Le Président de la République du Tchad SE. Idriss Déby Itno effectue depuis ce matin une visite de travail et d’amitié dans notre pays. Cette visite est sans nul doute, l’occasion pour les présidents Issoufou et Déby, de renforcer les liens d’amitié qui les unissent, mais aussi et surtout les liens de coopération déjà excellents qui unissent le Tchad et le Niger. Les défis actuels auxquels sont confrontés nos deux pays et la sous-région du Sahel en général, ont permis d’apprécier l’identité de vues que partagent les deux chefs d’Etat sur les grandes questions régionales notamment celles relatives à la sécurité, à la lutte contre le terrorisme et à l’environnement.
Les relations entre le Niger et le Tchad embrassent une multitude de secteurs. Une commission mixte de coopération existe même si elle ne s’est pas régulièrement réunie. Mais lors de la 2ème session de ladite commission tenue du 04 au 05 juillet 2013 à Niamey, les deux pays se sont engagés à redynamiser ladite commission à travers des rencontres régulières. En outre, une multitude d’accords ont été signés ou sont dans le circuit. Ils concernent entre autres la coopération dans les domaines Economique, Commercial et des Transports, dans le domaine transfrontalier, dans le domaine de l’environnement, dans le domaine énergétique, pétrolier, minier et le développement industriel, dans le domaine de l’agriculture, de la communication et des nouvelles technologies de l’information et de la communication, de la santé, de la jeunesse, des sports et de la culture et enfin dans le domaine de la formation et des échanges d’expériences interuniversitaires.
D’après les conclusions de la 2ème session de la commission mixte, les échanges commerciaux entre les deux pays demeurent informels et leur évolution reste en deçà des possibilités offertes par leurs économies respectives. C’est pourquoi des mesures sont envisagées mieux exploiter les potentialités dans ce domaine. L’une des principales actions entreprises par les deux pays c’est la réalisation d’infrastructures routières de part d’autre de la frontière pour faciliter la circulation des personnes et le transport des marchandises. C’est ainsi que du côté nigérien, la route Diffa-N’Guigmi-Frontière du Tchad est en train d’être aménagée et bitumée. Le Tchad a fait autant pour le tronçon Massakory-Ngouri-Bol-Frontière du Niger.
Les deux pays partage un bien commun, le Lac Tchad qui fait office de frontière naturelle. La disparition de la majeure partie de ce lac affecte autant les populations tchadiennes et nigériennes qui vivent de ce bassin. En en 40 ans la superficie du Lac Tchad est passée de 25.000 km² à moins de 3.000 km². C’est pourquoi, les chefs d’Etat travaillent en parfaite symbiose pour la protection de ce qui reste et même la régénération des écosystèmes du bassin. C’est dans cette même optique que s’inscrit le projet de la Grande Muraille verte.
Dans le domaine énergétique, pétrolier et minier, le Tchad et le Niger étant deux pays producteur entend développer une coopération. En effet, les deux gouvernements travaillent pour le transport et l’acheminement du brut nigérien par pipeline sur le port de Kribi (Cameroun) via le Tchad. Ils entendent aussi établir des échanges dans le domaine de la formation professionnelle, les échanges d’informations et d’expériences entre les deux pays dans le domaine pétrolier en vue de développer les compétences à travers des formations dans ledit domaine. Le Tchad pourrait envoyer ses étudiants à l’Ecole des Mines et de la Géologie (EMIG) du Niger.
La question de la sécurité alimentaire se pose autant au Niger qu’au Tchad. Les deux pays développent et mettent en œuvre chacun, un programme en vue de l’atteinte de la sécurité alimentaire. Il s’agit notamment de l’Initiative 3N (Les Nigériens Nourrissent les Nigériens) pour le Niger et le Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) pour le Tchad. Les deux pays ont tout intérêt à échanger leurs expériences dans ce domaine en mettant l’accent sur les échanges d’expérience, la formation, la transformation des produits agricoles, la recherche agronomique et la protection des cultures. Dans le domaine de la Jeunesse, des sports et de la culture, les deux pays avaient signé un Accord de Coopération Culturelle et Technique le 6 Mai 1977.