ARDR : Les nouveaux concierges de la politique nigérienne !

Dans moins de dix(10) mois, les Nigériens se rendront aux urnes pour élire leurs(171) représentants à l’Assemblée Nationale et celui ou celle qui dirigera ce pays pendant les 5 prochaines années. Une telle perspective, lourde et pleine d’enjeux, va s’ajouter à un climat politique déjà particulier par son retournement et les décompositions recompositions opérées ces dernières années.

L’approche des élections rend les partis politiques faibles encore plus fébriles et leurs dirigeants plus fragiles. Aujourd’hui, je n’apprends rien de nouveau aux lecteurs en disant que les principaux partis politiques d’opposition sont et vont très mal. Ils sont dans une situation extrêmement difficile. L’ancien Président de l’Assemblée Nationale et nouveau chef de file de l’opposition, Hama Amadou, a pris ses quartiers au bord de la Seine. Il a abandonné ses femmes, ses militants et  » ses  » enfants qu’il a chèrement acquis (selon ses propres mots). Il laisse par- là même un parti en lambeaux et qui a aujourd’hui irréversiblement faibli ou quasiment disparu de certaines zones du pays.

Après avoir acheté des enfants par paire au Nigeria, il acheta un billet Air France en aller simple Ouaga – Paris, pour fuir la justice de son pays et la probabilité d’une condamnation pour une forfaiture qui ne peut jamais rester impunie dans aucune société humaine digne de ce nom. IL est aujourd’hui plein de remords et ses rares militants pleins d’illusions. Il souffre atrocement de son exil, ceux qui l’ont rencontré disent qu’il est près de la rupture des nerfs et l’homme a peur de la prison comme le musulman a peur de l’enfer. Il combine deux pulsions irréconciliables: la politique et la peur. Et comme chez lui la peur est plus forte que sa passion pour la politique, il ne pourra donc jamais réaliser son destin. Il parle beaucoup comme pour compenser son manque de courage physique et politique. Il a déjà gagné les élections dans les interviews .Mais sur le terrain, c’est une tout autre histoire .Et lui le sait…

L’ancien Président de l’éphémère Assemblée Nationale tazarchiste et ancien Chef de file de l’opposition, Seini Oumarou est lui dans une bataille politique et judiciaire féroce pour récupérer un parti politique qui l’a amené au deuxième tour des derniè- res présidentielles. Désavoué par les principaux leaders nationaux et régionaux du MNSD, Seini rame dur pour garder le parti  » légal  » : oui, juste la coquille légale du parti parce que la réalité des militants a déserté son camp. Il ne lui reste plus que les aigris et autres revanchards. Ils sont certes les plus violents, mais demeurent politiquement insignifiants. Il ne lui reste plus que les zélateurs qui lui écrivent des discours qui lui valent aujourd’hui la désapprobation de l’ensemble de l’opinion publique nationale et internationale. Le plus dur n’est pas que quelqu’un puisse avoir un cerveau aussi malade pour produire un tel discours, mais le plus dur est d’avoir quelqu’un capable de lire ce discours, donc de l’endosser. Ils ont fait mal à Seini Oumarou, le faisant passer pour un gamin qui pense qu’il ne peut retrouver de la force et de la considération qu’en proférant des injures dans la cour de récréation. Ils ont décrédibilisé l’homme et déshabillé la dignité attachée à son statut d’opposant dans un régime démocratique. Il apparait comme ces étudiants, apprentis-syndicalistes, qui interviennent pour la première fois sur la place AB au campus de I’UAMD de Niamey. Seini semble être tombé dans la politique par hasard. Quand on l’observe bien, on sait qu’il serait bien, aujourd’hui, devant une boutique entrain de faire ce qu’il sait si bien faire: vendre et acheter ! Mais comme au MNSD parti-Etat et MNSD-Lumana, ils considèrent la politique comme du commerce, le pauvre s’y est retrouvé et semble toujours avoir l’air emprunté. Malgré ses efforts, « ça ne colle pas » et comme on dit en langage courant, la mayonnaise ne prend pas !

