Le Dimanche dernier notre confrère Abba Seidik était l’invité de la radio de la diaspora nigérienne aux USA. Il avait échangé avec ses compatriotes au pays de l’oncle Sam sur le thème « démocratie et liberté d’expression au Niger ».
Dans son exposé liminaire, il avait brièvement brossé le parcours de notre processus démocratique, en observant très malheureusement trois coups d’Etat, trois « ruptures démocratiques ». Il a souligné également les difficultés existentielles persistantes de notre peuple malgré les ressources disponibles.
Après quoi, la parole a été distribuée aux uns et autres intervenant à partir de leurs états respectifs, qui de New-York, de Greensboro, de Columbus, Harrisburg, Michigan etc. sous la coordination de Mohamed Seydou et Sandy Abdoulaye, nos ingénieux animateurs de cette radio virtuelle.
Ce fut un débat très attachant comme d’ailleurs l’a bien souligné l’illustre invité tant les interventions étaient pertinentes et de qualité à la hauteur de sa contribution. Au cours de cet échange, la situation de notre pays a été rigoureusement discutée sur le plan politique, économique, social mais aussi des questions d’actualité ont été posées. Sur tous ces aspects, il y a eu une remarquable symbiose entre les points de vue du journaliste Seidik Abba et ses interlocuteurs.
A propos de l’actualité, les questions du départ de Seidik Abba de Jeune Afrique, ses écoutes téléphoniques, l’affaire des bébés importés, les élections et les medias publics ont été abordées.
Sans faux fuyants, notre confrère a bien voulu apporter des éléments de réponse à toutes ces questions. Ainsi, sur son départ de Jeune Afrique, il considère jusqu’ici qu’ « officiellement » il n’y a pas les mains des autorités nigériennes malgré l’insistance du journal Le Courrier, comme l’a rappelé un intervenant.
Selon le concerné lui-même, il y a eu entre lui et Jeune Afrique comme qui dirait un « divorce à l’amiable ». En effet, a-t-il expliqué, pour obtenir son départ, le fondateur du groupe JA, le tout puissant PDG Béchir Ben Yahmed s’était mis en grève.
Et Abba Seidik, conscient de son potentiel, a rendu la chose aisée aux enfants de BBY en demandant un départ arrangé. Ce qui fut fait. Et qui plus est, le journaliste Seidik savait le motif de la grève de Béchir B. Y à savoir qu’il n’a simplement pas été associé dans le recrutement du rédacteur en chef central du groupe. En tout état de cause, Abba seidik est convaincu que « tôt ou tard la vérité finira par se savoir sur cette affaire ».
S’agissant des écoutes téléphoniques dont il serait victime, à la question d’un intervenant de savoir s’il détient des preuves tangibles, A. Seidik a dit affirmatif et qu’il était disposé à partager sa source avec le demandeur. En effet, l’historien du présent rassure qu’il détient un document de Janvier 2015 signé par le ministère de la défense nationale du Niger qui le considère comme un agent des renseignements de la DGSE.
Il a expliqué que ses ennuis avec le régime de Niamey avaient commencé depuis la publication de son livre où il rapportait que des officiers nigériens ne seraient pas d’accord sur la présence des forces françaises au Niger. Et par coïncidence, selon lui, le journal La Lettre du Continent a publié des informations dans le même sens. Et, à en croire notre confrère, la déduction est vite établie à savoir qu’il serait la source de ce journal.
Toutefois, il a déclaré ne pas être contre le régime d’Issoufou. « Je fais du journalisme,», martèle-t-il. Et d’avouer qu’il lui était arrivé de dire que c’est bon quand le gouvernement fait bien et vice versa.
Concernant la tristement célèbre affaire des bébés importés, une question de Mahamadou Seydou, l’animateur principal de Nigervoice, Seidik Abba a répondu de manière laconique qu’il s’agit pour lui d’une affaire politico-judiciaire. Elle est politique, a-t-il dit, vu la nature des personnes impliquées. Il souhaite enfin vivement que la justice soit rendue sans complaisance sur cette affaire.
A la question de savoir ce qu’il pense de l’organisation des élections générales au Niger, le confrère avait rappelé les principes à savoir qu’au Niger les élections ont toujours été libres et transparentes. Et d’ajouter, tout celui qui oserait tricher en matière électorale au Niger, ce serait à ses risques et périls, a-t-avertit. Tout de même, il a accordé le bénéfice du doute au régime en place en espérant que ces élections se dérouleront normalement.
Quant à la gestion des médias publics, question posée par votre serviteur, rappelant notre article « Médias : l’échec de tous contre tous », Seidik Abba a observé dans ce domaine que certes « les régimes ont changé mais les pratiques sont les mêmes ». Pour sortir de cette impasse, il propose pour le Niger le modèle canadien, où selon lui, les medias publics ainsi que la nomination de leurs responsables dépendent du parlement.
C’était en somme un débat assez fructueux à l’issue duquel, l’invité Seidik Abba très satisfait, a promis à Nigervoice sa disponibilité pour d’autres rendez-vous à la grande joie de ses concitoyens aux USA qui lui souhaitent…… que du bonheur.