FRAUDES AU BACCALAUREAT : Quand les démons du passé resurgissent !

La session 2014 – 2015 du baccalauréat Série4 aura été émaillée de fraudes massives relatives aux épreuves de mathématiques, Histoire-Géo et de philosophie dont les épreuves ont fuitées même sur les réseaux sociaux. Le pot-au-rose a été découvert par la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) qui avait très vite alerté les autorités en charge de l’organisation du Bac, à savoir le Ministère de l’Enseignement Supérieur et le Rectorat de l’Université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey. Aussitôt informé de la situation, ces autorités avaient immédiatement réagi en procédant à des vérifications qui se révélèrent concluantes et, automatiquement, elles avaient décidé de l’annulation pure et simple des épreuves de mathématiques et d’Histoire-Géo pour les reprogrammer le mardi 07 juillet 2015. Déjà des arrestations ont été opérées afin d’identifier les véritables auteurs de la triche. Il faut ici rendre hommage à la HALCIA et à son Président Issoufou Boureima pour le remarquable travail de veille de transparence que cette institution abat au quotidien pour éradique le phénomène de la corruption et des infractions assimilées dans notre pays.

Après donc le rappel des faits, revenons-en maintenant aux tenants et aboutissants d’un serpent de mer qu’est la fraude aux examens au Niger. A OPINIONS, nous ne sommes guère surpris outre mesure par ce qui est arrivé au Bac A4 d’autant plus que nous estimons que nous sommes simplement rattrapés par les vieux démons du passé qui n’ont jamais été exorcisés afin de ne plus refaire surface. En effet, l’on se rappelle que dans la décennie 2000 avec Tandja et Hama, plusieurs enseignants nigériens avaient été confondus de participation à un réseau de vente d’épreuves du Bac. Ces différents enseignants ripoux, dont un certain Ousseini Salatou qui écume aujourd’hui des beaux jours dans la politique, avaient fait l’objet, à l’époque, de suspension provisoire. Malheureusement, le régime de la Cinquième république n’avait pas eu le courage politique nécessaire pour faire toute la lumière sur cette avilissante affaire à cause justement des liens de connexion avec certains chefs d’établissements scolaires militants du MNSD. Comme ce travail de nettoyage des écuries d’Augias n’avait jamais été effectué, il allait de soi que les mêmes causes produisant les mêmes effets, le phénomène des fraudes aux examens deviendrait le serpent de mer de l’école nigérienne. Dans cette histoire, il serait impératif que le régime de la Septième république ne tombe pas dans les travers du régime Tandja/Hama pour ne pas fermer les yeux sur ce scandale qui ternit considérablement l’image de notre école. Il faudra aller jusqu’au bout dans cette affaire afin de situer les différents niveaux de responsabilité, et par conséquent, sévir contre tous les auteurs et leurs complices. Il en va de la crédibilité de l’école nigérienne, celle qui a permis au fils du paysan d’emprunter l’ascenseur social qu’est l’école pour se hisser haut dans la hiérarchie administrative.

 Zak

OPINIONS N° 264 DU 07 JUILLET 2015