SEYNI SAMI Youssoufou © NigerInter.com

SEYNI SAMI Youssoufou, un jeune esprit en formation

Ces jeunes qui feront le Niger de demain. Ils se nomment Aminatou Daouda Hainikoye, Sidia Ousmane, Rouki Sarkiss, la belle du sahel, Hadiza Amadou Maiga, Adamou Louché et bien d’autres  jeunes leaders à découvrir. Ils excellent dans la pensée positive et le partage chacun dans son domaine. SEYNI SAMI Youssoufou fait partie très certainement de cette jeune matière grise du Niger dont le potentiel est détecté par la rédaction de Niger Inter à travers les réseaux sociaux. Ce jeune traite ici avec aise et assurance de la gestion de projets, du plan de développement économique et social du Niger (PDES),  de la corruption, de la politique et bien d’autres aspects de sa vie estudiantine. Entretien.

Niger Inter : Présentez-vous à nos lecteurs

SEYNI SAMI Youssoufou : Je me prénomme SEYNI SAMI Youssoufou. J’ai fait mes études primaires à l’école mission de Maradi. Pour le secondaire, j’ai obtenu mon BEPC au CEG1 de Maradi et mon BAC (A) au Complexe Scolaire Privé Massani de Maradi. Ensuite, entre 2008 et 2009, j’ai  fait des études au Ghana qui m’ont permis d’être titulaire d’un « Profeciency » obtenu à l’Université Legon du Ghana et d’un Certificat de bain linguistique obtenu au Centre of Language and Professionnal Studies (CELPS). En 2010 j’ai intégré l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) de Niamey où j’ai obtenu  une maitrise en Administration Générale en 2014. Au cours de mon passage à l’ENAM, j’ai occupé le poste de Secrétaire Général Adjoint du Comité Exécutif de l’Union des Élèves de l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (UEENAM) 2013, ensuite Secrétaire Chargé des Relations Extérieures au sein de l’Association des Diplômés de l’ENAM (ADENAM) en 2014 et présentement Secrétaire Chargé des Affaires Académiques au niveau du Comité Central des Étudiants de Bordeaux École de Management (BEM) Dakar. En fin, je suis membre du Réseau Africain de Gestionnaires de Projets, (RAGEP) dont les rencontres se déroulent au (CESAG). Je réside présentement à Dakar où je continue mes études en Master 2 Gestion de Projet à Bordeaux École de Management (BEM).

Niger Inter : Étudier l’administration est-ce votre choix personnel ?

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SEYNI SAMI Youssoufou : Comme tout enfant, j’avais aussi un rêve d’enfance qui était de devenir un footballeur professionnel. Malheureusement cela n’a pas marché, donc j’ai dû continuer mes études. Ainsi, après le BAC ayant comme seconde passion d’évoluer dans une administration, j’ai voulu continuer, après mon « Profeciency » à l’Université Legon du Ghana en Business Administration. Finalement, avec certains amis nous avions opté pour le test de l’ENAM au titre de la section administration générale et dont finalement nous avions pu admettre par la grâce de Dieu.

Niger Inter : Vous étudiez également la gestion des projets. On observe que souvent quand on a un projet,  on se lance sans aucune étude, on se confie comme qui dirait à notre  6ème sens. Comment appréciez-vous une telle démarche ?

SEYNI SAMI Youssoufou : Dans le cadre d’une mise en place d’un projet digne de ce nom, le hasard n’a pas sa place. On peut certes partir d’une intuition à la base, mais il est nécessaire que celle-ci soit soumise à un certain nombre de questionnements à travers un examen critique des différents aspects plausibles du projet avant de songer à sa réalisation effective. Si vous avez un projet à cœur et que par ailleurs vous voulez le matérialiser, vous devez penser à respecter certaines règles et principes élémentaires pour son aboutissement. Ces différentes règles peuvent être entre autres l’initialisation du projet, c’est-à-dire quand commence le projet, avoir une maitrise sur l’organigramme des tâches, les dépendances, les antécédences, c’est-à-dire quelle tâche on doit exécuter avant une autre, le cadrage du projet, c’est-à-dire le budget du projet, l’identification des risques du projet, les tolérances, et enfin la rentabilité du projet.

Niger Inter : Quels sont les abécédaires selon vous pour réussir son projet ?

