Elhadji Kadi Oumani, Chef de Canton d’Illéla deux ans déjà !

Notre père, Elhadji Kadi Oumani, Chef de canton d’Illéla (région de Tahoua) a été arraché à notre affection le mardi 3 septembre 2013, vers 17 heures à l’âge de 82 ans. Après un séjour à l’hôpital International Check Zaïd au Maroc pour des soins intensifs et son admission à l’hôpital National de Niamey pendant environ deux mois, il décéda suite à un problème respiratoire.

Nous gardons de lui le symbole de la rigueur et du travail. Il nous a appris l’amour du prochain et le pardon. Il a été un exemple d’abnégation, de sacrifice, d’engagement et de loyauté au service de sa communauté et de la République du Niger. Il fut de manière solidaire une figure marquante de l’accession du Niger à l’indépendance. Le 3 août 1960, il prit part à la première Assemblée Nationale du Niger aux côtés du Président de la République, Elhadji Diori Hamani à la proclamation de l’indépendance de notre pays. Il a fait un parcours scolaire parfait avant de poursuivre des études spécialisées dans l’administration générale.

Elhadji Kadi Oumani, a brigué trois mandats successifs de cinq ans Député National, poste qu’il occupa de 1960 à 1974, dans la circonscription électorale d’Illéla. Après le coup d’Etat militaire, du Président Seyni Kountché, il a été mis à la disposition de l’administration générale, son corps d’origine pour servir loin de sa circonscription électorale au Poste administratif de Gothèye et puis à Bagaroua où il est admis à faire valoir ses droits à la retraite. Ensuite, il succéda à son père Elhadji Oumani Attou, le 14 août 1990 au trône de Sarkin Ader, mourut le 11 juin 1990 après 53 ans de règne.

Après sa disparition, plusieurs Journalistes nationaux et internationaux lui ont rendu hommage. Le vendredi 6 septembre 2013, on peut lire à la « Une » du Journal Sahel Dimanche : « Levée du corps de Son Altesse Sarki Ader, Elhadji Kadi Oumani, Chef de canton d’Illéla : le Chef de l’Etat honore la mémoire du grand Chef, sage et généreux ».

Pour le Journaliste Seini Seydou Zakaria, « Kadi Oumani est un Chef bien connu au-delà des frontières nationales. Il jouissait de l’estime des populations de son Canton…». Avant sa mort, il était membre éminent du Bureau National de l’Association des Chefs Traditionnels du Niger (ACTN) où il occupait le poste de Vice-président et le poste de Président de l’Association des Chefs Traditionnels de la région de Tahoua. Il a obtenu plusieurs témoignages et décorations honorifiques dont le prestigieux grade de Commandeur de l’Ordre National du Niger. Il s’impliqua personnellement pour l’aboutissement heureux du conflit armé du nord.

La levée du corps du défunt s’est déroulée le jeudi 5 septembre 2013 à 09 heures à la morgue de l’Hôpital national de Niamey où un dernier hommage lui a été rendu par le Président de la République, Chef de l’Etat SE. Issoufou Mahamadou.

La cérémonie funéraire s’est déroulée en présence des Présidents des Institutions de la République, du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, des Députés Nationaux, des Membres du Gouvernement, des Chefs Traditionnels, des Hauts Responsables de l’Administration, des Leaders de l’Opposition, des Leaders Religieux Musulmans et Chrétiens, des Partenaires techniques et financiers, des Acteurs de la Société Civile, des membres de sa famille et des amis et connaissances.

Plusieurs milliers de personnes l’ont accompagné jusqu’à sa dernière demeure à côté de son père, son grand-père et arrières grands pères dans une place affectée depuis six siècles aux différents Chefs au milieu du palais royal à Illéla ; place qu’il a réhabilitée et construite en matériaux définitifs pour honorer ses prédécesseurs et rendre plus visible l’histoire de l’Ader.

Feu Kadi Oumani est le 30èmeSarkin Ader après 23 ans à la tête du Canton. Son parcours dans l’administration nigérienne reste des plus exemplaires. En reconnaissance à ses efforts dans l’amélioration de la qualité de l’école nigérienne et de son ferme engagement dans la sensibilisation des parents d’élèves à envoyer leurs filles à l’école, la Ministre de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales, Mme Ali Mariama Elhadji Ibrahim a baptisé en 2010, le Jardin d’enfants d’Illéla : « Jardin d’enfants, Elhadj Kadi Oumani ».

