Mahamadou Issoufou a jugé ce vendredi «indispensable» une intervention internationale en Libye, en proie aux violences et qui risque de basculer dans le chaos. Le président nigérien s’exprimait auprès de journalistes, après un entretien avec le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, en tournée dans la région.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du colonel Mouammar Kadhafi en 2011. Livré aux milices, le pays est dirigé par deux Parlements et deux gouvernements – l’un proche des milices islamistes et l’autre reconnu par la communauté internationale – qui se disputent le pouvoir.
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui a effectué à l’occasion du Nouvel An une nouvelle tournée sur le front anti-jihadiste en Afrique, a lui appelé mercredi soir la communauté internationale à se « mobiliser » pour empêcher le développement d’un «sanctuaire » jihadiste en Libye qui déstabiliserait toute la région et menacerait l’Europe.
Une menace envers le continent européen également pointée du doigt par le président Issoufou ce 2 janvier : « Une issue politique n’est pas possible sans intervention internationale en Libye parce que je ne vois pas comment les milices terroristes, qui sont armées, vont créer les conditions de la réconciliation entre Libyens, je ne vois pas comment elles peuvent créer les conditions d’organisation d’élections libres et transparentes en Libye. Nous, nous considérons qu’une intervention internationale est indispensable comme préalable à la réconciliation de tous les Libyens, y compris les kadhafistes. Pour une fois, il faut qu’on nous écoute, pour une fois il faut qu’on nous entende.
Quand il y a eu l’intervention en Libye, personne ne nous as consultés, mais c’est nous qui payons les frais de la situation aujourd’hui. Tout le monde aujourd’hui doit nous entendre et ce qu’il faut retenir c’est que tous nos pays ne sont que des objectifs intermédiaires pour ces terroristes. L’objectif final c’est l’Occident, donc l’ennemi principal de ces terroristes c’est l’Occident. Nous, nous sommes des adversaires secondaires ».
RFI