Il y avait eu dans le passé, le Watergate aux USA qui a contraint un Président en exercice de la plus grande puissance mondiale à la démission ; il y avait eu récemment le Subprime aux USA toujours, qui a secoué le monde la finance internationale et destabilisé plusieurs plusieurs pays au monde. Au Niger il faut parler désormais de Mukurigate.
En effet, cette affaire de contrôle de la qualité de service et de la facturation du trafic téléphonique des opérateurs des réseaux de télécommunications au Niger dont tamtaminfo a fait largement cas l’année dernière, vient de connaitre un nouveau rebondissement. En fait, il s’agit de la suite d’une série à l’américaine où le suspense demeure toujours. Une série digne de la mafia où le bon (ici incarné par M. Abdallah Tefridj est écrasé par le méchant parrain (incarné par M. Mukuri Daniel) qui contrôle tout le bout de la chaîne grâce à la corruption et à la manipulation.
Avant d’entrer dans les détails voilà un bref résumé de l’affaire : un opérateur économique signe avec l’Etat du Niger un contrat de partenariat public privé. Il embauche un soi disant technicien en la matière, qu’il nomme Directeur Général. Flairant la bonne affaire, l’embauché veut avec la complicité de certains véreux prendre tout le marché et bouté dehors l’opérateur économique, tout en ponctionnant 197 millions de francs CFA pour « arroser » la chaine de commandement, au lieu de les transférer aux partenaires techniques. Rappel des faits Suite à l’échec de la mise en concurrence ouverte pour le marché relatif au contrôle de qualité de service et facturation du trafic téléphonique, l’Etat du Niger qui avait un besoin urgent de renflouer ses caisses et d’accroître ses recettes a décidé de passer par le biais d’une consultation restreinte.
C’est ainsi que de six (06) soumissionnaires ont été contactés par la cellule Partenariat Privé Public et c’est la société MACH – AGITECH NIGER .SA qui a pu décrocher le marché d’un montant de 29.694.571.592 FCFA avec la conclusion du contrat PPP du 01/07/2013 consenti par l’A.R.T.P et le Ministère des finances représentant l’Etat du Niger. Il faut rappeler que la société MACH- AGITECH NIGER S. A, dont est le siège, est situé au quartier plateau, Avenue du Général De Gaule a été créée courant l’année 2013. Cette société a pour but le contrôle des Opérateurs téléphoniques à fin de déterminer le montant exacte à payer à Etat Nigérien sur tous les appels locaux entrants et sortants ( TVA 18%, TURLEL 3% soit 22% de leurs recettes ).
En effet, l’Etat n’ayant pas la technologie nécessaire pour contrôler tous les opérateurs, il doit faire appel à un Operateur Technique et que MACH- AGITECH et des partenaires techniques MACH _Luxembourg qui disposent de la technologie nécessaire pour mettre fin à cette situation de passe droit Cette société est contrôlée par M. Abdallah Tefridj (actionnaire majoritaire) et M Salifou Diallo (actuellement président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso) ; M. Mukuri Daniel a été nommé Directeur général.
Voici d’ailleurs la répartition des parts sociaux à la constitution de la société : MACH .SA représenté par Abdallah TEFRIDJ à hauteur de 700 actions, la société 2AIC SALR 200 actions représentée par Salifou Diallo, Madame Mukuri Mako Daniel Prudence à hauteur de 50 actions et la société AGIRIS. SA à hauteur de 50 actions, comme cela ressort clairement Mukuri Daniel ne possède aucune action dans la société ; c’est un simple technicien, nommé DG.
A la lecture du PV de la plainte déposée à la police judiciaire le 28 avril 2014 par M. Abdallah Tefridj contre Mukuri Daniel pour détournement d’actif d’un montant de 197 millions de FCFA, abus de biens sociaux, etc, et des autres pièces relatives à cette affaire, en notre possession, il ressort qu’une fois la société constituée, des négociations ont été engagées avec le siège de MACH LUXEMBOURG pour obtenir les références techniques et le partenariat pouvant permettre d’exécuter un marché de ce genre.
Pour l’exécution dudit contrat, MACH AGITECH NIGER SA a sollicité auprès de la SONIBANK SA un financement d’un montant de deux cent millions (200.000.000) FCFA pour ses besoins de trésorerie. Comme garantie de ce financement, la SONIBANK S.A. a obtenu du Ministre des Finances, qui par lettre N° 0961 du 8 juillet 2013, signé par Monsieur Baillet Gilles s’est engagé à effectuer exclusivement et de façon irrévocable, le virement des rémunérations relatives au marché sus indiqué sur le compte N°251.111.51271/2 ouvert au nom de MACH AGITECH NIGER SA dans les livres de ladite institution bancaire.
En Outre le Ministre des Finances s’est engagé à n’apporter aucune modification à la présente domiciliation qu’avec l’accord express de la SONIBANK. Après la notification de la domiciliation irrévocable de règlement, la SONIBANK a accordé un crédit de financement d’un montant de deux cent millions (200.000.000) FCFA à MACH AGITECH NIGER SA tout en précisant au Ministre des Finances, par lettre N° 3181 du 19/07/2013 que c’est « sur la base de cet engagement que la SONOBANK intervient dans le financement de cette opération ».
