Cette semaine, Diori Hamani, premier président de la République du Niger est à l’honneur. Du 9 au 16 Juin s’étalent les festivités dans le cadre de son centenaire (Juin 1916-Juin 2016) célébré au niveau national. Une première pour la mémoire du peuple nigérien sous l’ère de la renaissance culturelle.
Selon M. Assoumana Malam Issa, ministre de la renaissance culturelle, des arts et de la modernisation sociale : « Le gouvernement entend perpétuer l’initiative à tous les hommes politiques, hommes de culture et sportifs qui ont marqué d’une belle empreinte l’histoire politique, culturelle et sportive du Niger. » Pour le cas précis de Diori Hamani, l’idée étant de rappeler aux générations qui ne l’ont pas connu et celles qui l’ont connu l’œuvre, le parcours et la vie de ce grand homme politique nigérien, fierté du Niger et de l’Afrique, a précisé le ministre de la renaissance culturelle.
Plusieurs activités ont été organisées pour commémorer la mémoire de cet illustre fils du Niger : conférences, expositions, recueillements et autres activités culturelles pour retracer ‘’les parcours diplomatique, économique et sociopolitique de l’homme’’.
Des stands photos, des archives des lettres de Diori Hamani envoyées à ses enfants depuis sa prison, les passeports et les timbres sur lesquels se trouvent les photos de Diori, un des grands boubous de Diori et le véhicule présidentiel au temps de Diori ont été exposés au grand public. Des nigériens de tout âge étaient en contact direct avec Diori Hamani à travers ces expositions et bien de choses intimes qui avaient caractérisées l’ère Diori.
Le président de la République est allé se recueillir sur la tombe de Diori à Soudouré avec des dignitaires nigérians dont les ex présidents Yacoubou Gowon et Aboubakar Abdussalami et autres invités de marque. Un moment historique quand on sait la grande estime et admiration de ces dignitaires nigérians pour Diori Hamani.
A l’invitation de ces personnalités pour venir célébrer ce centenaire, le général Yacoubou Gawon en serrant le fils de Diori avait à peine contenu son émotion tant l’amitié et la fraternité entre lui et Diori étaient très fortes, nous a confié un membre de la délégation. Et au Nigeria, ajoute notre interlocuteur, Diori tout comme Aissa, la première dame jouissent d’une fascinante image.
A Soudouré, le président de la République Issoufou Mahamadou avait ressassé ses souvenirs de celui qu’il considère comme le militant de la lutte anticoloniale, le Père de notre indépendance, le fondateur de l’Etat nigérien, et l’artisan de l’unité nationale.
Comme l’a dit le président de la République, l’histoire a déjà rendu justice à Diori Hamani. Et des grands témoins de l’action politique de Diori comme Sanoussi Tambari Jackou, Pr André Salifou, Issa Boubé et bien d’autres ont édifié les nigériens sur ce que fut véritablement Diori Hamani et son œuvre : un grand bâtisseur et visionnaire. A en croire ces témoignages, Diori fut incompris et quand on considère sa vision pour le Niger et son œuvre, on se rend à l’évidence que même ses pourfendeurs lui doivent beaucoup. L’histoire est têtue.
Permettre aux Nigériens et notamment les jeunes générations de vivre ce moment historique est une très belle initiative de la part des autorités de la 7ème République. Les faits sont sacrés. Et il a bien raison, De Jacques Ellul lorsqu’il dit : “La culture, c’est la mémoire du peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de penser et de vivre.”
Elh. M. Souleymane