La cérémonie officielle de Baptême a été présidée par Elhadj Amadou Idé, Gouverneur de la région de Tahoua en présence du Représentant du Président de la République, du Conseiller principal du Premier Ministre dans le domaine de l’éducation et de plusieurs invités venus de toutes les contrées du pays et du Nigeria.

A son honneur plusieurs témoignages parus dans les Journaux :
Elhadj Hamza Boka, Conseiller pédagogique, en fonction à Niamey fait parti de ceux qui dès les premières heures lui ont rendu hommage : « Je salue la mémoire d’une grande figure. Elhadj Kadi Oumani est une personnalité affable et très conciliante. Son dévouement incessant à la paix et à la promotion de la cohésion sociale entre agriculteurs et éleveurs sont connus dans toutes nos campagnes. Il a été un digne père et un Chef professionnel doté d’une sagesse extraordinaire qui a fait du bien à tous les fils du Canton».

Pour l’ancien Gouverneur de la région de Tahoua, Elhadji Mamadou Zity Maïga : « Le feu Elhadj Kadi Oumani, fort de son expérience et de sa notoriété, a fait un magnifique travail. Il n’a ménagé aucun effort pour mener à bien sa mission et soutenir tant qu’il peut l’administration publique et les populations de son Canton avec autant de vigueur. Il ne fait aucune préférence entre les Nigériens. Ce qui vaille pour lui, c’est la justice et les principes sacrés de la religion musulmane à laquelle, il est très attaché. Les services techniques reconnaissent sa disponibilité et sa conviction. Son influence inspire et motive ses collaborateurs».

Pour Elhadji Mahamadou Kadri, Chef de Canton de Daoulé : « Nous le regrettons beaucoup, car c’est lui qui nous réunissait à son initiative pour nous prodiguer de sages conseils, difficile de trouver un Chef Traditionnel comme lui dans la région de Tahoua. Il nous enseigne l’intérêt de privilégier un comportement vertueux, l’esprit d’équipe, la gratitude et la responsabilité. Qu’il reçoive notre profonde reconnaissance pour l’œuvre qu’il a accomplie».

Pour Ibrahim Issoum, l’un des ressortissants d’Illéla qui partage très souvent la même assiette que lui : « Elhadji Kadi Oumani est un Chef modèle, rassembleur et patient qui est à l’écoute de tous. Il a pu contribuer à transformer son vaste canton en une localité où la vie est devenue meilleure en s’attaquant contre l’injustice, l’ignorance et les inégalités sociales. C’était un grand producteur qui passe tout son temps dans ses dizaines de champs et jardins et partage avec les plus démunies. Il exigeait toujours l’excellence. Je salue sa détermination, sa vocation et sa vision… ».

Ce deuxième anniversaire est pour nous une grande occasion de rendre grâce à Dieu, le Tout Puissant, le Très Miséricordieux qui a permis à notre père de s’exprimer quelques minutes avant sa mort, juste après sa prière de l’Asr en ces termes : « Je demande pardon à tous ; après ma mort, à chaque anniversaire, je sollicite vos prières…». Ce message très significatif nous rappelle le devoir religieux qui nous enseigne à accompagner par des prières tous ceux qui nous ont devancés en attendant que notre heure puisse sonner un jour pour laisser la relève à nos enfants et petits enfants de continuer à respecter cette volonté telle qu’elle nous a été transmise. « Allahou Akbar »!

Merci infiniment à vous tous pour votre considération respectueuse à la minute de prière que je vous prie d’observer à la mémoire de toutes les personnes rappelées à Dieu, le Tout Miraculeux et l’Unique Créateur pour que l’âme des disparus repose en paix et que Allah SWT, notre seigneur les accepte dans son paradis éternel. Que la paix et la Miséricorde D’Allah soient sur le Saint Prophète Mohamed, fils de Abdallah (SAW), paix et bénédiction d’Allah sur lui, Amen !

Moustapha Kadi Oumani