement (BID)