De la précampagne, entamée depuis plusieurs mois par certains et négligée par d’autres, au vote du dimanche prochain, les nigériens ont eu largement le temps et les occasions de savoir à quelle sauce les partis politiques veulent les manger les cinq prochaines années. Ils ont rencontré et écouté nombre de candidats au fauteuil présidentiel et aux sièges du parlement, et en ont vu d’autres seulement à la télévision où, grand comme petit, chacun a droit à son temps d’antenne, conformément aux dispositions de la loi.
Des prétendants à la présidence de la République, c’est certainement celui du PNDS Tarayya, Issoufou Mahamadou, actuel Président de la République et candidat à sa propre succession, qui a montré le plus sur le terrain le respect dû aux électeurs : de Diffa à Téra, en passant par Bouza, Madarounfa, Zinder, ou encore Filingué, Gaya, Malbaza et Agadez, il est allé présenter son bilan du premier mandat et son programme de Renaissance 2. Il est allé au devant des électeurs avec les représentants d’une quarantaine de partis politiques qui le soutiennent dès au premier tour, preuve qu’une partie importante de la classe politique est convaincue que Issoufou Mahamadou a, de 2011 à aujourd’hui, fait du bien au Niger. Et qu’il mérite, pour cela, de rempiler.
Pour leur part, les adversaires de Issoufou Mahamadou sont à classer en deux catégories : ceux qui, bien connus, ont dirigé notre pays dans les décennies écoulées et n’ont pour autant laissé aucune trace de leur passage (pas même un mètre de caniveau construit ou un hectare de terre aménagé) et qui, ceci expliquant cela, n’ont plus rien (plutôt aucun mensonge) à dire au peuple et mènent forcément une campagne discrète ; et ceux qui, bien que tonitruants, n’ont apporté aucune preuve de leur compétence ou aptitude à diriger la Nation et constituent donc des sauts dans l’inconnu. Nous sommes désolés pour eux, mais notre peuple a assez d’expérience démocratique maintenant, il ne saute plus dans l’inconnu…
Il n’y a aucun doute, la partie se jouera dimanche prochain entre les leaders politiques déjà connus. Et au sein même de ce groupe restreint, ne compteront que ceux qui ont fait du bien au Niger lorsqu’ils ont été aux affaires. Combien sont-ils ? Si l’on élimine les candidats par fierté ou dont le seul dessein a toujours été de monnayer une alliance au second tour ; si l’on met de côté les sursitaires de justice ; si l’on accepte que les fabricants de faux et usage de faux ainsi que les traîneurs de casseroles telles que des détournements de deniers publics n’ont plus le droit de nous diriger ; si l‘on renvoie dans leur banalité les « grosses têtes » et toutes les candidatures fantaisistes, il n’en restera qu’un : Issoufou.
Chat échaudé, dit-on, ne craint pas l’eau froide. Du début des années 1990 à aujourd’hui, les nigériens ont vu à l‘œuvre bon nombre des acteurs politiques. Certains leur ont promis des robinets de « foura », d’autres la baisse de température. Issoufou seul a dit ce qu’il fera, et a fait ce qu’il a dit. Entre lui et les autres, c’est d’abord une question de langage. Celui de la vérité pour lui, non du mensonge. Issoufou a une vision pour le pays, construite toute une vie de lutte durant, eux n’ont qu’une vision de leur bien-être personnel ou de leur ego. A l’opposé des promesses vagues de « bonheur pour le peuple » faites par ses adversaires, Issoufou propose concrètement, pour un montant des financements et des efforts précis, un nombre tout aussi précis de salles de classes, de routes, de forages et de centres de santé, ainsi que les recrutements de personnels y afférent. Il permet ainsi aux nigériens, le moment venu, de mesurer eux-mêmes l’ampleur de la tâche accomplie. Et de le sanctionner par leur vote, lui ou son parti, si les promesses ne sont pas tenues.
Ce dimanche qui vient, en allant au bureau de vote, chaque nigérien sait ce qu’ont fait ou n’ont pas fait les autres. Ils savent aussi et surtout ce que Issoufou a fait durant son premier mandat. Ils voteront sur cette base, et c’est ce qui fera gagner Issoufou Mahamadou.
Maï Riga