Activiste des droits humains, Dr Badié Hima n’est plus à présenter. Ancien Vice-président de l’ANDDH, il est appelé comme qui dirait à d’autres fonctions. ‘’ Mon cœur bat pour le Niger’’, nous a-t-il confié. Dans cet entretien à cœur ouvert, il décrypte la situation de l’école nigérienne, notre société civile, le rapport du citoyen au politique, entre la science et la politique et la problématique des élections en Afrique. Entretien.
Niger Inter : Beaucoup de vos concitoyens se demandent où êtes-vous parti sans laisser d’adresse tant votre absence n’est pas passée inaperçue en tant que défenseur des droits de l’homme et de la démocratie, bien connu par l’opinion publique nigérienne. Que répondez pour faire signe de vie?
Dr Badié Hima : Mon adresse est bien connue, chers concitoyens. Depuis 2009, je suis au NDI (National Democratic Institute), d’abord au Togo et puis depuis 2012, au Mali. Je suis resté en contact avec les militants des droits de l’Homme au Niger et sur le continent. Bien évidemment je reste en contact avec le Niger, ce qui me permet de suivre de très très près l’évolution sociale et politique. Je discute de temps à autre avec les acteurs, à la fois de la société civile tout comme des partis politiques de toutes les tendances, pour être dans le tempo de mon pays. Mon engagement en ce moment est le prolongement naturel de ce que je faisais au Niger, c’est-à-dire, la promotion de la démocratie et des valeurs républicaines, même si c’est dans une approche toute différente.
Niger Inter : Vous avez servi le Niger comme enseignant de philosophie au Lycée, à l’université puis comme inspecteur pédagogique national de philosophie au Ministère des enseignements supérieur et secondaire. Quel souvenir gardez-vous de l’école nigérienne?
Dr Badié Hima : Je n’ai pas que des souvenirs, je suis régulièrement le destin de l’école nigérienne qui m’a formé et que j’ai servi jusqu’à mon départ du Niger, comme vous le dites si bien. J’ai parcouru toutes les régions du Niger, de Tillabéry à Diffa et Agadez, et je n’ai rencontré que des cadres nigériens qui brûlaient d’envie de servir. Mais ils étaient loin d’être dans les conditions les meilleures. Il me semble que l’école a trois problèmes majeurs : la contractualisation qui a précarisé les enseignants pendant de longues années, sans statut réel et sans perspective réelle de carrière, donc de professionnalisation sur le long terme, la gestion des ressources financières : la traçabilité du budget, autrement dit est-ce que 100 FCFA votés par le député à l’Assemblée Nationale pour le compte du système éducatif, atterrit dans la classe et se traduit sur le tableau noir par des actes pédagogiques et didactiques. Je répète, est ce que 100 FCFA votés dans l’hémicycle, atterrit à Goudoumaria ou à Kokorou. C’est la classe et le tableau noir qui sont le meilleur baromètre. Je regrette de le dire, l’école a été abandonnée. Enfin les réformes, en vue d’adapter le système éducatif aux problèmes et aux besoins nouveaux, dont les nouveaux métiers et la démocratisation de notre société qui nous permettra de préparer les animateurs des institutions démocratiques fortes de demain. Le système éducatif nigérien doit régler ces trois questions vitales pour son efficience et son efficacité. Vous m’avez demandé des souvenirs, ce sont ceux-là que je vous offre. Je ne saurai dire si la situation s’est améliorée. Certains éléments concrets d’appréciation me manquent, à distance, pour évaluer de manière raisonnée.
Niger Inter : On reproche aux universitaires de déserter les amphithéâtres pour la politique. Quel est votre avis sur ce sujet?
