Dans une déclaration qu’elles ont publiée, la semaine dernière, les populations expropriées des trois villages de la commune rurale de Torodi dénoncent la méthode mafieuse par laquelle les fonds issus de la vente de terrain à la Société nigérienne des produits pétroliers (Sonidep) ont été gérés.
Les auteurs de la déclaration accusent directement les responsables administratifs et coutumiers de leur commune dans cette affaire qui, depuis quelques jours défraie la chronique, aussi bien au sein des populations de Torodi, que dans les médias, à Niamey.
Déclaration des populations des villages expropriées
Nous, populations des villages de Pingona, Tchambanga 1 et 2 après concertations relatives à l’affaire dite «Terrain Sonidep», convenons :
1. De rappeler à l’opinion nationale que c’est une affaire traitant d’une vente de terres à la SONIDEP d’une superficie de 70ha par la commune rurale de Torodi à la somme de 750 millions payée par tranche. Le Maire, le Secrétaire Général de cette commune et le chef de canton sont au devant de cette opération. La vente a été conclue d’abord au profit d’un certain Halidou Toutou pour 350 millions. Ensuite c’est ce dernier qui a vendu ce terrain à la SONIDEP à 750 millions. Il faut noter à suffisance que le soit disant intermédiaire n’a versé aucun franc à la Mairie, il a fallu que la SONIDEP opérait son premier versement de 350 millions à ce dernier et lui à son tour versait 150 millions à la Mairie. Cela dénote tout seulement un montage grotesque en forme de spéculation tendant à masquer une escroquerie tacite. La SONIDEP a prévu comme en pareille circonstance une indemnité conséquente de dédommagement en faveur des populations des villages sur lesquels se situent ces terrains. C’est ainsi qu’on nous fait émarger pour 26 millions pour chaque village et par la suite il nous a été remis 10 millions. Pire, au lieu que les gains résultant de la vente aident la commune à réaliser des investissements publics au bénéfice de ses administrés, les représentants locaux préfèrent se remplir les poches en narguant la population car ils espèrent trouver à qui veut les entendre, des commis tapis au Ministère de l’Intérieur qui vont asphyxier l’affaire et étouffer par voie de conséquence la manifestation de la vérité.
2. Réfutons cette vente aux motifs que le processus de vente a été conduit dans une opacité absolue sans précédent en écartant systématiquement les populations des villages, les légitimes propriétaires et aucune procédure réglementaire n’a été respectée.
3. Mettons en garde la SONIDEP de toute initiative de construction sur ce site.
4. Appelons l’ensemble des forces positives œuvrant dans la défense de Droit de l’Homme à nous venir en aide, nous sommes une population en quête de justice et sans défense face à ces prédateurs qui constituent non seulement la négation même du principe de la démocratie à la base mais aussi des puissants virus de l’escroquerie, de la corruption et du passe droit.
5. Mettons le Ministère de l’Intérieur devant ses responsabilités car ces prébendiers locaux constituent à la fois une pépinière de la mauvaise gouvernance et un cancer pour la commune rurale de Torodi. Par voie de conséquence, ils doivent être exposés à la sévérité de la loi.