La demande de liberté provisoire de Hama Amadou vient d’être rejetée par la Cour d’appel de Niamey ce lundi 11 janvier. Ses partisans avaient exprimés leur ras-le-bol en dénonçant l’injustice dont serait victime leur mentor de surcroit candidat investi et approuvé par la Cour Constitutionnelle pour la présidentielle de Février prochain.
« Le Lumana est né en prison et il aura le pouvoir en prison », a martelé le député Nassirou Halidou. A en croire les adeptes du président Hama Amadou, leur candidat est maintenu à la case prison par le bon vouloir du pouvoir de Niamey.
Pourtant hier seulement, ils ont jubilé sur la très indépendante décision de la Cour Constitutionnelle autorisant leur candidat à se présenter aux élections malgré les charges qui pesaient sur lui et d’autres candidats d’après l’enquête de moralité par les services compétents.
C’est encore une fois, une attitude négative, un manque de fair play dans un contexte républicain. L’attitude de mauvais perdant ne grandit pas un démocrate. C’est contre-productif de considérer que la justice n’est indépendante que lorsque vous avez raison.
Le principal argument avancé par les partisans de Hama Amadou consiste à dire que les présumés auteurs de l’affaire des bébés importés sont en liberté provisoire alors que Hama seul reste en prison comme complice présumé.
C’est bien de mettre en avant ce principe d’équité. Mais a-t-on suffisamment donné de garanties au procureur que celui qui a fait l’apologie de ses capacités de fuite ne va pas encore dribler la justice pour s’éclipser ?
Sans verser dans des polémiques inutiles, il y a lieu de laisser la justice faire son travail. Ce dossier aurait peut-être déjà connu son épilogue n’eut été cette fuite malheureuse de Hama qui a duré un an pour revenir se faire écrouer avec en toile de fond un calcul politicien évident.
Il va sans dire que Hama et ses avocats doivent faire le bilan de leurs actions. Certains d’entre eux ont même eu le culot de dire à l’opinion qu’ils auraient conseillé à Hama Amadou la fuite. Ils ont de ce fait créé des circonstances aggravantes dans le traitement du dossier de leur client. D’autres avaient excellé dans le dilatoire de sorte qu’ils ont fait obstruction au jugement de fond et au test ADN avec des arguties politico-religieuses. C’est tardivement après que la Cour de cassation ait déclaré son incompétence quant à l’octroi de la liberté provisoire à Hama Amadou qu’on entendu Me Souley pour la première fois envisagé un éventuel jugement au fond avec la désignation par la même Cour de celui qui serait « le bon juge ».
Pourtant ces dernières semaines ont été riches en leçons pour le peuple nigérien :
- l’audit de l’OIF ayant abouti à l’obtention d’un fichier électoral fiable, consensuel et crédible
- la Cour Constitutionnelle – récusée tout comme la CENI et le CEFEB d’ailleurs par l’opposition – qui fait montre de son indépendance de façon à surprendre plus d’un opposant
C’est dire simplement que certes les partisans de Hama Amadou ont le droit de réclamer justice pour leur leader tout comme ils sont tenus, s’ils sont logiques avec eux-mêmes, de ne pas aussi faire deux poids, deux mesures en refusant au juge de faire devoir. Que force reste à la loi !
EMS