Dr Badié Hima : Demander mon avis, c’est me demander de juger les universitaires dans leur choix personnel.Peut-on juger la liberté d’autrui ? Du seul fait qu’il s’agit de la liberté et d’un droit à la participation politique, personne n’a ce droit. Non, je n’ai aucune leçon à leur donner. Par contre, je peux parler des relations entre la vérité et la politique, de la relation entre la science et la société, entre la science et le pouvoir politique, entre l’intellectuel et le champ politique, entre le savant et le politique. Toutes ces expressions sont équivalentes et renvoie à la même question. L’intervention des intellectuels dans le champ politique ne date pas d’aujourd’hui. La science a toujours travaillé à encadrer le politique et l’action, si vous préférez. Comment peut-il même en être autrement ? Il y a des écoles et des universités pour développer la société sur le plan moral, social et économique. La recherche doit servir la société.C’est une vieille idée qui a l’âge de l’humanité et de la science dont la visée est la transformation du réel.Les progrès de l’esprit humain sont aussi ceux des institutions. La pensée des Lumières au XVIIIème siècle a été inséparable de son système de diffusion au sein de la société. Le gouvernant, le prince d’autrefois, doit régler tous les problèmes, comme un médecin généraliste, mais vous savez que le bon généraliste se réfère toujours aux spécialistes, donc aux experts.
Revenons sur terre, l’engagement du chercheur, de l’universitaire, il me semble, doit obéir à deux conditions. D’une part, le chercheur engagé dans la politique doit avoir une personne-personnalité très forte pour rester le savant et l’intellectuel devant le prince ou le gouvernant. Le courage de dire la vérité dans l’intérêt de la collectivité. Et il doit s’assumer comme tel. Il n’y a point de gêne en cela, c’est son droit. L’engagement politique de l’intellectuel, doit faire de lui « un diseur de vérité » pour reprendre cette expression de Hannah Arendt, « un diseur de vérité » dans le champ politique comme s’il était dans l’amphithéâtre, quels que soit les risques. D’ailleurs, il ne court aucun risque. S’il est écouté, sa communauté récolte les dividendes de l’école. S’il est congédié pour ses idées progressistes ou dérangeantes, il ne perd rien, il reprend l’amphithéâtre. Et je sais que les étudiants l’applaudiront à son retour. C’est cela la première condition. Ensuite, dès que le chercheur s’engage dans le politique, il faut pourvoir au poste pour que les étudiants n’en souffrent pas. C’est la roue de l’histoire. La société ne manquera jamais les intelligences et les compétences puisqu’elle en secrète chaque jour. Le reste est une question de gestion, de planification. Et l’improvisation dans le système éducatif ne pardonne pas.
Niger Inter : Le fait est pourtant réel et les étudiants dénoncent régulièrement le manque de disponibilité et d’attention de la part de certains enseignants chercheurs qui ont d’autres chats à fouetter ailleurs, dirait-on…
Dr Badié Hima : Ah oui, je comprends, je vais vers le ciel pour vous échapper et vous me tirez vers le sol. Cela arrive quand la politique prend l’essentiel du temps. Le temps politique peut grever le temps de la classe ou de l’amphithéâtre. Je n’ai pas besoin d’aller dans les détails. Le temps pédagogique et didactique est très exigeant. Une leçon magistrale de 2 heures, ou une expérience de 2 heures au laboratoire, peut vous coûter des semaines entières de préparation. Et dans l’enseignement aucune leçon ne ressemble à aucune autre leçon même à un même niveau d’enseignement pour le même enseignant. D’une classe à l’autre, il faut tout reconstruire, reprendre comme Sisyphe et sa pierre. Parce que les étudiants sont différents, les questionnements seront différents, et du coût, les réponses du même maître aussi.
Niger Inter : Parmi vos hauts faits, les Nigériens retiendront très certainement votre brillant passage à l’Association Nigérienne des Droits de l’Homme (ANDDH). Quel souvenir avez-vous gardé de votre activisme pour la défense des acquis démocratiques?
