Depuis 1992, le 13 mai est devenue une journée dédiée à la femme nigérienne. C’est une journée de joie bien sûr, mais aussi une journée de réflexion qui doit nous inciter à faire le bilan de ce qui a pu être réalisé soit par la femme, soit au profit de la femme nigérienne en général et celles des villages en particulier.
En tant que femme, entrepreneure et présidente d’une organisation de défense des droits de la femme, je pense que cette journée doit être l’occasion pour nous de penser à nos sœurs, filles et mères qui vivent en milieu rural dans des conditions de vie difficiles et pour lesquelles, cette journée demeure une journée ordinaire. Nous devons, nous rapprocher davantage d’elles, réaliser des actions à leur profit et faire en sorte qu’elles comprennent le bien-fondé de cette journée. Car 13 mai n’aura pas l’éclat attendu tant que la journée ne reste et demeure une affaire des seules femmes intellectuelles et/ou urbaines.
Aussi, permettez-moi de féliciter toutes les femmes pour les actions menées depuis la marche historique du 13 mai 1991 pour une reconnaissance des droits civils et politiques et salue en même les progrès réalisés dans le domaine. Je rappelle au passage que beaucoup reste à faire et que la lutte pour la dignité de la femme nigérienne passe nécessairement par son autonomisation et surtout par la reconnaissance de ses droits sociaux, économiques et culturelles.
Cette bataille nous ne saurons la mener et la gagner tant que nous resterons divisées par les hommes qui savent que notre unité est une menace à leur hégémonie. Oui chers sœurs, filles et mères nous échouerons tant que nous laisserons de côté le grand nombre qui vivent en milieu rural. Sachez qu’unies, nous serions capables de placer la femme nigérienne au sommet de la pyramide.
En espérant que notre appel soit entendu par toutes les femmes de toutes les éthnies et de tous les horizons, je souhaite à toutes une bonne fête.
Rachida Mamane Oumarou,
Directrice de SCLT et Présidente de ANDDF/Harey Hakin Mata