Ces quelques mots et phrases sont dédiés à tous ceux qui noirs et blancs morts au combat en se battant dignement pour sauver l’Humanité jusque là menacée par les nazis qui voulaient rayer des peuples de la carte. A la veille de la commémoration de cette première guerre mondiale qui fut la plus meurtrière de toutes les batailles que l’humanité a eu à livrer, il est un devoir impérieux de rappeler la participation des africains par milliers. Ceux qui ont été arrachés à leurs parents, leurs villages, leurs pays et enfin à leur continent (toute la fleur de la jeunesse) pour aller défendre aux côtés de leur collègues français et européens, la mère patrie qu’était la France.
En effet, le monde libre envahi et occupé par des hordes sauvages hitlériennes, n’a dû son salut qu’à la bravoure et à la fidélité de « ces poilus » qui s’étaient sacrifiés pour défendre centimètre par centimètre les monts, les vallées, les campagnes et les villes de France. Pour notre part , nous africains , avons rempli notre contrat vis à vis de cette France que nos pères et grands parents avaient aimée ,chérie au point où Hitler même reconnaissait dans ses écrits « Meinkamph » : en français mon combat, la bravoure et le courage illimité de ces héros qui fonçaient sur l’ennemi avec la Baïonnette au canon » sans peur et sans reproche » pour paraphraser Victor Hugo parlant de son père sur le champ de bataille dans un de ses poèmes dédiés à son papa.
J’ajouterai cette citation de Napoléon à la guerre de Waterloo (où le Général Cambronne prononcera le mot « Merde « ) « LAGARDE MEURT , MAIS NE SE REND PAS », Les batailles étaient nombreuses et elles s’ appelaient Les Dardanelles, Le Chemin des Dames et enfin l’horrible bataille de Verdun où mon père fut blessé par un obus. J’ai eu le privilège de me rendre au mémorial de Douaumont où j’ai, à perte de vue observé et contemplé le cimetière de ceux qui sont venus donner ce qu’ils avaient de meilleur : leurs vies pour ne plus jamais retourner chez eux. Nous devons leur rendre hommage et honneur en ce jour de 11 Novembre 2015. Je pense que le Président HOLLANDE ,en dédiant cette journée à la mémoire de ces braves qui croupissaient dans les tranchées sous le froid glacial en attendant les terribles combats pendant des années , a fait montre de dignité, de reconnaissance et de courage.
En effet, les balles n’avaient pas fait de différence entre les combattants et c’est pourquoi nous les africains , nous devons êtres honorés par la France et par les Français parce que nous avons partagé les douleurs et nous devons aussi partager le bonheur ensemble. C’est un droit, ce n’est pas une charité. Nous le revendiquons si on nous le refuse. Sinon combien de héros africains sont morts et ou sont blessés et qui ont participé à la libération de Paris occupée par Hitler? IIs étaient des centaines de milliers. Cette histoire et cet anniversaire doivent réveiller les consciences endormies et méritent d’être enseignés Partout en France et dans le monde entier .Nous partageons encore la langue française dont la Francophonie qui a vu son acte de naissance signé chez nous au Niger à Niamey le 20 Mars 1970 . Faisant de M Hamani DIORI, alors Président de la République du Niger le premier père Fondateur auquel se sont adjoints le Président Léopold Sédar SENGHOR Président du Sénégal, M Habib BOURGUIBA Président de la Tunisie et le Prince du Cambodge Norodom SIHANOUK .
Et ce 11 Novembre 2O15, comme dans toute la France nous africains de la Région Lyonnaise, nous allons nous rendre comme à chaque anniversaire à la Ville de Chasselay pour rendre hommage à ces I70 combattant noirs et dont un Nigérien du nom de MOUSSA, né à Zinder, tombés sous les balles et écrasés par les chars allemands. En défendant becs et ongles la ville et les environs de Lyon. Ils avaient refusé de se rendre avec leurs compagnons français si bien qu’ironie , du sort , l’armistice venait d »être signé et décrété quelques heures au paravent. Voilà ce que le monde entier doit savoir et le peuple français le premier dont le territoire a été défendu par nos devanciers en entonnant la Marseillaise. Cette vérité est la somme d’un destin que nous devons partager sans rancune parce que De Gaulle, le plus illustre des Généraux français l’avait lui même reconnu.
Nous reviendrons prochainement sur cet épisode douloureux pour donner plus de détails parce que nous sommes partie prenante. En effet, il faut remettre l’histoire à l’endroit surtout pour les générations futures afin qu’aucun africain n’ait le complexe d’être noir. C’est pour nous Africains un honneur et une fierté.
Abdoulaye HASSANE DIALLO (Docteur en Sciences Politiques,
Journaliste, Ancien Enfant de Troupe AET de l’EMPA de Kati Mali classe I96O ET Ancien Sergent de l’Armée Nigérienne)