Depuis plusieurs semaines, le personnel nigérien de la China National Petrolium Campany (CNPC) observe des grèves perlées pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail. Ils exigent notamment l’adoption du statut du personnel, l’élaboration d’une grille salariale répondant aux normes internationales des sociétés pétrolières, un audit pour l’identification des postes à risques et les primes à allouer aux employés de la société conformément aux autres sociétés pétrolières de la sous-région, le respect strict de la réglementation du travail nigérienne et la « nigerisation » de certains postes là où les compétences locales existent.
Cette semaine encore, les 7 et 8 novembre, les travailleurs ont observé un mouvement de grève. Conséquence : l’extraction du brut a été suspendue. Pour empêcher cette grève, la CNPC a saisi la justice, en fin de semaine dernière. Elle a été déboutée car la grève a été déclarée légale. Ces grèves perturbent la production et la commercialisation de notre pétrole, dont le cours est en chute sur le marché international.
Il y a un problème : la CNPC fait ce que bon lui semble en foulant aux pieds la règlementation nigérienne sans que les autorités et services compétents ne lui fassent entendre raison. L’exploitation du pétrole est détenue par la CNPC à hauteur de 60% et le Niger dispose de 40%. C’est dire donc que le Niger a son mot à dire. Mais dans la pratique, il est désolant de constater une sorte de suivisme des autorités nigériennes. On se rappelle déjà de la levée des boucliers sur l’énormité de la masse salariale des chinois, minoritaires, en comparaison de celle des nigériens, de loin majoritaires. Que dire aussi du contrat entre la CNPC et le Niger nettement en faveur de la première depuis sa signature en 2008? Et le coût jugé surévalué de la raffinerie comparativement aux usines de même gabarit dans la sous région ?
Le partenariat gagnant-gagnant semble ne plus être de mise ici. Il le faut pourtant. Tout comme, il faut que le gouvernement applique rigoureusement la règlementation nigérienne. On se rappelle qu’il y a 2 ans, le Tchad a sanctionné la China National Petroleum Company International à hauteur de 1,2 milliard de dollars pour atteintes graves à l’environnement.
Tiémogo Bizo