Mahamane Ousmane, lui est perdu à jamais et a tout perdu à jamais. Il est un cas de laboratoire. L’homme a tout brulé, tout gâché, tout gaspillé et finalement, il a tout perdu aujourd’hui ! Il est rongé par la haine, la rancœur et une jalousie tenaces. Les Ivoiriens disent qu’il est  » malade du cœur « . Il ne sait plus à quel saint se vouer. Lui qui ne voulait jamais dépenser un sou, a passé deux ans dans les couloirs des tribunaux. D’échecs en échecs, il a perdu tous ses soutiens en cours de chemin. Il sent qu’il est fini. Il sent que tout est fini et sait surtout qu’il ne peut rien pour stopper la descente aux abîmes. Son propre malheur, c’est lui- même !

Les Maitre Souley et autres Sabo Saidou sont déboussolés. Ils sont très furieux mais surtout envieux de voir que leurs anciens camarades sont aujourd’hui au pouvoir alors qu’eux sont sur le bord de la route comme des talibés ou des autostoppeurs  » kay gay sambou » (Arrête-toi pour m’emmener). Leur amertume est légitime, mais ils ne s’en prendront qu’à eux-mêmes. Ils sont les plus radicaux de l’autre côté parce qu’ils ont un compte à régler avec leurs propres erreurs personnelles qui les ont conduits à être exclus d’un parti qui est gagnant aujourd’hui.

La violence de leur propos n’est que le reflet de leur peine et la mesure de leur frustration. Nous nous devons donc d’être compatissants à leurs égards : ils sont des malheureux dans toute l’acceptation du terme. L’avocat s’est rendu compte qu’il est plus lucratif de surtaxer ses clients plutôt que de tirer à longueur de journée sur un Président qui, de loin, est meilleur que tous ses amis politiques.

Bref, la composition de l’ARDR la condamne à mourir. Elle est d’ailleurs entrain de mourir, elle est à l’agonie. Et comme nous le savons tous, un corps agonisant perd tous ses moyens. C’est pour cela que les opposants sont réduits aujourd’hui à la fabrication et au transport des rumeurs et mensonges Ils ont une usine pour ça et ils l’appellent depuis des années la  » cellule rumeurs « . Leur exercice favori dans leurs débats, les réseaux sociaux, dans les taxis et les lieux de travail, dans les marchés et les gares, c’est la production des mensonges, l’habillage des rumeurs et la distillation abondante et avec énergie ragots, mensonges et calomnies. Pour eux la politique se réduit à ça. Ils en font tellement qu’ils finissent par s’auto-induire » en erreur ! A chaque jour suffit sa rumeur. Ils déploient des moyens considérables pour inonder les cercles et ré- seaux sociaux et autres lieux de rencontres de ces fadaises. Il ne leur reste plus que ça pour affronter la MRN. Leur bilan à eux, c’est le nombre de mensonges et de rumeurs et le niveau de leur invraisemblance. C’est bien faible comme arme de campagne, mais ils s’y accrochent comme les naufragés à leur bouée de sauvetage. Ils mentent, mégotent et intoxiquent en chaine. Ils sont dans les cancans et choses sans intérêt. Ils sont dans les futilités et autres bruits insensés. Ils sont réduits à ce niveau-là aujourd’hui au Niger. En France, on appelle cela faire le concierge.

Nos nouveaux concierges, ce sont eux : Hama, Ousmane et Seini. Et de ce point et vu la quantité de mensonges fabriqués on peut être certain que nous avons affaire aujourd’hui à la plus grande conciergerie du monde. Voilà donc à quoi ils sont réduits ces opposants: Etre des concierges de la politique. Une seule personnalité politique au monde a pensé que pour obtenir la sympathie des masses, il fallait leur dire les choses les plus stupides et les plus insensées et cette personne est l’une des plus détestées de l’histoire de l’humanité au point où, ici même, je ne lui ferai pas l’honneur de citer son nom. Si 60 ans après les opposants du Niger pensent utiliser la même recette, grand bien leur en fasse. Certes, c’est affligeant pour eux, mais cela dénote du triste destin qui les attend.

OPINIONS N° 263 DU 20 MAI 2015