SEYNI SAMI Youssoufou : Pour la réussite d’un projet, les abécédaires sont très simples. Tout d’abord il faut  croire en soi et en sa capacité de réussir. Croire en soi est une force qui va vous permettre de déplacer des montagnes, tout en faisant face aux personnes qui sont sceptiques quant aux chances de réussite de votre projet. Ensuite il vous faut une bonne planification. Cette dernière est incontournable. Si vous ne disposez ni de définition du projet, ni du plan qui soient clairs, en aucune manière vous ne pourriez réussir. Cette planification doit être holistique c’est-à-dire incluant le Coût, la Qualité et la Durée (CQD). En fin pour la réussite de son projet prenez le soin d’augmenter votre niveau de capital intellectuel pour apporter de la valeur ajoutée. Pour cela, vous devez rester informé sur l’actualité, sur les nouvelles idées dans votre domaine, les livres de développement personnel et l’amélioration des compétences. C’est cette veille qui peut vous permettre de devenir expert par rapport à ce que vous  envisagez d’entreprendre.

Niger Inter : En tant qu’étudiant en gestion de projets, quelle appréciation faites-vous du Plan de Développement Economique et Social du Niger(2012-2015) qui est en soi un projet d’approche programme ?

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SEYNI SAMI Youssoufou : Relativement au PDES deux grilles de lecture se donnent à l’analyse de ce dernier.   La première grille d’analyse porte sur la Lettre du Plan et secundo à l’Esprit du Plan. S’agissant de la Lettre du Plan, le cap stratégique est fixé, les faits stylisés, les besoins et objectifs quantifiés, les leviers ciblés. Sous cet angle rien à dire sinon « hakané » comme on le dit entre jeunes. D’autant plus que la trajectoire économique de notre pays est marquée par quatre temps forts : La période de 1960 à 1980, dit-on,  qui a été marquée par la planification centralisée avec une forte présence de l’Etat à la fois « impulseur » et catalyseur de l’activité économique nationale. Puis vint la période 1980 à 2000 marquée par la douloureuse mesure de Programme d’Ajustement Structurel (PAS) qui « enfanta » un corolaire de désarticulation et de déstabilisation de notre structure économique, politique et sociale. La troisième phase est celle liée à la période de 2000 à 2012 marquée par le fameux temps des Documents de Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DRSP) et durant laquelle, le remboursement de la dette publique était le cadre logique et référentiel de nos politiques économiques publiques. Ainsi depuis 2012, nous en sommes à la quatrième expérience dans la trajectoire de l’histoire de développement économique, marquée par la formulation d’un Plan de Développement Economique et Social (PDES) conçu cette fois par des Nigériens et non imposé par le FMI ou la Banque Mondiale.  Ce PDES qui en termes d’angle d’attaque, constitue en soi, une révolution, un renouveau cherchant des leviers et des voies pour que notre pays puisse sortir des pièges du sous-développement. Et tout change… Oh que c’est beau la Lettre du Plan. Toutefois, sur l’Esprit du Plan, à l’image de la double planification, si chère aux planificateurs, il en existe chez les stratèges, ce qu’on appelle « la stratégie sur la stratégie » si vous vous voulez faire du Management de la Très Haute Performance (MTHP), comme c’est le cas du PDES. A mon humble avis cette absence d’une « stratégie sur la stratégie » concernant le PDES, apparait à deux niveaux :

Au plan du Management Stratégique et au niveau du Management Opérationnel. Sur le Management Stratégique, le PDES souffre d’une absence d’articulation d’avec « le grand I du Chapitre I » intitulé de l’économie et des finances et « du grand I et III du Chapitre III » respectivement intitulés de la problématique population-développement et de la santé ; tous étalés dans le programme de la Renaissance. A mon avis, ce programme devrait être une déclinaison pleine d’ambitions de transformer les conditions de vie des populations, de lutter contre les inégalités sociales, de permettre un développement inclusif et solidaire pour plus d’équité,  bref de dire un bye bye aux véritables « misérables » comme dirait Victor HUGO et de répondre par mimétisme en aménagement du territoire  au cri de GRAVIER « Niamey et le désert Nigérien ». (Les aménagistes et planificateurs peut-être seront d’avis avec nous). Aussi, dans le cadre du Management Public et dans le processus d’un MTHP, toute stratégie économique devrait avoir pour lit, un cadre et schéma institutionnel et administratif pour la porter avec des hommes et femmes du terrain à la hauteur pour l’animer, car, c’est au niveau local que les défis de ciblages et segmentations des problèmes sont les plus redoutables. Souvent pour beaucoup de problèmes de dimension nationale, il faut des solutions locales, et pour beaucoup de problèmes locaux, il faut des solutions nationales. Ainsi, le développement en définitive, est moins une question de point de départ que de ligne d’arrivée. Sur le chemin de développement, la question « d’où l’on vient » est moins déterminante que la problématique sur la bonne direction dans le bon mouvement et le bon tempo d’autant plus qu’ « il n’y a de vent favorable que pour celui qui sait là où il va ».