Dr Badié Hima : Trois souvenirs qui me restent gravés dans ma mémoire, des dossiers d’impunité que nous avons pris en charge à l’ANDDH : le dossier des 500 enfants de Tibiri/ Maradi, intoxiqués à vie par l’eau de la SNE, le dossier du commerçant ElhadjInsa mort du fait des tortures qu’il a subies et l’action des nigériens qui ont répondu comme une seule personne contre le tazartché. Les marches et meeting que nous avions organisés au sein de Convergence Citoyenne et des autres organisations et la réponse massive des citoyens ont fini par me convaincre de l’attachement des nigériens à la démocratie et à la vérité. Ce fut une fierté, une fierté que je savoure encore aujourd’hui. Ces souvenirs renforcent mon optimisme pour le futur malgré les problèmes actuels ou les remises en question de certains acquis dans certains domaines. Je suis d’un optimisme inusable pour le Niger et pour notre continent. Bien évidemment, il y en a plusieurs autres.
Niger Inter : Récemment, Dr Hamidou Talibi Moussa, dans un décryptage, avait mis en évidence le caractère partisan de la société civilenigérienne dont la vocation est d’être un contre-pouvoir en termes de veille démocratique, quelles attitudes, selon vous, pour les acteurs de la société civile pour éviter l’instrumentalisation politique?
Dr Badié Hima : Dr Talibi, un ami des longs chemins existentiels. Il a raison. Cependant, habermassien qu’il est, et bon connaisseur des thèses majeures de Jurgen Habermas sur l’espace public, il oublie les dynamiques et les enjeux historiques de la réalité et de l’espace public. Mais j’avoue, ce n’est pas une question simple que vous posez. Elle traverse l’histoire. A une époque, les partis politiques de l’opposition, l’église même, ont tous été classés comme faisant partie de la société civile, considéré par les penseurs du XVIIIème siècle comme tous les modes d’organisation de la société qui se situent entre la famille et l’Etat pour prendre en charge des questions ou des problèmes de la collectivité. Alors, ce par quoi les distinctions étaient faites, c’était l’intérêt général. Quand l’église défend les citoyens contre les abus, quand les partis politiques défendent les citoyens contre les abus. C’est un fait historique. Même à une époque récente au Niger, des franges de la société ont campé carrément dans les rangs de l’opposition politique contre le tazartché. Personne n’a trouvé à redire. Vous savez pourquoi ? Parce que tous les nigériens se sont mobilisés au nom de leur attachement à la démocratie pour défendre la constitution. Vous avez vu hier, le cas du Burkina, aujourd’hui le cas de la RDC. Et demain. Personne ne sait de quoi, il sera fait, ni où. Ceux qui ont une responsabilité publique doivent faire attention aux actes qu’ils posent. Ils ne sont que des commissaires, donc commis pour des missions publiques. Et même s’il y a eu ces cas à travers l’histoire, je pense pourtant comme Talibi, que le mélange des genres amène beaucoup d’incompréhension et d’amalgame. Et sous le tazartché, nous étions une masse critique importante à avoir défendu cette position. Elle doit être autonome, la société civile. Ce qui n’empêche pas que les militants des partis politiques répondent à des appels à manifester des organisations de la société civile, puisqu’ils sont des citoyens à part entière et peuvent vivre des problèmes qui transcendent leur appartenance politique. Maintenant, quand on reproche à la société civile d’être politique, ce fut le sport au Niger, hier. De quoi le régime de l’époque n’avait pas taxé les dirigeants de l’ANDDH ? Un ministre de la République les a qualifiés d’ennemis de la nation, ce qui ne nous a jamais empêchés de dormir. Nous savions que nous étions sur le droit chemin. Et apparemment, il y a des expressions similaires utilisées contre la société civile aujourd’hui qui rappelle hier. Quand on taxe la société civile d’être politisée, dis-je, je veux bien apprécier le contenu des idées et la nature des actions qui leur valent ces critiques. Quand la société civile lutte contre les abus et les crimes politiques, les violations des libertés individuelles et collectives, et si les cas référés sont vérifiés, elle ne fait pas de la politique, c’est un engagement politique citoyen non partisan. Cependant le code de conduite doit toujours être celui-ci : toujours apporter les preuves de ce que vous dénoncez. Le vrai avocat des militants, ce sont les faits.
Niger Inter : D’aucuns pensent qu’ au lieu de faire un mélange de genre à savoir avoir un pied dans la politique et un pied dans la société civile autant choisir comme Ibrahim Yacouba, Kassoum Moctar, MamaneHamissou, InoussaSaouna et bien d’autres d’assumer son choix politique.
