On le croyait soumis et anéanti par le long conflit qui a émaillé le parcours de son parti, le CDS Rahama. En effet, depuis la publication du document qui a reconnu et légitimé le congrès convoqué par l’aile Labo, Mahamane Ousmane a gardé le silence. Il n’a pipé mot même quand Labo le prisonnier a été élu prési- dent du CDS Rahama.
D’aucuns ont pensé qu’il pourrait que d’une stratégie politique ou qu’il était en train de manigancer pour une issue de sortie honorable ? Certains avaient même cru qu’il avait eu peur de devoir répondre devant les tribunaux depuis qu’il avait été accusé d’avoir pris et dilapidé un prêt de 10 millions de dollars contracté auprès de la République de Formose par l’Etat du Niger sous la 3ème République. D’autres ont même avancé qu’il envisageait de créer son propre parti. Bref, le mutisme prolongé du président de l’ARDR avait été perçu comme une renonciation de la lutte et au-delà de lui, l’opposition politique dans son ensemble.
Contre toute attente, le voilà qui bondit tel un tigre traqué pour s’attaquer vertement au régime de la 7ème république. Dans une sortie médiatique rocambolesque, tonitruante et dans une colère à peine contenue Mahamane Ousmane a dénoncé ce qu’il a appelé les travers de la gestion des affaires de l’Etat faite par le Président de la République Issoufou Il s’est mis à égrener tout un chapelet de reproches et les multiples dérives que l’opposition aurait constatées dans la gestion du pouvoir d’Etat. Mahamane a ressorti toutes les vieilles rancœurs et prononcé des critiques acerbes contre le gouverne- ment de la 7ème République.
Il s’est longuement prétendu concassage des partis politiques membres de l’opposition ARDR mise en mettre par le pouvoir en place pour, dit-il, permettre au président actuel d’opérer un passage en force en 2016. C’est là évidemment l’éternelle chanson maintes fois ressassée par l’opposition en manque d’arguments. De notre point de vue, l’heure est aux critiques objectives et constructives pour faire du Niger un pays émergent, un havre de paix pour un développement durable.
Issa Daouda (LE TROISIEME OEIL N° 326 )