Sur le Management Opérationnel, avoir une vision pertinente, un plan alléchant et ambitieux, suivie des ressources financières longues mobilisables ne sont toujours pas suffisants dans notre contexte où tout est prioritaire. (Santé, Education, Infrastructures etc.)  Il faut vaille que vaille libérer et mobiliser des énergies en vue de son appropriation et mise en œuvre. Parce que justement, il y a comme qui dirait, des lois sociologiques du développement qui expliquent que si les pays occidentaux en sont arrivés là, c’est parce qu’ils se sont aussi appuyés sur les valeurs de la morale, de l’éthique. Idem pour les pays de l’Asie tant aimés par HOSTED dans le Management Interculturel, qui autrement fois étaient au même niveau de développement que certains de nos pays africains, ont su faire adosser leurs performances économiques, sur le lit des « Asian Values ». Le PDES qui est d’ailleurs largement  encré dans notre quotidien devra (ré)visiter et (ré)inventer nos « Nigérien Values », surtout celles-là qui restaurent la refondation, la dynamique et habitent l’espoir qui libèrent le génie, le talent, la persévérance, la générosité et le dévouement  de notre peuple. Et pour cela, une seule et unique condition incontournable s’impose. Ainsi cette courbe en « U » de Kuznets sur les relations entre l’économie (croissance) et pauvreté, qui fait que la pauvreté, les inégalités sont d’abords croissantes, seront décroissantes grâce au travail.

Niger Inter :             On dit que la ressource humaine constitue la première ressource pour une entreprise. Comment expliquez-vous cela ?

SEYNI SAMI Youssoufou : Dans un contexte de plus en plus concurrentiel au sein duquel le niveau d’exigence des clients a tendance à s’accroître, une entreprise est obligée de s’appuyer sur des ressources humaines hautement qualifiées pour pouvoir dégager un chiffre d’affaires, si non, elle risque de fermer ses portes. Deuxièmement, cette ressource humaine doit être aussi considérée comme une ressource organisationnelle à même d’apporter à l’entreprise l’avantage concurrentiel décisif. Enfin cette ressource humaine doit disposer de plus d’initiatives pour l’amélioration de la qualité des produits ou des prestations que l’entreprise offre. Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres encore, on est arrivé à un point où l’on parle même du capital humain pour signifier à quel point les ressources humaines sont importantes et stratégiques pour les entreprises.

Niger Inter : Dans nos pays on assiste à la corruption et au détournement purement et simplement des ressources destinées aux projets de développement. Que faire selon vous pour prévenir ces détournements ?

SEYNI SAMI Youssoufou : Tout d’abord, il convient de savoir que les ressources destinées aux projets de développement dans nos pays peuvent provenir de l’intérieur comme de l’extérieur. Pour pallier à ces détournements des ressources internes, il convient de faire des rééditions de comptes. Ainsi l’Assemblée Nationale, la Société Civile doivent jouer un rôle de veille en demandant au pouvoir public des comptes sur la gestion de ces dernières. Quant à l’aide publique au développement des partenaires techniques et financiers accordée directement aux gouvernements dans nos pays Africains, elle est facile à détourner. Elle encourage la corruption, fragilise les institutions, sape l’esprit d’entreprise et décourage l’épargne. Donc pour prévenir ces détournements et avoir un véritable développement durable, cela doit se faire au niveau local. Si les partenaires internationaux veulent contribuer de manière durable au développement de nos sociétés, ils doivent privilégier les Collectivités Locales. Que cet argent aille directement dans leurs mains. (C’est sûrement l’une des positions que le Secrétaire Général de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) KHALIFA Sall sera appelé à défendre au nom des Collectivités Territoriales  Africaines lors du sommet Paris COP21).

Niger Inter : Vous vous intéressez également à la politique, en adressant des lettres ouvertes au président de la République et à la classe politique nigérienne et bien d’articles politiques. En tant que « jeune esprit en formation », quelle est votre appréciation de la pratique politique dans notre pays et comment entrevoyez-vous les perspectives pour que la politique serve véritablement le développement du pays ?

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SEYNI SAMI Youssoufou : L’appréciation actuelle que nous faisons de la pratique politique dans notre pays est  amère.

