La Communauté musulmane mondiale vient de célébrer l’Aid Adha communément appelée fête de Tabaski. C’est la deuxième grande fête annuelle du musulman. Prescription religieuse, il est recommandé aux fidèles qui ont des moyens de sacrifier une bête, de préférence un mouton. C’est justement ce sacrifice en commémoration de l’acte d’Abraham (le prophète Ibrahim PSL) qui a failli sacrifier son fils Ismael n’eut été la miséricorde du Tout Puissant qu’il l’a pourvu d’un mouton en lieu et place du brave et obéissant Ismael.
C’est peut-être inconsciemment ce sens du sacrifice suprême d’Abraham que nous vivons aujourd’hui dans nos sociétés musulmanes où d’aucuns se démerdent par tous les moyens pour se procurer le mouton de sacrifice. Si les commis de l’Etat ou autres businessmen peuvent abattre deux, trois ou quatre moutons sans grever leur budget familial, chez le commun des nigériens en ces temps qui courent c’est un vrai casse-tête pour s’offrir un mouton et en même temps faire face aux autres charges qu’engendre la Tabaski.
Le paradoxe c’est que au 2ème jour de la fête après ces dépenses faramineuses, très peu de petits fonctionnaires peuvent assurer la papote en sortant le matin pour aller au travail. Du coup, après la Tabaski on s’engage dans un cycle infernal d’endettement grevant ainsi le budget de la famille en voulant faire plaisir à son ego et aux membres du foyer en un jour.
Pour les salariés la fin du mois n’étant pas demain, l’on imagine aisément toute la gêne de ces pères de famille désaxés ne sachant que faire pour joindre les deux bouts. C’est le prix à payer pour nos fêtes, mariages ou baptêmes tant l’économie n’est pas de mise dans nos reflexes face au social.
Une chose est sûre plus d’un père de famille face à une telle impasse aurait envie de dire à Madame et les enfants vous avez eu mouton, habits et bien d’autres gadgets … et après ?
EMS