Une fois l’obtention de ce financement, Monsieur MUKURI MAKA Josué commença à faire preuve d’agissements douteux dans la gestion de la Société et à mener des actions frauduleuses au détriment des actionnaires : aucun compte rendu n’est fait au Conseil d’Administration, au Commissaire aux comptes, et encore moins aux actionnaires. Monsieur TEFRIDJ et les autres actionnaires ont vainement saisi Monsieur MUKURI MAKA afin d’attirer son attention sur sa gestion sociale inquiétante et à tout le moins attentatoire aux intérêts de la personne morale et des personnes physiques actionnaires, du fait de ses manquements graves aux Statuts, aux principes fondamentaux de la gouvernance économique ainsi que des règles élémentaires qu’exigent toute vie associative.
Des relevés bancaires du compte ouvert à la SONIBANK SA effectués font ressortir que Monsieur MUKURI MAKA Josué Daniel Bomono a dissipé cent quatre-vingt dix- sept Millions sans apporter aucune justification par rapport à leur destination et à l’utilisation qu’il en a faite. Plus grave encore, pour éviter de rendre compte aux actionnaires de la société, Madame MUKURI MAKA Danièle Prudence née Claude Désirée EKOLLO, compagne de Monsieur MUKURI MAKA Josué Daniel, et également actionnaire de la société demandait et obtenait du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey, sans avoir pour autant assigné aucun des co – actionnaires, la dissolution de la Société par un jugement rendu par défaut.
Il faut relever ici avec force, qu’aucune assemblée générale ne fut convoquée avant ou après cette action, de sorte qu’il était impossible pour les autres actionnaires de connaître l’état des avoirs et du patrimoine de la société, ou avoir des informations et justifications sur le montant précité volatilisé. Par ailleurs, Monsieur MUKURI MAKA prétend avoir acheté des machines en exécution du contrat de partenariat public alors qu’il n’en est rien. Qu’en tout état de cause, la somme mise à disposition par la Banque n’avait pas vocation à être utilisée pour le financement d’investissements ou d’immobilisations quels qu’ils soient (article 2 de la convention de découvert).
Cette somme devrait être transférée aux partenaires techniques à savoir Mach Luxembourg, mais l’intéressé a subtilement transféré ladite somme dans une société qui lui appartient avec sa femme, en Islande (un paradis fiscal, un des royaumes des faussaires) Mach sarl, comme l’atteste les documents de transfert de la SONIBANK en notre possession.
Il en résulte d’après nos investigations que ce montant destiné au partenaire technique pour les premiers travaux a été récupéré par M. Mukuri pour servir de monnaie d’échanges et de corruption à certains responsables de la Cellule PPP, qui sans se soucier des intérêts du Niger se sont empressés de lui fournir l’avenant irrégulier qui lui a permis à ce jour de soustraire dans la confusion et avec la complicité active de certains responsables du Ministère des Finances (les noms viendront dans notre prochaine publication), la somme de 600 millions, puis 1 milliard puis 800 millions soit au total un montant de 2 milliards 400 millions (voir en fac similé la copie du transfert du trésor public du montant de 1 milliard .
C’est dire même à supposer même qu’il ait acquis ces machines, cette acquisition constituerait un détournement du crédit accordé de son objet, donc une infraction à la loi pénale et de ce fait devient répréhensible. Qu’en réalité, le financement de cent quatre – vingt dix – sept Millions (197.000.000) FCFA accordé par la banque a été détourné par Monsieur MUKURI MAKA à des fins personnelles inavouées, comme indiqué plus haut. Au demeurant cela n’est pas réellement surprenant venant de quelqu’un qui, par des pratiques sournoises et des manouvres frauduleuses, s’est vu transférer le contrat de partenariat public privé attribué à la société MACH AGITECH NIGER S.A. par l’entremise d’une société du nom de WALLGATES S.A. créée pour la cause.
Pour arriver à son dessein malveillant, il était parvenu à tromper, avec on ne sait quelle connivence, la vigilance des autorités financières compétentes, afin d’établir en Avenant un contrat de Partenariat Public Privé, au terme duquel le marché initial ci-haut évoqué serait désormais attribué à cette dernière société créée par lui et sa compagne ; cette manœuvre, somme toute frauduleuse et scandaleuse, assurément scrabbleuse, constitue à tout le moins une tentative d’escroquerie, en ce que le Ministre des Finances de l’époque s’étant rendu compte in fine, de la supercherie avait refusé d’autoriser le paiement y afférent à MUKURI MAKA Daniel et sa compagne .
Il faut être au Niger pour voir de telles pratiques scandaleuses et scabreuses dont Tottorino ou Al Capone de la mafia en raffolent.
« A suivre, les bénéficiaires de Mukurigate , leurs fonctions et leurs implications personnelles »