Amère dans le sens où notre classe politique dans son ensemble ne se soucie pas du développement du pays. Le danger, et puis le péché originel, je dirais même congénital de cette imposture au sens gaullien du terme, n’est rien d’autre qu’une question des intérêts particuliers qui sont privilégiés au détriment de l’intérêt général. Une classe politique, majorité comme opposition, incapable de se prononcer sur les vraies questions structurelles et conjoncturelles de son pays, de présenter un programme, et une vision cohérente de sa politique, ne peut nullement créer l’illusion, l’ambigüité  même d’un développement.  À l’heure où dans d’autres pays de la sous-région, le primat est mis sur l’économie, sur les questions sociales, questions de reformes, chez nous, ces politiciens sont toujours dans des débats stériles. (Si ce n’est pas affaire des bébés importés, c’est affaire des défections ou débauchages des militants de part et d’autres ; si ce n’est pas ça, c’est quelque chose de semblable qui revient toujours à l’image du « concassage des partis politiques » ; c’est aussi l’affaire de tome 1 et 2 du livre blanc, « noir, rouge, jaune » sur les Institutions de la République, qui défraient toujours la chronique). Au fur et à mesure que l’on s’approche de l’élection Présidentielle de 2016, les tensions politiques s’accentuent, laissant prévoir le pire à l’avenir et jusque-là personne ne dit rien. Le seul perdant dans toute cette entreprise en liquidation est l’associé majoritaire qu’est le peuple. Dans un pays comme le nôtre, la politique telle que nous la percevons, à des fins de développement du pays, doit s’inscrire dans une prise en considération de l’intérêt général. Malheureusement au Niger la politique rime avec le business, comprenez par là le clientélisme qui est un véritable fonds de commerce pour beaucoup de nigériens. Si non comment comprendre qu’on soit à 87 partis politiques à ce jour et dont certains n’ont ni siège, ni projet de société. Si nous avons créé autant d’entreprises les choses seraient sûrement mieux ! C’est dire en somme qu’il est grand temps de faire la politique autrement au Niger. Faire la politique autrement à notre sens c’est considérer essentiellement le progrès et le bien être de notre peuple.

Niger Inter : Dans un de vos articles, il est apparu clairement que vous êtes un fan de Kountché qui est du reste un dictateur. Est-ce à dire que vous ne vous retrouvez pas avec la démocratie pour exalter le passé ?

SEYNI SAMI Youssoufou : Absolument pas ! je suis totalement pour la démocratie. Quand dans ma précédente lettre ouverte adressée à la classe politique j’ai évoqué Kountché c’est pour faire le parallèle avec ce grand homme d’État qui incarne la rigueur, qui a privilégié l’intérêt général de la  nation, contrairement à la classe politique, de nos jours. C’est pourquoi nous avions déploré cette désillusion, cette « aventure ambigüe » dans laquelle nous a mis la classe politique Nigérienne, tout en reprenant les mots d’Alphonse DE LAMARTINE «Qu’un seul être nous manque, et tout est dépeuplé», en parlant de Feu Seyni Kountché.

Niger Inter : De quel bord politique vous vous situez idéologiquement ?

SEYNI SAMI Youssoufou : Idéologiquement, je me situe du côté des Libéraux- démocrates qui est une fusion du Parti libéral avec le Parti social-démocrate et cela pour plusieurs raisons. Sur le plan politique l’orthodoxie Libérale-démocrate prône la liberté au cœur du débat politique, estimant qu’il n’y a ni prospérité, ni bonheur possible sans elle. Au plan économique, les libéraux-démocrates prônent la réduction des impôts sur les ménages les plus pauvres tout en encourageant le libéralisme économique, donc l’intégration

Niger Inter : Vous êtes également syndicaliste de par votre cursus, est-ce une voie d’accès à la politique ?

SEYNI SAMI Youssoufou : Fondamentalement il existe une différence entre le syndicalisme et la politique. Le syndicalisme estudiantin a pour vocation la représentation légitime d’un groupe d’étudiants auprès de l’administration ou auprès du pouvoir public. Ce rôle de représentant confère au syndicaliste le droit d’exprimer les besoins de ce groupe, ses attentes et ses problèmes. Un syndicat ne doit, en aucun cas, avoir pour objectif de servir l’intérêt d’autres que celui de ses membres. Quant au parti politique, l’essence même de ce dernier est de conquérir le pouvoir et de le conserver aussi longtemps que possible. Pour ce faire, le politique doit promouvoir sa vision politique tout en essayant de convaincre le plus grand nombre de citoyens avec cette vision au sein de sa société. Quand on considère la politique dans le sens de donner notre modeste contribution à la gestion de la cité pourquoi pas ? Mais si c’est cette politique politicienne qui a pour but tacite de tromper le peuple, en tout cas pas avec nous. En tant que syndicaliste, nous combattrons toujours aux côtés des masses populaires pour la défense des intérêts de nos camarades et du peuple.