Dr Badié Hima : Je les connais tous individuellement. Ils ont tous du caractère et le courage de leurs opinions. Hamissou a déjà montré qu’il a du caractère, au sens très positif de l’expression. C’est encore leur droit de s’engager, ce sont des nigériens qui ne sont pas déchus de leurs droits politiques. Je ne peux que les encourager. Mais il y a trois conditions pour éviter le mélange de genre que vous évoquez. D’abord au moment où vous êtes militants, vous devez rester indépendant dans l’esprit et dans les actions, éviter de faire le pont avec les lobbies politiques, ce qui n’empêche pas des dialogues dans le cadre du travail professionnel sur les élections, ou en cas d’arrestations ou d’emprisonnement par exemple, ou encore dans le cadre de la facilitation du dialogue politique. Ensuite, quand vous décidez d’aller dans le champ politique, il faut le faire savoir publiquement et donner les raisons de l’engagement nouveau, vous avez un devoir de vérité envers les citoyens qui ont cru en vue. Enfin, une fois dans le champ politique, il faut rester soi-même. Il faut continuer à incarner les valeurs par lesquelles votre communauté vous a connus, identifié et vous a donné une reconnaissance morale: la justice, l’indépendance d’esprit et l’intérêt général. Yac, Moctar, Hamissou et Saouna sauront le faire au sein de leurs formations politiques. En plus, qu’y a-t-il de mieux que la classe politique se renouvèle. Comme la société civile a l’obligation de se renouveler. Et les deux, au nom des principes sacro saints de la bonne gouvernance, de l’alternance et du continuum générationnel dont l’humanité a le secret.
Niger Inter : Avec le recul, quelle est votre analyse de ce que serait le travail de la société civile au Niger ?
Dr Badié Hima : C’est ce que je viens d’expliquer. Sans plus. Mais un élément nouveau parce que le problème est nouveau. J’aurais voulu voir la société civile s’engager dans la facilitation du processus électoral, la facilitation du dialogue politique entre la majorité et l’opposition. Le Niger a construit l’image d’un pays qui organise bien ses élections, mais les dernières ont connu des réels problèmes qui continuent aujourd’hui à peser sur le climat politique. J’ai été membre du Bureau de la CENI en 2004, je sais de quoi je parle. Au cours du processus électoral de 2016, il y avait des espaces non exploités par la société civile, par exemple, sur le fichier électoral, avant et après l’évaluation de l’OIF, elle pouvait faire un « décompte » parallèle aléatoire pour évaluer l’intégrité du fichier électoral, sur les conditions de participation de l’opposition au deuxième tour, sur les arrestations, etc. On n’en serait pas là s’il y avait eu de l’anticipation. Aujourd’hui, le Niger cherche à construire laborieusement un consensus politique sur les questions majeures de la nation. La société civile pouvait aider au moment où les politiques avaient atteint les limites de la communication. Mais cela ne veut surtout pas dire que c’est la nuit noire. Je vois des organisations de jeunes en construction, avec de très bonnes initiatives, c’est cela l’avenir sur lequel, il faut investir. Le leadership des jeunes qui sera la crème de la gouvernance de demain.
Niger Inter : En Afrique de plus en plus les élections constituent la pomme de discorde entre pouvoir et opposition débouchant sur des crises post électorales. Faut-il des instances supranationales pour organiser des élections libres et transparentes dans nos pays?
Dr Badié Hima : Les élections sont des élections nationales, les nationaux doivent s’en approprier, être les acteurs principaux. En ce moment seulement, l’accompagnement international peut-être utile. Quand les processus de réformes ne sont pas transparents et inclusifs, quand le parti au pouvoir est juge et partie, quand le recensement est ciblé, quand le fichier n’est pas consensuel et réalisés dans des conditions de transparence, quand on proclame les résultats dans l’obscurité, quand les cours constitutionnelles ne rassurent pas tout le monde pour les raisons de méfiance réelle ou supposée, que vous savez, de quel apport peuvent être les instances internationales. C’est au peuple et les citoyens engagés et organisés à travers les partis politiques, la société civile et les medias, de donner des bonnes élections, en créant des fronts de refus pacifique et républicain contre le faux, la non transparence et les injustices.
