Pour corriger une prière il faut d’abord savoir quels sont les piliers, les actes obligatoires (fard) et surérogatoires (sunnah) de la prière.
Comme nous avons vu les piliers de la prière sont 12 au nombre, ils sont indispensables, et la négligence de l’un d’entre eux annule la prière, et il faut par conséquent la recommencer. » (Ibn Koudama fi el Moughni).
La manière de corriger l’oubli d’un pilier
Si l’on néglige l’un des 12 piliers volontairement, alors la prière est annulée et il faut la refaire, et si c’est par erreur ou par oubli, alors il faut la corrigée comme expliquée à la suite.
Si celui qui prie se rappelle de l’oubli ou de l’erreur après le salut et qu’il s’écoule une longue durée de temps, alors sa prière est annulée. Et s’il ne s’écoule pas une longue durée, alors il faut reprendre sa prière à partir du moment où a été commis l’oubli, l’erreur ou le doute. (D’après Ahmed, Ach-Chafi’i et d’autres savants.)
D’autres savants ont dit : «Si celui qui prie oublie le dernier Tachahud ou bien le salam, alors il les refait, et s’il oublie autre chose alors il recommence une rakat SAUF s’il a oublié takbirat el ihram (c’est-à-dire quand on dit Allahou akbar au début de la prière), car celui qui ne le prononce pas, c’est comme s’il n’avait rien fait. »
Abou Hourayra (Allah soit satisfait de lui) raconte : « Un jour le Prophète (sallallahou alayhi wa salam) a fait la prière du ‘Icha avec 2 rakats seulement puis il salua, et quand on lui fit la remarque, le Prophète (sallallahou alayhi wa salam) alors continua ce qui manquait de la prière, et il salua et il a dit Allahou akbar et se prosterna puis il a dit Allahou akbar, et il se prosterna ensuite il a dit Allahou akbar et s’est assis et enfin il salua. »
Si celui qui prie se rappelle de l’oubli, l’erreur ou le doute après la prière, il faut que ce soit après une courte durée afin qu’il puisse se rattraper, et il ne faut pas trop parler entre temps, et encore moins de choses extérieurs à la prière (intérêts matériels).
Omrane Ibn Houssaïn a dit que le Prophète (sallallahou alayhi wa salam) a fait 3 rakats pendant la prière de l’Asr, puis il salua, et entra chez lui; un homme aux avant-bras longs a dit au Prophète (sallallahou alayhi wa salam): « Prophète de Dieu, est-ce que la prière a diminué ? » Puis le Prophète (sallallahou alayhi wa salam) sortit en n’étant pas content de lui-même, et il pria la rakat qu’il avait oublié puis salua, et fit 2 prosternations de l’oubli puis il salua ». Rapporté par Mouslim.
La manière de corriger l’oubli d’une obligation
Les obligations de la prière sont 5 au nombre, Quiconque aurait négligé volontairement une des obligations de la prière, sa prière serait alors annulée.
Et celui qui aurait négligé quelque chose par oubli alors cette obligation tomberait avec l’oubli, c’est-à-dire que celui qui prie ne reviendrait pas à cette obligation après l’avoir oubliée afin de la corriger, mais il compenserait cela par deux prosternations de l’oubli à la fin de la prière.
Le Prophète (sallallahou alayhi wa salam) était en prière puis à la deuxième rakat, il se leva pour la troisième rakat en oubliant le tachahoud, puis il compensa son oubli par deux prosternations de l’oubli avant le salut final de la prière. Et ceci s’applique à toutes autres obligations tel que le tachahoud de la même manière.
La manière de corriger l’oubli d’une sunnah
Les sounnahs de la prière sont 25 au nombre, l’oublie des sounnahs n’annulent pas la prière lorsqu’on les oublie volontairement ou bien involontairement, et si elles sont oubliées il n’est pas nécessaire de faire deux prosternations de l’oubli à la fin de la prière car l’application de ces sounnahs n’est pas obligatoire.
Exceptions : L’imam Malik ainsi que l’imam Abou Hanifa ont dit que si l’imam oublie de lire le Coran à haute voix pensant la prière du Sobh, du Maghreb ou du ‘Icha et qu’il le lit à voix basse, il se doit alors de compenser cet oubli par deux prosternations de l’oubli, et la même chose dans le cas ou il oublierait le Qounout du Witr, et à part ces deux sounnahs des dires il ne convient pour aucune sounnah de se prosterner par les deux prosternations de l’oubli.
La prosternation de l’oubli
La prosternation de l’oubli est légale dans le rajout, le manque ou bien le doute pendant la prière. D’après ce qui est venu dans la sounnah du Prophète (sallallahou alayhi wa salam).
Il n’y a pas de différence entre la prière obligatoire et la prière surérogatoire en ce qui concerne la prosternation de l’oubli, et c’est ce qui a été dit par la plupart des Oulamas.
Le Prophète (sallallahou alayhi wa salam) a dit : « Si l’un d’entre vous oublie alors qu’il se prosterne deux fois. »
Il a dit aussi (sallallahou alayhi wa salam) : « Si l’un d’entre vous oublie et qu’il a ou bien rajouté ou bien diminué, alors qu’il se prosterne deux fois. »
La prosternation de l’oubli n’est pas légalisée pour la prière de l’enterrement ainsi que pour la prosternation de la lecture du Coran (Sajda at-tilaoi).
Dans un prochain article nous verrons inchallah la correction des rajouts.
Source :
« Correction de la prière suivant les quatre écoles »
Abdel Rahman MENEISI.