Pour apaiser les tensions nées des manifestations qui ont émaillé les journées du vendredi 16 au samedi 17 janvier 2015 dans certaines régions du Niger à savoir Zinder, Maradi et Agadez, le gouverneur de la région de Niamey a interdit, par arrêté, une marche de l’opposition politique nigérienne préalablement autorisée depuis le 12 janvier dernier.
Compte tenu de la tension persistante et surtout des dégâts occasionnés à de nombreuses familles avec des morts à la clé, il fallait une unité de vue des uns et des autres. Mais sans se soucier des malheurs de toutes ces familles qui ont perdu leurs proches, les responsables de l’opposition, ont maintenu la marche et le meeting projetés pour ce dimanche 18 janvier 2015. Aux yeux de la loi, ils ont raison, mais la morale aurait tout simplement voulu qu’ils acceptent de surseoir à cette marche au moins le temps de compatir à la douleur des familles éprouvées.
Mais quand l’appétit du pouvoir prend le déçu sur la raison, tout peut arriver. C’est donc une marche qui a été sévèrement réprimée, car même eux les leaders de l’opposition n’ont pas été épargnés. Dans un contexte normal, l’on peut dire que le régime a vraiment contribué à renforcer la position de l’opposition, mais la surprise des nigériens est grande de voir ce mépris qu’affichent ces opposants pour le peuple.
Si le régime a gaffé en participant à la marche de Paris à travers le Président Issoufou Mahamadou, l’opposition quant à elle a gaffé en ignorant la souffrance des nigériens qui ont été endeuillés par les pertes en vie humaine. Nous apprenons qu’à l’issue de cette marche 91 personnes ont été interpellées par le régime dont certaines grandes figures de cette opposition.
Les prochaines heures nous édifierons sur la suite à donner à ce dossier d’arrestations. Mais il faut reconnaître aussi que les interpellations opérées ne font que la promotion de cette volonté de l’opposition à sa victimisation sur le plan politique. Le régime aussi doit savoir gérer la crise avec toute la diligence que requiert un régime démocratique, pour ne pas tomber dans les travers d’un pouvoir dictatorial.