Niger Inter : Pour le cas gabonais, on a vu un président en exercice taxé d’être étranger avec l’appui extérieur. Quelle est la pertinence d’une telle démarche selon vous ?
Dr Badié Hima : Je ne voudrais pas parler de cas précis. Mais l’Afrique se mettra encore en retard, en mettant au-devant des questions électorales, l’arme impertinente de la nationalité. On peut naître ukrainien et devenir par naturalisation, un bon citoyen nigérien au service de la cité. C’est cela votre question et j’espère avoir répondu. J’ai une opinion sur le processus électoral au Gabon, mais ce n’était pas votre question. La démocratie est une catégorie politique, elle n’est pas une catégorie naturelle. Les Etats Unis d’Amérique sont un très bon exemple de diversités et de réussite de la diversité. La diversité a toujours été une force. Les exemples ici et là, la Côte d’Ivoire, le Gabon et que sais-je encore, exposent grandeur nature, les limites de nos constitutions africaines.
Niger Inter : Les conflits politiques en Afrique ne sont que la résultante d’un déficit de dialogue politique entre la majorité au pouvoir et l’opposition. Selon votre expérience, quelles sont les conditions de possibilité du dialogue politique ?
Dr Badié Hima : Le cadre démocratique est d’abord un espace d’échanges et débats contradictoires. Il n’ya pas de dialogue politique réussi sans la sincérité, sans la tolérance, sans la patience de l’écoute des idées opposées et la référence permanente aux textes de la République. Il faut un dialogue politique civilisé dans lequel l’adversaire est considéré comme un partenaire du même espace politique, le partenaire par qui l’espace est considéré comme un espace démocratique. Sinon, vous tuez la démocratie elle-même. La personnalisation du pouvoir politique est trop exagérée en Afrique. Avons-nous des présidents ou des chefs coutumiers en Afrique? On sait que même le pouvoir traditionnel repose sur l’ouverture, l’humilité, la tolérance et le respect de l’autre. Nous devons évoluer vers le renforcement d’institutions fortes, c’est-à-dire indépendantes et même de trancher en toute indépendance les conflits politiques.
Niger Inter : Une dernière question au philosophe que vous êtes : la démocratie libérale peine à satisfaire les besoins humains fondamentaux. Le contraste est alarmant : une majorité appauvrie face à une minorité de plus en plus riche, la corruption, le trafic d’influence, l’arbitraire et bien d’autres antivaleurs caractérisent nos sociétés dites démocratiques. Que pensez de l’opinion de ceux qui pensent que les fruits de la démocratie en Afrique n’ont pas répondu à la promesse de ses fleurs?
Dr Badié Hima : C’est une question complexe. Mais l’Afrique progresse. Il y a des acquis aujourd’hui. Vous savez, nous ne pouvons pas avoir au départ, ce que la régulation démocratique doit permettre d’atteindre sur le long terme. La démocratie est une longue et laborieuse construction sociale pour accorder des opportunités à chaque citoyen. Elle est très exigeante dans les efforts que chacun d’entre nous doit consentir. Mais même dans la situation actuelle, vous n’avez pas tort, les maigres fruits de nos efforts collectifs ne sont pas bien partagés. Mais ce travail aussi incombe à la démocratie, mieux, c’est sa finalité. Nous gouvernants doivent comprendre l’impatience des populations et y répondre. Le citoyen a le sens logique pour faire le lien logique entre le bulletin de vote et l’amélioration de ses droits au quotidien. Ils doivent mettre en oeuvre des politiques publiques favorables à la majorité. Mais pour ce faire, je sais que même des communistes invétérés au pouvoir doivent être très forts et organisés aujourd’hui pour échapper à la lame de fonds des marchés qui sévissent sur notre continent sans état d’âme au détriment du bien de la collectivité.
Réalisée par Elh. Mahamadou Souleymane