Niger Inter : Quelle est votre meilleur livre politique ?

SEYNI SAMI Youssoufou : « L’Aide Fatale » de l’économiste Zambienne Dambisa MOYO. Ce livre, même s’il est, par vocation, économique parle de la politique au sens où il fait le diagnostic d’un problème, identifie les causes, les conséquences et y propose des solutions. Dans cet ouvrage provocateur, excessif mais décapant, elle fait de l’aide publique au développement non seulement le principal facteur de la stagnation de l’Afrique, mais aussi contraint le lecteur à remettre en question tous les présupposés relatifs à l’assistance aux pays en développement. MOYO pense aussi que l’Afrique sub-saharienne (dans laquelle nous appartenons) reste la région la plus pauvre du globe et que le rapport des Nations-unies sur le développement humain de 2007 prévoyait déjà qu’elle comptera un tiers des pauvres mondial en 2015 alors qu’elle n’en comptait qu’un cinquième en 1990.

Niger Inter: Quel est votre homme politique modèle au Niger ou ailleurs ?

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SEYNI SAMI Youssoufou : Notre immeuble en étoile est Donald Kaberuka, l’ex président de la Banque Africaine de Développement (BAD). Ce dernier a pu faire de cette banque l’institution financière la plus prestigieuse du continent qui d’ailleurs est la seule institution africaine noté AAA confirmant ainsi sa place parmi les rares grandes banques les plus solvables au monde. En 10 ans, sous son impulsion, la BAD a financé une soixantaine de  projets d’une valeur de 32 milliards de dollars.

Niger Inter : Citez 3 livres qui ont influencé votre vision du monde.

SEYNI SAMI Youssoufou : Premièrement, il s’agit de « Les Étapes de la Croissance Économique » de Rostow.W, deuxièmement, la « Grande Désillusion » de Joseph STIGLITZ, et en fin Les « 7 Savoirs à l’Éducation du Futur » d’Edgar MORIN.

Niger Inter : Quel est votre meilleur club de foot et votre meilleur film ?

SEYNI SAMI Youssoufou : Manchester United est mon club de foot et Akeelah and the bee (Épelle moi) réalisé par Doug Atchison mon meilleur film.

Niger Inter : Quelle est votre meilleure motivation pour les études ?

SEYNI SAMI Youssoufou : La quête perpétuelle du savoir comme l’a si bien dit Socrate  « Tout ce que je sais, ce que je ne sais rien ».

Niger Inter : Quels sont vos critères d’un étudiant à jour ?

SEYNI SAMI Youssoufou : Relativement à mes critères d’un étudiant à jour, ils sont de plusieurs ordres. Premièrement, ce dernier doit cultiver un leadership personnel (la connaissance de soi, ses valeurs, ses intérêts, ses compétences, ses passions etc.) Deuxièmement, il doit développer une double compétence couplé d’un esprit d’entreprenariat, c’est-à-dire qu’il il doit aussi faire du business de côté pour pouvoir subvenir à ses besoins. Enfin, ce dernier doit avoir une stratégie, un plan de carrière à court, moyen, et long termes.

Niger Inter : Quelle est votre meilleure citation ?

SEYNI SAMI Youssoufou : Ma citation favorite est celle de FRANZ Fanon dans laquelle il lance un fervent appel à  la jeunesse vis-à-vis de sa responsabilité quant à la gestion de la cité. Ce dernier estime que l’histoire rattrape, juge et raconte d’où «Chaque génération doit dans une relative opacité définir sa mission, l’accomplir ou la trahir, mais qu’elle sache en la trahissant qu’elle se trahit elle-même».

Niger Inter : Quel est votre opinion sur Niger Inter 

SEYNI SAMI Youssoufou: Good job! Good job dans le sens où Niger Inter joue parfaitement  la première fonction la plus évidente, attribuée à la presse, qui est celle d’informer. Aussi un autre crédit à mettre à l’actif de Niger Inter est celui  relatif à cette rubrique spécialisée qui permet à des contributeurs externes de pouvoir se présenter aux internautes pour enrichir le débat sur leur domaine de compétence. C’est d’ailleurs à un tel exercice que nous venons de nous plier avec plaisir. Courage !!!

Réalisée par ELH. MAHAMADOU Souleymane