Suite à leur rencontre avec le Premier ministre : Les leaders religieux appellent les Nigériens à la tolérance et au pardon

Suite aux événements intervenus à Zinder et à Niamey relativement à l’affaire Charlie hebdo, le Premier ministre, Chef du gouvernement, SEM. Brigi Rafini, a rencontré samedi dernier dans la matinée les leaders religieux. Il s’agit pour le Chef du Gouvernement d’échanger avec ces dignitaires religieux sur les événements en cours dans notre pays et sur la compréhension qu’il faut avoir relativement à la participation du Président de la République à la marche républicaine contre le terrorisme et pour la liberté de presse à Paris en France. SE Brigi Rafini était entouré pour la circonstance du ministre en charge de l’Intérieur M. Massoudou Hassoumi et celui de la Justice, Garde des Sceaux, Porte-parole du gouvernement, M. Marou Amadou.
Au cours de cette rencontre, le Chef du gouvernement et les deux ministres ont eu des échanges sans tabou sur cette situation. Au sortir de la rencontre, les différents leaders religieux ont exprimé leur satisfaction par rapport aux échanges qu’ils ont eus avec les membres du gouvernement. Ils ont unanimement félicité le Premier ministre pour avoir initié la rencontre qui, disent-ils, leur a permis d’être suffisamment édifiés sur les motifs du déplacement du Chef de l’Etat à Paris en France à l’occasion de la marche républicaine organisée par le gouvernement français.

 »Nous avons compris que le déplacement du Président de la République ne visait nullement à soutenir les caricatures du Prophète. Le ministre de la Justice l’avait déjà expliqué la veille, le Premier ministre vient de nous le confirmer. Nous avons compris qu’il y a certaines personnes qui veulent nous infiltrer et exploiter la situation. Mais nous ne sommes avec aucun parti politique. Il faut que les uns et les autres se pardonnent », a confié M. Sambo Amadou, secrétaire général de la Fédération des Associations Islamiques.

Tout en comprenant la colère des musulmans, les leaders religieux ont appelé les Nigériens à la retenue, à la tolérance et au pardon.  »Nous devons conserver notre identité nationale historique. Cette identité est basée sur un Islam authentique, mais pas extrémiste. Nous devons tout faire pour préserver et renforcer notre unité nationale historique », a déclaré le président du Conseil Islamique du Niger pour qui l’identité nationale nigérienne est fondée sur un Islam authentique et tolérant. Le représentant de l’Association des Etudiants Musulmans du Niger (AEMUN) a, pour sa part, appelé les Nigériens en général et les jeunes en particulier, à se départir de toute action de nature à détruire notre pays et à nuire à l’image de l’Islam.

 »On peut comprendre la colère des musulmans parce qu’on a touché à ce que nous avons de plus cher : notre Prophète. Mais nous devons adopter une attitude responsable. On ne peut pas éteindre le feu par le feu, de manière à causer du tort aux autres », a dit le représentant de l’AEMUN qui précise que l’Islam interdit de porter atteinte aux biens d’autrui, même si on est frustré et touché dans son amour propre.

Du côté de l’Association des femmes musulmanes du Niger, on estime qu’au vu de ce qui s’est passé dans notre pays, ce sont les détracteurs de l’Islam qui sont en train de gagner.  »Le prophète Mohamed (PSL) nous enseigne la tolérance. Les Chrétiens et les minorités ont vécu sous sa protection à Médine », a dit Mme Nargoungou Haoua Souna.  »Les chrétiens ne nous ont rien fait, Charlie n’est pas chrétien, mais Charlie est arrivé à opposer des musulmans entre eux, à opposer des Nigériens. Des musulmans et des chrétiens ont perdu la vie. Qu’est ce que le Niger a gagné ? », s’interroge-t-elle avant d’appeler les Nigériens à respecter les enseignements du Prophète (PSL).

 

Siradji Sanda